En route pour la Turquie

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Tiger.09
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Tiger.09 » 04 Nov 2024, 22:41

rhââââ lovely !!!
quel récit, génial !!! un grand merci, Higuma pour ce récit plein d'images réelles et imaginées ;)
faudra quand même que tu nous racontes ton retour à travers l'Europe :D tu sais qu'on on veut toujours plus :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

... et il faudra quand même que tu nous parles de ton prochain projet dont certain(s) a(ont) eu quelque info :roll: :roll: :roll:

à bientôt

Tiger

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NUAGE71
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar NUAGE71 » 05 Nov 2024, 14:39

Bon bah c’est bien beau tout ça mais c’est quand la suite :lol: :lol:
Je plaisante hein !
J’ai un profond respect pour les personnes comme toi qui vont au bout de leurs projets et qui ont cette sensibilité et ce respect que l’on ressent à travers tes récits.
Bravo c’est en découvrant des petits jeunes comme toi que je me dis que la relève est assurée ;)
@+
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jeanjean31
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar jeanjean31 » 05 Nov 2024, 22:01

Merci pour ce magnifique récit de voyage, quelle belle aventure tu nous fait partager ! c'est une expérience de vie qui te restera longtemps.
bonne route! Jean.
Modifié en dernier par jeanjean31 le 07 Nov 2024, 20:09, modifié 1 fois.

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SPEEDYJLO
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar SPEEDYJLO » 07 Nov 2024, 07:52

Tiger.09 a écrit :rhââââ lovely !!!
quel récit, génial !!! un grand merci, Higuma pour ce récit plein d'images réelles et imaginées ;)
faudra quand même que tu nous racontes ton retour à travers l'Europe :D tu sais qu'on on veut toujours plus :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

... et il faudra quand même que tu nous parles de ton prochain projet dont certain(s) a(ont) eu quelque info :roll: :roll: :roll:

à bientôt

Tiger

Ben oui c'est à lui de l'annoncer pour le projet 2025, HIGUMA m'avait demandé de l'accompagner avec ma CB750 K1 en Turquie mais mon planning hyperchargé de retraité m'a empêché de le suivre :roll: . Par contre le projet 2025 qui comporte pas mal de pays, une grande traversée en bateau, des vêtements chauds.... j'en dis pas plus :mrgreen: Alors Jean tu l'annonces vite maintenant car je suis sûr que d'autres se joindront à nous ! 8-)
CB125S CB125K5 CB360G YAM500TX CB550F1 DOMINATOR650 PANEUROPEAN VFRRC36 MVF4S MV910R MVF4321R MVF3 MV125TRA MVF3SBK MV125S CB550K3 CB250K2 CB750FOURK1

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Pascal
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Pascal » 08 Nov 2024, 16:46

Un grand merci pour ce récit, ça donne envie.

Ça me rappelle aussi que ......

Hier encore
J'avais vingt ans
[...]
J'ai fait tant de projets
Qui sont restés en l'air
J'ai fondé tant d'espoirs
Qui se sont envolés
Que je reste perdu
Ne sachant où aller

...........https://www.youtube.com/watch?v=6gqF3Tu5Ly4

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cacajou
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar cacajou » 09 Nov 2024, 14:45

Heureux qui comme Jean a fait un beau voyage
Le plus grand effort de la passion est de l'emporter sur l'intérêt .

Higuma
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Higuma » 20 Avr 2025, 10:18

Mercredi 14 août : départ de Bozcaada vers l’Europe, direction la Bulgarie :

C’est le grand jour pour toute la famille : on reprend la route vers la maison. Cette idée me procure une sensation ambiguë, mêlant excitation et appréhension, comme avant chaque grand segment de voyage. Pourtant, je devrais être habitué après plus d’un mois sur les routes, à dormir ici et là, tout en gérant la logistique du quotidien. Mais un nouveau rituel s’est installé : l’hybridation de la moto, c’est-à-dire la gestion de l’autonomie et de la recharge. Heureusement, les calculs optimistes de l’assistance CB500Four (#Mondialen) m’apportent un certain réconfort.

Cependant, mon état d’esprit a changé. J’ai le sentiment que mon voyage touche à sa fin et qu’il a été tout simplement incroyable. Ce qui m’attend désormais ne serait que du bonus. Paradoxalement, je ressens aussi le besoin d’être plus prudent et moins téméraire. Une grosse panne ferait sans doute une anecdote rocambolesque, mais je manque un peu d’énergie autrement dit, la flemme de gérer un énième imprévu. Ce qui pèse également, c’est cette sensation de « perte de liberté » liée à l’obligation de recharger chaque soir. Avec une moyenne de 450 km par jour, enchainer ce rythme pendant deux jours pourrait bien m’envoyer au bord de la route la batterie à plat ?

