Le Post inutile...

[Dominique]

Je pense que c’est la peur du radar, si la différence de vitesse entre la voiture et le camion est faible le conducteur de la voiture va être momentanément en excès de vitesse pour commencer le dépassement et craignant un radar alors caché par le camion ralentit avant de se rabattre devant le camion. C’est la rançon (très lucrative) du non discernement entre excès de vitesse et vitesse excessive...

Oui on peut y penser mais j'aurais dû préciser que c'est principalement sur autoroute que ça se constate. Les voitures peuvent rouler à 130+ pas les camions ce qui laisse une marge, voire même au delà puisque le dépassement est un cas de tolérance justement pour raison de sécurité... dans des limites raisonnables. Alors que c'est le contraire qui se produit au lieu de tenir leur 130 ils ralentissent à 110 devant moi .... A contrario, il m'arrive roulant par exemple à 130, de me rapprocher progressivement d'un couple camion-voiture roulant par exemple à 110/80 et de m’apercevoir que la voiture rattrapant progressivement le camion je vais arriver à leur hauteur et empêcher la voiture de dépasser et même de l'obliger à freiner. Dans ce cas là j'accélère un bon coup pour ne pas gêner et si un jour je dois me faire surprendre par un radar ce sera certainement dans ce cas, même si je mets bien mon clignotant pour montrer que je dépasse. L'inverse m'arrive aussi souvent : je me rapproche d'un camion, et derrière moi une voiture roulant disons à 135/140 se rapproche lentement sans dégager le terrain comme je le fais moi même ce qui m'oblige, soit à freiner pour ne pas toucher le camion, soit à dépasser en accélérant un bon coup pour ne pas lui sortir devant le nez. Encore un coup à se faire piquer....

[Do-Clo]

Mondialen et Dominique, vous avez mis le doigt sur un point qui me chagrine depuis longtemps.
Pour tous les bons conducteurs, je veux dire ceux qui aiment conduire, et qui le font avec la passion de la chose bien faite, il est certain que la menace créée par les limitations de vitesse (et le prix des PV), occasionne des comportements totalement incohérents chez certains. Ne serait-ce que le désintérêt provoqué par une conduite "endormie".
On se demande si parfois des accidents ne découlent pas de cet état de fait...
D.

[cbx]

Lors du dépassement d'un camion, quand on arrive à 4 ou 5 mètres de son avant, le flux d'air dévié par sa cabine est tel que ça nous ralentit. Peut être la cause ?

[DIALMAX]

Sans parler des autres, je constate les erreurs que je fait à ces basses vitesses, avant j'étais concentré comme en GP et je ne compte pas les pépins que j'ai évité, maintenant c'est "merde j'ai mordu le bas côté" "ouille je ne l'avais pas vu celui la" etc etc et dans les quelques rares occasions ou je peux "attaquer" comme par hasard tout va nickel.
Doubler les camions peut être très piégeux suivant la météo dont le vent, ensuite maintenant il faut vraiment s'en méfier, on ne peut plus leurs faire confiance, que font-ils au volant ? déjà ils ne pilotent plus mais conduisent ils encore ? Les camions intelligents leurs permettra de regarder la télé en sécurité! fin des années 2000 j'allais à Dijon avec la Ninja et entre Chalons et Dijon j'étais coincé derrière un camion qui a mis 8km pour en doubler un autre !!!!!!
Dans les comportements incohérent du à la baisse de vitesse est la sortie au dernier moment d'un chemin, d'une route, dans un carrefour , rond point.

