Me revoilà!

[Do-Clo]

Bonsoir le Tigre,
Merci de tes paroles aimables. Content de vous retrouver!
Pour ce qui est des kilomètres parcourus, il y a eu la Corse, les Alpes 2 ou 3 fois. Plus des petites journées dont une de 600 kilomètres avec retour avant la nuit. Vous les raconter après coup est moins rigolo. On parlera des prochaines, d'accord? De celles que je ferai quand je serai grand...
Amitiés,
D.

Départ du gîte à Verdese (Corse) :

[Tiger.09]

dis donc Do-Clo, rêve-je ???? c'est pas du Honda ça ???
bon mais en fait on s'en fout, ce qu'on veut c'est que tu nous racontes, les passées ou bien les à-venir

en plus ces clignos AV, orientés comme ça c'est pour les petits hommes verts ou au moins les aigles

à+ Petit

[Do-Clo]

Qu'est-ce qui n'est pas du Honda?
La moto est une CB 750 dite Seven Fifty. C'est l'héritière directe de la 750 Four. C'est une merveilleuse machine, avec plein de CV, et du couple à revendre.
La tête de fourche, c'est d'un accessoiriste dont j'ai oublié le nom, très répandue. Malheureusement les optiques sont nulles.
Le bonhomme non, c'est pas du Honda...

Comme les clignos n'ont pas de faisceau directionnel, ça ne me dérange pas que les vibrations les aient un peu fait tourner...

Allez, je suis brave. j'ai retrouvé le brouillon de mon récit préparé pour le forum Seven Fifty. Pour ne pas faire de jaloux, je le publierai en face aussi.

"Puisque vous insistez, quelques mots sur un petit galop dans les chemins de traverses corses, début avril 2015...

Sur la Corsica Ferries, la réservation des passages nous a donné quelques émotions. Mais pas question de faire plaisir aux enfoirés de la SNCM.
Sur le web, il nous a été impossible de réserver 3 allers-retours, 3 motos, et une cabine. L’option n’est pas prévue par le logiciel...
Il a fallu aller voir au guichet. Pour nous c’est facile, le port est à côté.
Au guichet, la dame n’a pas voulu donner les 3 réservations au copain qui s’était dévoué. J’y suis allé à mon tour et j’ai eu affaire à un employé qui m’a dit :
— Pas de problème, vous pouvez prendre autant de billets que vous voulez si vous connaissez les noms des personnes.
Le gag, c’est que sur le bateau de retour pour le voyage de nuit, on était obligé de prendre des fauteuils (supplément 9 €), sinon on ne pouvait pas embarquer. J’ai eu beau dire que le copain avait une cabine pour 3, il a fallu payer le supplément... Je ne sais si cette obligation était liée au fait que notre bateau devait faire un petit détour par Nice, avant d’atteindre Toulon.

Cette fois, à l’aller, nous étions les 3 seules motards du bateau !




C’est sous un beau soleil que nous débarquons à Ajaccio, et tout près du port, nous nous installons à un petit bistrot accolé à une boulangerie : le ti-déj, servi par une charmante dame, fut un régal, pour un rapport qualité-prix qui a laissé loin derrière les prestations proposées par le bateau.

Direction Bastelica, le village familial, que je veux montrer aux copains, et où j’embrasserai la cousine rescapée, en passant.

La Panthère Noire, qui semble maintenant rodée avec ses 6000 et quelques kilomètres, ne demande qu’a s’envoler dans un ronronnement délicieux. Le temps est magnifique, le plaisir s’installe en nous, nous débarrassant de la chape de nos soucis chroniques. Profitons du merveilleux moment, et sourions sans retenue : la visière, de toutes façons, protège nos incisives des moucherons suicidaires. Mais les senteurs du maquis nous parviennent quand même, surtout lorsque nous passons dans les endroits un peu encagnardés, à l’abri du vent.


Déjà  dans "la montagne". La mer n'est pas très loin, à l'Ouest...


Le barrage et le village de Tolla

Nous choisissons la petite route par Tolla, et bientôt, c’est avec une incroyable mais habituelle émotion que j’atteins le village où est né mon père, et où j’ai passé toutes mes grandes vacances jusqu’en 51.
La vieille maison construite en 1906 est bien retapée, et a grandi d’un étage.

[center]

La cousine, qui a mon âge, nous sert le petit café aux canistrelli.
Puis viendra le tour du village au ralenti : la «rue» fait vraiment une boucle qui nous fait repasser devant l’église et la statue de Sampiero Corso, un héros pour ses faits de guerre, mais aussi un mari jaloux qui égorgea sa jeune femme infidèle.

Avant de quitter Bastelica, nous saluons le fils de la cousine qui tient un petit hôtel ultra-moderne d’une étonnante conception, à la sortie du village (Hôtel Artemisia).