Je me sens aussi moins disponible à la rencontre, moins ouvert, peut-être même un peu pressé de rentrer. Voyager plus rapidement me transforme en un voyageur « de passage », rendant les pays et leurs habitants moins accueillants, ou du moins, moins accessibles. Je sens que mon aura n’est pas la même.

Les adieux et la route vers la Bulgarie

Le premier cap de la journée est le ferry. C’est à bord que les adieux s’effectuent. Je pense particulièrement à mon frère Louis, qui vit à San Francisco. Je ne le reverrai probablement pas avant une bonne année, puisque je ne rentrerai pas pour Noël.

Je ne me souviens plus exactement du passage de la frontière haha. Après enquête, je crois avoir remonté jusqu’à Edirne, puis être passé par Lesovo. Ce qui est gravé dans ma mémoire, en revanche, c’est la route de l’enfer après la frontière bulgare. Une catastrophe : j’ai cru mourir plusieurs fois à cause de nids-de-poule invisibles et d’autres surprises. C’était, sans exagération, la pire route de tout mon voyage.

Pour corser le tout, il n’y avait aucune station-service pendant un bon moment, ajoutant un stress inutile. J’avais fait le plein à 80 km de la frontière, espérant refaire le plein juste avant de passer en Europe, mais la dernière station turque refusait de servir. Pas de bol. Je me suis rabattu sur le classico Magnum.

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La frontière : stricte, mais amusante

À la frontière, j’ai remonté toute la file : hors de question de cuire sous le soleil. Arrivé au poste, j’ai coupé le moteur et poussé la moto sur les derniers mètres.

Les douaniers étaient stricts, les plus stricts rencontré jusqu’à aujourd’hui. Ils ont démonté le Tetris de bagages de la voiture devant moi, ce qui m’a bien amusé. De mon côté, ils m’ont simplement demandé si j’avais de l’alcool ou du tabac. Réponse négative : « Circulez. » Trop facile !

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Arrivé en Bulgarie, j’étais persuadé que j’y retrouverais l’euro. Eh bien non ! Je trouvais les prix de l’essence exorbitants, cherchant des explications : guerre en Ukraine, manque de ressources locales… et puis j’ai réalisé que j’avais tout simplement mal retenu mes cours de géographie à l’école !

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La route bulgare (route 7), quant à elle, était franchement nulle. J’avais prévu de m’arrêter dans un camping pour une douche, un peu d’électricité et un minimum de sécurité. Je suis arrivé à Oasis Camping entre 19h et 20h30, où j’ai même profité du restaurant sur place. Concert de musique traditionnelle, salle comble ! Deux Allemands à côté de moi m’ont laissé une impression de bourgeoisie un peu hautaine, mais ça m’a fait sourire.

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Mésaventures, diarrhée et essence

Depuis cinq jours, je gérais une diarrhée persistante. Heureusement, les médicaments achetés en famille ont finalement fonctionné. Note à moi-même pour le prochain voyage : mieux équiper la trousse de secours, car le Smecta périmé de 10 ans, c’est inefficace.

Une autre galère : impossible de trouver de l’E5 dans les stations bulgares, roumaines, et même une partie de la Hongrie. Après dix stations vaines, petit moment panique, notre cher Auréliab20 aura gagné l’appel d’un ami haha. j’ai dû me résoudre à utiliser de l’E10. Résultat : ça fonctionne bien, pour peu qu’on n’abuse pas des tours. Ça déconstruit un mythe, non ? En vrai si vous voulez ma conclusion après au moins 1000km d’E10 je penses qu’une exposition temporaire (en jours) et un rinçage à l’E5 ensuite et sans taper dans les tours ça n’abime pas la moto. De ce que j’ai retenu, le moteur tourne un peu plus pauvre en essence, et à donc tendance à chauffer plus ce qui entraine une usure prématurée des pièces et notamment des soupapes si on s’amuse à tirer dessus, m’enfin…

Direction la Transfăgărășan en Roumanie

Vous l’avez compris : je vais traverser la Bulgarie sans trop m’attarder (+/- en un coup). Mais je me prépare un superbe itinéraire pour le lendemain : la célèbre route de la Transfăgărășan en Roumanie. Une chose est sûre, il faudra que je revienne dans cette région avec plus de temps pour explorer ces territoires fascinants.