[Dominique]

Plein de vérités dans vos réponses !
Quand on a commencé à "sévériser" les contrôles de vitesse sur autoroute, moi qui sans honte avoue que ma bonne vitesse de croisière était à environ 150 Kmh qui me tenait attentif et disons intéressés par la conduite, je me suis mis à surveiller en permanence le compteur ce qui me rendait certainement dangereux et rendait la route pénible, arrivant plus fatigué qu'avant, surtout nerveusement. C'est à la même période que j'ai commencé à voir ces files roulant à vitesse constante de 125 Kmh sur la voie centrale et que j'ai compris que l'usage du régulateur se généralisait. De fait lorsque j'en ai été moi même équipé ça a été un soulagement et une conduite détendue et déstressée; en revanche j'étais devenu totalement inattentif tant je m'ennuyais au volant, je me suis même surpris à avoir des positions au volant à moitié vautré et en train et d'admirer le paysage ... des dispositions favorables à faire des conneries.
Le danger du dépassement d'un camion survient surtout lorsqu'il protège d'un fort vent latéral et que l'on débouchant au delà de la cabine on se prend un bon coup dans le volant, si on se fait surprendre et qu'on contre trop brutalement, avec les directions assistées on peut se faire des frayeurs. Mon beau-père s'est même envoyé dans le décor tout seul; 11 côtes cassées à 92 ans il s'en est remis mais il est probable que les "heures de vol" de l'age prédisposent à avoir des défauts d'appréciation et du manque de vigilance ce qui n'arrange rien, sans parler des mauvais réflexes ou de leur absence. Pour le coup la vieillesse n'est pas un naufrage... mais un accident de la route

[Do-Clo]

Le message de Dominique est une véritable invitation à vous faire part de mes réflexions sur la vieillesse. Un texte que j'ai écrit il y a peu. Il est un peu long pour une structure comme celle d'un forum, mais nous avons prévu d'être du genre "informel", n'est-ce pas ? Alors au diable les règles...
Et vous n'êtes pas obligés de lire ...
D.

Être vieux, c'est quoi?
Être vieux, c’est quoi ? C’est comment ? C’est quand ?
Je me demande si quelqu’un a déjà tenté de répondre à ces questions toutes simples, mais dont les réponses risquent fort la complexité. Du haut de mes 32160 jours, puisque vous le demandez gentiment, je vous communique volontiers ma pensée.

Pour un gamin de 10 ans, on est vieux à 40 ans.
Pour les habitants de la France du Moyen-Âge, c’était vraiment le cas. On imagine mal les conséquences de cet état de fait :
- il fallait être indépendant et productif très tôt ;
- il était normal de se marier à 20 ans, et de se dépêcher de procréer ;
- les divorces étaient rares, car on n’avait pas eu le temps de se lasser des défauts de son partenaire ;
- la maladie et la mort, visiteuses naturelles, ne déclenchaient pas un sentiment d’injustice, mais simplement le constat de la normalité;
- les rares vieillards de 60 ans et plus, avaient l’avantage et l’honneur d’être respectés comme des reliques du passé : un passé qui, selon la tendance populaire, procurait l’autorité et la sagesse.

Remontons bien plus loin dans le temps, pour nous pencher sur une époque tellement reculée qu’on ne sait comment la définir. Prenons les Chinois de la proto-histoire — cette période floue, plus facile à nommer qu’à dater. Dans des textes datant de plusieurs dizaines de siècles, ils racontent les propriétés fabuleuses de leurs grands ancêtres, qui vivaient des centaines d’années (comme notre Mathusalem?), et qui étaient dotés de qualités remarquables que nous avons même du mal à imaginer. On croit comprendre que pour eux, la télépathie remplaçait le téléphone, et la télé-transportation l’automobile. De quoi être jaloux !
Et vivre 900 ans permet quand même de faire pas mal de choses durant son existence ! Mais aussi, à bien y réfléchir, d’augmenter malheureusement la liste toujours ouverte des bêtises, donc celles aussi des remords et des regrets.

Ainsi, Monsieur le Temps, faisant comme bon lui semble, décide donc de nous faire vivre 900 ans ou 40, à sa guise, sans que nous ne puissions rien faire contre ses décisions ? Devons-nous nous estimer heureux de nous approcher aujourd’hui d’une durée d’un petit siècle dans le meilleur des cas ?