Nous filons sur la route qui mène au col de la Scalella, que je découvre pour la première fois. Cette route n’existait pas lorsque nous allions en vacances là-bas. Il n’y avait qu’une piste encaillassée faite par les militaires Italiens.
La route est magnifique, et nous flânons en zigzagant parmi les cochons culottés et les vaches tranquilles, jusqu’à Bocognano, un village que nous ne verrons pas, car i est maintenant doté d’une déviation type autoroute avec un tunnel haut de gamme.


Un cochon affectueux ou peut-être atteint de prurit, se frotte à la Honda de Louis.


La vue à partir du col de la Scalella

Le temps est frisquet, car tous les sommets sont blancs, et nous envoient leur souffle glacé. Je rajoute avec plaisir un feuillet de Figaro sous mon pull.

Arrêt-buffet à Vivario, où je vous recommande l’assiette de charcuterie gigantesque, d’une qualité exceptionnelle, car faite maison (Mme Lucciani). Le phénomène est assez rare pour être signalé, car habituellement, la charcuterie industrielle à base de porcs polonais est dégueulasse, à peine meilleure à mastiquer que du plastique.


Avant Vivario, sur la route Ajaccio-Bastia.



Puis, par des chemins de traverse, dans les ravines et les forêts, sur des petits ponts de pierre au-dessus des torrents, nous progressons à petite allure vers la Castagniccia, vers notre gîte. Cette région de hautes collines est très accidentée, recouverte de forêts, sillonnée de multiples petites routes et parsemée d’une quantité de minuscules villages anciens, qui vivaient de la châtaigne autrefois, d’où son nom.


Une magnifique piscine naturelle.

Soudain, nous sommes arrêtés par un panneau très officiel qui expose les termes détaillés d’un arrêté préfectoral interdisant la route.


Près du panneau indiquant que la route est fermée, une source d'une puissance exceptionnelle est captée dans cette fontaine[/center]

Mais des cantonniers consultés, nous disent qu’on peut y aller, l’interdiction étant une «couverture» pour les pouvoirs publics qui n’ont pas réparé la route depuis les mauvais temps de l’hiver.
Effectivement, nous constatons que la route porte de graves blessures : des morceaux entiers de bitume sont tombés dans les ravins, on contourne des trous et des rétrécissements spontanés se sont formés, qui doivent poser des problèmes aux 4-roues et surtout aux poids-lourds. Pas même un ruban rouge et blanc, et pas un chat : on a l’impression que ce monde est abandonné après une catastrophe planétaire...
L’hiver a du être particulièrement agressif ici.


Paysage curieux dans la Castagniccia : la forêt n'est pas épaisse ici, et les maisons de ce village sont très espacées

Mais bientôt nous parvenons à l’endroit de notre escale : chambre d’hôtes La Diligence, à Vergese, un tout petit village dans le creux d’un vallon. Les tenanciers sont très accueillants et les chambres délicatement décorées, et d’une propreté immaculée. Pot d’accueil, ensuite apéro, puis un repas succulent au menu hors du commun.

La route de demain nous attirera vers le Cap Corse.
(à suivre)

[Ise]

Bonjour Do-Clo

La lecture de ton récit me fait sortir de mon silence poli (pas parler avec des inconnus ), et m'extasier

Tu me donnes envie de revoir la Corse, où je suis allée une fois petite : on se baignait dans les "piscines", les cochons corses avaient déjà le contact facile

Tu nous écris "Le guide du Motard", avec les bonnes adresses, même pas besoin de construire un itinéraire, suffira de te suivre à la trace : des éléphants tel Hannibal ou des petits cailloux de Petit Poucet ?

[Aurelia B20]

Le Tigrou a voulu faire le malin (une fois de plus ), ile ne sait même pas reconnaitre une Honda ...

Sympa ton viron en Corse, je l'ai fait en bagnole en 2007 et dès qu'on quitte le bord de mer touristique on trouve des gens accueillants et des paysages sublimes, je ne connaissais pas avant ça et j'ai été sous le charme.

[Bidouille]

Sal's Do-Clo
Bien veindu .
Petites questions :
1 L' héritière directe t'es sur que c'est la Seven Fifty ?? Je dirai la 750 BO
2 La seven à la même puissance que la cb750 k , mais avec un bon arbre à cames de 750 CBX du trouveras environ 20 petits canassons de plus
A+

[Do-Clo]

à Ise,
Merci pour ton aimable commentaire.
Je me garderai bien de vous limiter à quelques adresses qui m'ont plu! Tout est à découvrir dans l'Île de Beauté.
Mais je suis très difficile pour la charcuterie corse, par exemple, et ce que j'ai dévoré chez Jean-Pierre Luciani à Vivario était un sommet. Ce genre de faits doit se savoir, car la plupart des gens ont perdu le goût des bonnes choses. J'avais commandé un jour une assiette de charcuterie à Ponte Leccia, et je t'assure que ça ne ressemblait à rien d'autre que du plastique salé.

