
J'ai pris les photos de jour, c'est mieux

François et Jean sont partis à Egletons essayer de redémarrer la Kawa, mais reviendront bredouilles. Je réussis à faire une petite sieste.
Il est décidé que François et Michel restent une seconde nuit, et que Jean et moi leur laissons tout notre barda.
Nous redescendons à Brive tous les deux sur ma Japanise, Jean aux commandes, il conduit très bien, sans faire hurler ma petite bête, j’apprécie. 3heures de route à 60km/h grand max. On a des crampes, on fait des pauses on sautille on rigole et quand Jean me parle de faire le plein d’essence c’est NOOOOOOOOOON Il ne comprend pas, je lui dis hôtel, douche, chaud, galère stop, froid terminus !!! Ca le tente aussi, il ne parle plus d’essence !!! Et voilà, soirée de ressuscités, 1h sous la douche, repas chaud au chaud, puis gros dodo

C'EST FINIIIIIIIIIIIIII !!!
J'espère que les autres ont pris des photos des motos : les nôtres et les autres... Et aussi qu'ils vont raconter LEURS 1000vaches, comme François

EDIT : c'est fini les photos... Mais il me reste LE RETOUR, le dimanche...

Retour du plateau des 1000vaches 2017
Nous pensions repartir tous les deux sur ma petite 125 pour gagner du temps, mais Bidouille m’informe par texto à 8h30 que les jumeaux ont quitté le plateau, ils arrivent ! L’idée est que nous descendons tous ensemble sur Toulouse, Jean sur Japanise et moi derrière Michel.
Quand ils arrivent ils disent qu’ils vont rentrer vite, par l’autoroute. Jean ne veut pas descendre tout seul sur ma CG. Je la prends donc, avec mes petits bagages. François pris de remords me suit finalement, mais voyant que je me débrouille, que lui s’endort, il me quitte 40km avant Cahors et rejoint l’autoroute. Je finis donc mon périple en solitaire.
Il faut savoir qu’il pleut à verse depuis le départ, et qu’il y a beaucoup de vent, donc j’atteins rarement les 80km/h. Mes bottes de moto sont le contraire d’étanches, ce serait plutôt des aspirateurs d’eau ! L’eau me glisse dans le dos depuis le casque. Mais le moral est bon, et surtout je sens bien qu’il ne fait pas froid, en gros je m’estime chanceuse ! J’envisage de foncer jusque Montauban, d’y déjeuner avant la dernière étape. Sauf que je commence à avoir froid. Alors je déjeunerai à Cahors.
Aparté sur le restaurant « Le Poivron Rouge » : je monte les marches, la porte coulisse, et ô magie de Noël, un charmant serveur m’accueille, me précède jusque derrière l’accueil où il m’autorise à poser casque, gants et blouson fluo (de gros poussin comme dit François). Puis on se met en 4 pour que je trouve une table, et je mange un fish and chips sans appétit, pour reprendre des forces. C’est quand je suis repartie que j’ai réalisé : je dégoulinais de partout, j’étais la plaie, la cliente pourrie du dimanche midi qui salit tout et qui pue la fumée de feu de camp !!! Eh bien ils ont été absolument parfaits, d’une correction d’une amabilité d’une discrétion exemplaires
Je repars, on dirait que le vent et la pluie sont moins forts, mais toujours là, il me reste 150km. Montauban, Fronton, Bouloc « Coucou l’R du temps », et là je m’engage sur les petites routes qui vont me ramener à la maison, d’ici 1h30…
J’ai un défaut, enfin un de plus que tous ceux que vous connaissez déjà : je mets un point d’honneur à ne jamais regarder une carte une fois partie. J’ai tout dans la tête, et comme la tête est petite j’ai peu, quelques villes repères, et entre je brode. Je me perds une première fois, et reviens sur la bonne route. Un peu plus loin encore perdue, au début je connais les noms des villages, puis pas du tout, mais je sais qu’il me faut piquer vers le sud. Un petit panneau avec un mot que je qualifie de patoisesque et que je traduis par « le raccourci » me fait emprunter un chemin qui aboutit dans une ferme.
Elle repart… Et sent une petite larme couler de chaque œil. Elle se dit « Y a d’la joie ! Je ne meurs pas je suis juste dépitée à l’idée de bientôt devoir appeler Mr Ise à l’aide ». Dieu m’entend, un panneau, un vrai, d’une ville que je connais, finie la galère !!! Oui mais non, car le froid tombe d’un coup, et je suis trempée, encore 1 heure… Courage on y est presque ! Pour finir un brouillard à couper au couteau me tombe dessus les 10 derniers km…