Allez ! Pour tenter de donner un sens à la formule "être vieux", remplaçons-la par le mot "vieillesse", ce sera peut-être plus simple. Mais finalement, définir la vieillesse, c’est aussi difficile que définir le temps : on sait ce que c’est, mais on ne peut pas dire ce que c’est. On pourrait signaler que c’est une période de la vie qui s’accompagne de phénomènes évidents mais progressifs comme : diminution, ralentissement, affaiblissement, atteintes morbides, pertes de mémoire… Et toutes ces sortes de choses à la négative connotation. Mais ce n’est pas là une définition à proprement parler.

Pour mieux connaître la vieillesse, il n’est peut-être pas nécessaire de s’attarder sur les déficiences somatiques ou intellectuelles, surtout les premières, que l’on devine difficiles à supporter pour quelqu’un de sportif, ou simplement actif. Mais comme elles ont la délicatesse d’apparaître progressivement, on a la possibilité de s’y adapter. D’apprendre par exemple, à trouver les bons points d’appui dans un escalier aux marches étroites, ou la "main de sécurité" dans les bricolages en haut d’une échelle, comme sur un bateau.
Certaines faiblesses deviennent coûteuses et nous font entrer dans le monde matériel des prothèses. Je ne parle pas du téléphone, qui remplace la lecture de la pensée à distance, ou de l’ordinateur dont étaient peut-être naturellement dotés nos Super-Ancêtres, non tout simplement, de celles qui aident à voir, à entendre, et à mâcher pour certains.
Oui, en vieillissant on a moins de caprices mais plus de besoins.

Nous parlions du siècle d’existence qui nous est accordé, dans le meilleur des cas…
Mais foin de ces chiffres! Avec le bon Saint-Exupéry, rappelons-nous que « nous qui connaissons la vie, nous nous moquons bien des nombres ! »
Entrons dans le champ de foire des "quoi" et des "comment", la qualité n’ayant pas sa place dans les dates : « Les dates importent peu, seuls les événements comptent », rajoute René Guénon.
Quittons donc le monde de la quantité, pour celui, aux reflets chatoyants, de la qualité…

Et au lieu de lamentations sur la dégénérescence programmée dont nous parlions plus haut, pourquoi ne pas avancer d’autres formules plus constructives, comme : prises de conscience diverses, apparition d’une forme de sagesse, refus de ce qui est factice, développement de la richesse intérieure, intellectuelle, spirituelle, ou encore lucidité dans les rapports humains ? Pourquoi ne pas parler de la tranquillité qui découle de l’inanité de prouver au monde qu’on existe, ou de celle bien plus riche qui nous permet de concevoir clairement notre si naturel statut cosmique, en réponse à nos questions existentielles habituelles ?

Par contre, l’acquisition progressive de cette forme de philosophie personnelle s’accompagne, semble-t-il, d‘une remise en ordre dans les priorités : on préfèrera choisir un casse-croûte entre copains, arrosé d’un petit vin du pays, plutôt qu’une mondaine réception auprès d’une société artificielle et guindée dans sa recherche de respectabilité. On préfèrera l’inutile au pragmatique, le futile au sérieux, l’informel à la rigueur. Mais sans jamais perdre la moindre once de dignité.

Psychologiquement, les vieux peuvent traverser des périodes de tristesse ou d’angoisse en prenant trop profondément conscience du peu de temps qu’il leur reste à vivre. Qu’ils fassent donc comme les taoïstes, et privilégient l’activité de leur propre plan intellectuel, spirituel, pour lui faire prendre le dessus sur le ressenti affectif.
Alors, dans une lucidité objective, indépendante des émotions, ils peuvent apprécier la légitimité de leur statut cosmique dont j’ai dit un mot plus haut, c’est-à-dire leur place normale, un peu magique, entre le ciel qui les recouvre et le sol qui les porte, entre le Ciel qui domine, et le Sol qui reçoit.
Et cette prise de conscience, en apportant la sérénité, emplit d’une paix tranquille ce qu’il y a de plus transcendant en eux, sans leur faire regretter un prétendu et inaccessible bonheur, comme celui que promettent vainement la société bien-pensante, l’église, ou la psychiatrie.