Mais si vous voulez d'autres adresses, les uns et les autres, j'en ai 3 ou 4.

Avec, ou malgré toutes ses particularités, la Corse mérite notre admiration et notre respect. C'est vrai qu'il ne faut pas se contenter de la route côtière...

à Bidouille,
Tu dois être plus calé que moi dans la paternité des différents modèles de chez Honda. J'aime à dire que la Seven Fifty est la fille spirituelle de la 750 Four, car elle est bien plus connue que celles que tu cites, et elle lui ressemble beaucoup.

Pour les CV supplémentaires, je n'en ai pas l'usage. Telle qu'elle est, elle me ravit. Et quand on roule dans l'hiver de la 9è décennie, 73 bons et loyaux CV suffisent largement à se faire de bonnes sensations. Je vous enverrai un jour le récit de ma "Crise d'accélération" en Corse, justement. Si vous êtes sages.

La suite à venir.
D.

[philard]

Bonjour Do-Clo, cela me fait plaisir de lire de tes nouvelles. A propos de lecture, j'ai lu ton bouquin "Les couleurs de l'Atlas", et j'aime ta plume...

Bonne route sur ta 9 ème décennie... ce qui nous éloigne fortement des couleurs de l'Atlas

[Tiger.09]

Le Tigrou a voulu faire le malin (une fois de plus ), ile ne sait même pas reconnaitre une Honda ...

et voilà grâce à moi vous avez une superbe invitation au(x) voyage(s) en plus j'atais plus que certain de la reflexion

la suite Do-clo viiiiiiiiiiiite !!!

[Do-Clo]

C'est vrai qu'il est malin, le Tigre!

à Philippe,
Merci de tes compliments au sujet de mes souvenirs d'enfance. On apprécie beaucoup autour de moi que je raconte la gloire de mon père et le château de ma mère...

à Patrick,
Il faut y retourner en Corse : il y a à voir et à manger!

à tous,
Voici la suite, puisque vous insistez.

"Par les petites routes de la Castagniccia, nous nous dirigeons vers le Nord, en passant par La Porta et Campile, puis emprunterons peu de temps la grande route de Bastia, avant de bifurquer à gauche vers un coin qui nous est familier.


Paysage typique de la castagniccia. Oui, il faut prendre à gauche…


La fameuse église de la Porta, avec son clocher (campanile) posé par terre à côté.

Sur de petites routes blanches (blanches sur la carte Michelin), nous gravissons la petite montagne en passant par Campitello et Bigorno. La montée est bientôt étonnante, car elle se déroule dans un paysage désertique, qui doit plus aux cailloux qu'au maquis.




Au col de Bigorno, le contraste entre la roche et le mont Cinto enneigé, au loin.

La route elle-même est assortie à son environnement : plus de pierres roulantes que de bitume, jusqu’au petit col de Bigorno qui nous offrira la vue vers Saint Florent.


Une vache qui ne daigne même pas saluer Louis.

La descente est bien plus belle, et sera bientôt ombragée par les châtaigniers. Voici le village de Murato, qui nous réserve, à sa sortie, l’image bien connue, mais si particulière, de l’église bicolore. La légende dit qu’elle fut construite par un ange, en une nuit. Mais ce n’est peut-être pas tout-à-fait vrai...
Il y a quelques années, la charcuterie de M. Fiori était excellente. L'est-elle toujours?



Nous avions prévu de passer par la petite route qui mène au col de Teghime, ce col situé sur la route Bastia-Saint Florent, mais la Panthère Noire a soif, et les seules stations de la région sont à Saint Florent, ce qui nous contraint de prendre «à gauche» vers cette agglomération. Pas très rigolo, mais fatalité oblige...

Après le plein, traversée de Saint Florent, coquet petit port, et direction vers Patrimonio, région viticole réputée (à l'hôtel du Vignoble, on vous accueille avec une bouteille de muscat glacé). :


Au fond, Patrimonio.

Nous continuons par la route côtière que nous quitterons après Nonza pour explorer les petites routes habituellement négligées. Et nous aurons de bonnes surprises, avec un point de vue magnifique en hauteur sur la mer, calme et d'un bleu étonnant.


La route “d'en-bas“ (la route habituelle).


Didier qui accélère (photo de la main gauche).


Plage faite des résidus de la mine d'amiante voisine (fermée).


La magnifique petite route en hauteur, vers Canari, parmi les asphodèles.

Après un retour par Bastia (à éviter si possible, à cause de l'encombrement et des très longues zones à 30), nous grimpons au col de Teghime et parcourons, en direction du Sud, ce que le manque d'essence nous avait interdit en partant le matin.

À l'arrivée à Verdese, l'heure est à la partie de pétanque, contre les locaux. match nul! Il faudra revenir pour la belle...



Demain, dernier jour, la direction générale sera vers Ajaccio.
(à suivre)