Jeudi 15 août : superbe route, frontière bulgare/roumaine

Après une nuit réparatrice, et avant de prendre la route, je fais un détour en ville pour une enseigne bien connue avec ses outils Parkside, haha ! Mon petit déjeuner se compose d’une tablette de chocolat noir, de pain et de fruits. De mémoire, je me ravitaille dans la journée avec le même "protocole". Le magasin étant dans le sens opposé à ma destination, j’ai dû rebrousser chemin avant d’entamer la route, qui s’est révélée vraiment magnifique. De mémoire, j’ai suivi la route 48.

En Turquie, j’utilisais beaucoup les cartes pour préparer mes itinéraires, notamment pour repérer les routes pittoresques. Mais comme je n’ai pas de carte papier pour l’Europe, je ne me prends pas trop la tête et m’en remets aux applications. Je me laisse souvent surprendre par le GPS, même si je fais un minimum de repérage et dégrossi le trait.

C’est une grosse journée de route : au moins 8 heures à moto, peut-être même 10, pour parcourir environ 500 km. J’avais en tête de bien avancer pour me permettre de profiter davantage le lendemain. Ce jour-là, je n’ai littéralement pris aucune photo, à part celle d’un train qui m’a forcé à m’arrêter. Mais vous aimez les trains, n’est-ce pas ? Pas de péripéties marquantes, si ce n’est ma surprise d’arriver à la frontière plus vite que prévu.

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Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais j’ai tenté de passer la frontière sans retirer mon casque, haha. Évidemment, à un moment, ça a coincé. Perdu dans mes pensées, j’avais aussi mes écouteurs. Lorsque l’agent m’a demandé de retirer mon casque, mon écouteur sans fil est tombé sous une voiture prête à partir. Je me suis précipité pour le récupérer, ce qui n’était pas très malin… Heureusement, l’agent ne m’a pas pris la tête. Tout s’est bien passé.

Le dernier tiers du trajet était moins agréable : plus je m’approchais de la Transfăgărășan, plus il y avait de monde et de motos. L’urbanisation dans cette zone n’est pas fameuse. J’arrive à la Transfăgărășan vers 19 h et fais un arrêt dans un supermarché pour un repas simple : pâtes, sauce tomate… toujours un régal.

Ah, une anecdote amusante ! Il y a plein de pensions pour dormir dans le coin, mais cela ne me tentait pas. Pour ce retour à travers l’Europe, je voulais essayer des expériences inédites, comme dormir dans le jardin de quelqu’un ou tester le couchsurfing. Avec un peu de temps devant moi, j’ai hésité : bivouaquer directement sur la Transfăgărășan, quitte à jouer avec l’autonomie de ma batterie, ou opter pour une option plus raisonnable ? Finalement, j’ai choisi la sécurité.

Je décide donc d’essayer de m’incruster dans un jardin pour poser ma tente et, au passage, demander une prise pour recharger. Je bifurque en amont de la Transfăgărășan et, après 20 minutes de réflexion, je me lance auprès d’une première maison. Un jeune couple m’accueille gentiment et accepte, mais il s’avère que leur maison est une location de type Airbnb. Ne voulant pas m’imposer, je continue ma quête.

Je passe devant deux autres maisons, mais le courage me manque. Puis, fatigué et un peu démotivé, je décide de bivouaquer en sauvage. Mais je reviens rapidement sur cette décision à cause du programme chargé du lendemain et entamer une route difficile avec la fatigué déjà accumulé. Je choisis donc la solution d’adulte : une petite pension pour 30 euros la nuit, avec tout le confort, Internet et, bien sûr, un bon repas. Vous verrez plus tard mais c’est une décision qui s’avéra plus judicieuse que prévu.

Une fois installé, je déballe mes affaires, mets les batteries à charger, d’abord la grosse, puis la petite. Toujours dans l’esprit d’expérimentation, je crée un compte sur l’application Couchsurfing, complète mon profil et envoie plusieurs demandes pour être hébergé deux jours plus tard à Budapest, en Hongrie.

Ma journée se termine ainsi. Je décide de partir tôt le lendemain.