En conclusion, on aurait pu tenter de répondre aux deux difficiles questions : c’est quoi la vieillesse? et c’est comment la vieillesse? en une seule phrase vague : c’est différent de la vie d’avant. Une réponse qui n’en aurait pas été une. Affirmer péremptoirement que la question ne se pose pas parce que ce n’est pas pareil, constitue une escroquerie intellectuelle, en effet. Mais la tâche était si ingrate !
La difficulté ne serait-elle pas venue uniquement d’une erreur dans le posé de la question ? La vieillesse n’est pas qu’un état, c’est aussi une tendance. Qui devrait alors se dire “vieillissement“. Et distinguer l’état de la tendance, la vieillesse du vieillissement, nous fait entrer d’un coup dans le domaine de la métaphysique. En effet :
- un état implique une notion de coexistence avec l’espace : je suis comme ceci ;
- une tendance est associée au temps qui passe : peu à peu, je deviens…
Bon, finalement, il est impossible d’échapper à ce fameux espace-temps, qui ne résout pas non plus la difficulté de la définition …

Et voilà qu’une dernière question se manifeste : qu’y a-t-il après la vieillesse ?
Comme tous les événements, qui, agréables ou non, sont destinées à se terminer, la vieillesse aussi a une fin : nous ne sortirons pas vivants de cette aventure étonnante qu’aura été la courte existence qu’on nous a imposée. Petite en longueur, certes, mais peut-être a-t-elle été très large, si nous avons su y faire…

Quoi qu’il en soit, un jour viendra, où le dernier signe de notre vie sera, sur l’écran du moniteur cosmique, l’image banale et terrible du graphique bleu devenant rectiligne, accompagné d’un très long piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii… comme une onde porteuse qui lancera les 21 grammes* de nos restes informels dans le voyage infini et obligé de la non-vie.



*L'hypothèse de la masse de l'âme, ou théorie des 21 grammes, est émise par le médecin américain Duncan MacDougal en mars1907. Selon cette hypothèse, le corps humain aurait une âme et cette âme aurait une masse estimée à 21 grammes. Au moment de la mort, l'âme s'échapperait du corps humain, qui se retrouverait allégé de ce poids (Wikipedia).
Cette hypothèse n’est pas confirmée, mais cela m’a amusé de la citer.

[Tiger.09]

pfiouuuuuuuuuu c'est que notre Do est un philosophe, un vrai moi je suis juste un pragmatique... mais après l'enfance et l'adolescence, l'âge adulte me voila propulsé dans ce 3ème âge espéré mais aussi redouté...
Espéré car libéré de contraintes professionnelles (encore que ) mais en même temps redouté car c'est quand même la dernière étape de la vie... et je compte bien profiter de ma famille et de faire de la moto le plus longtemps possible oui, oui les 2 doivent être compatibles

profitez bien de chaque moment car bon ou moins bon ils sont unique !!!

à+

Tiger

[Mondialen]

MERCI de partager ce très beau texte tellement empli de bienveillance et de sérénité, j'ai cru lire Hubert Reeves... encore merci Do-Clo.

[Tonton]

Oui , enfin même si c'est bien écrit , le but du truc est toujours le même .....au bout y'à rien , le néant !
A part quelques pointures de la " zénitude " qui passeront peut être le cap sereinement , perso je trouve cela flippant de savoir qu'un jour je ne verrai plus ni le levé ni le couché du soleil ....je verrai bien , peut être qu'aux portes du vide on s'y résout !

[majastre]

et oui après le néant...l'ère pour voir le soleil... c'est la solution!!!