Vendredi 16 août : Transfăgărășan, camping, route Roumanie

Je suis littéralement à cinq minutes du vrai début de la route que tout motard recherche. Réveillé tôt, j’avais en tête d’aller découvrir la Transalpina, une autre route mythique, mais je n’avais pas encore pris de décision, ne sachant pas dans quel état de fatigue je serais.
Finalement, c’est parti ! J’attaque, tout excité. Je me sens bien, j’enroule, je me modère en mode « ce n’est pas le moment de te ramasser ». Et là, au bout de dix minutes à peine — je vous jure — je me retrouve à l’arrêt, main sur l’accélérateur, face à… un ours brun, à quinze mètres de moi, en plein milieu de la route !
Seul. À ce moment précis, j’ai clairement pensé : « What the fuck ! »
Incroyable… mais flippant. Je n’avais absolument pas cette info, et aucun panneau ne l’indiquait. Quelle conduite à tenir ? Je décide de ne pas bouger et d’attendre qu’une voiture arrive, pour me coller à son flanc. Une fois l’ours passé, je vous ai pris une photo de loin. Je me suis dit : si je ne ramène pas de preuve, personne ne va me croire !
Un ours brun, quand même… c’est dingue non ? À ce moment-là, je me suis vraiment dit : « Putain, heureusement que je n’ai pas fait de bivouac sauvage… 100 %, je me serais fait bouffer ! » Et sans l’info, c’est clair, j’étais foutu.
Ça donne le ton de la route qui suit !

Le ciel est bleu, il fait bon — presque froid — dans cette forêt dense. Les couleurs sont magnifiques. Je dois le reconnaître : la route est bonne. Maintenant, de là à dire que c’est l’une des plus belles du monde… je ne sais pas, je ne pense pas. On passe par un barrage, une forêt, puis la végétation devient plus rare à mesure qu’on prend de l’altitude.
J’ai faim. Il y a des vendeurs de fromages et de charcuteries. Je ne négocie pas et me laisse arnaquer sur les prix… mais je me régale.
Je reprends la route, toujours en plein kif.

À un moment, je tombe sur une longue file indienne de voitures et de motos. Je ne comprends pas, mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter. Alors je remonte la file en bon Parisien du périph, ou à la Istanbul way.

Au bout, j’arrive à un tunnel avec une ligne blanche. Ça ne m’a pas empêché d’y aller… sans phare. Je me fais gronder par un motard qui venait en sens inverse, mais ça n’entache pas ma bonne humeur.
À la sortie, on débouche sur une espèce d’espace touristique rempli de boutiques de bouffe et de souvenirs, blindé de monde. Trop de monde. J’ai posé la moto dix minutes, grand max, et je suis reparti direct haha.

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En quittant la Transfăgărășan, je sens la fatigue. La route demande beaucoup de concentration, et sur la deuxième portion, il y avait clairement plus de circulation.
Je m’arrête dans une station-service pour un pique-nique/toilettes improvisé, je nourris la bête en E10 et termine le fond d’huile qu’il me restait…

Le débat intérieur reprend : est-ce que je tente la Transalpina ? Rhaaa… Je choisis de jouer la sécurité et de ne pas être trop gourmand. D’autant plus qu’en me rapprochant, je vois sur les montagnes une météo bien pourrie : gros nuages noirs, éclairs… Je ne le sens pas. Et le détour me prendrait bien un ou deux jours de plus. Avec la fatigue, je n’ai plus trop de courage.

Il se trouve que deux amis à moi font à peu près le même trajet en train (et un peu en avion). On s’est ratés à Bucarest, et ça semble un peu juste pour se capter à Budapest, mais ils restent plusieurs jours à Munich. C’est un objectif qui me plaît bien ! Faut juste que je ne traîne pas.

Je reprends la route, et je roule de longues heures pour me rapprocher de la frontière avec la Hongrie. Je n’ai pas encore décidé où dormir ou manger pour les deux prochaines nuits. Finalement, je m’arrête à 30-50 km de la frontière dans un camping.
Je me signale, réserve mon carré d’herbe, et je file faire des courses.

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Je ne me souviens plus exactement du dîner, mais ça devait être un classique : pâtes, sauce tomate, charcuterie ! Haha. Je crois que j’avais fait un effort et acheté du pain… enfin, surtout du chocolat pour le petit déj.
Le camping était super propre. Les douches, toujours une bénédiction.
Ce sera tout pour cette journée.

Samedi 17 août – En route pour la Hongrie – Budapest

Que faire niveau itinéraire ? Arf… traverser la Hongrie d’un coup, ça me paraît long. Et pour aller où ? À Vienne ? Bof… je n’arrive pas à me décider. Je prends quand même la route vers la frontière, direction Kecskemét. Je me dis que les 80 km après la frontière m’aideront à trancher.

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De mémoire, je n’avais pas encore eu de réponse sur Couchsurfing.
Bref, je vous épargne mes tergiversations : je choisis finalement d’aller vers Budapest.
Au fur et à mesure du trajet, entre deux pauses, j’envoie une vingtaine de demandes d’hébergement sur l’appli.

Je fais une pause au bord du Danube pour déjeuner. C’est une journée grise, mais je réussis à éviter les gouttes. Incroyable ! Et là, miracle : j’ai une réponse positive, puis une deuxième. J’ai un plan pour ce soir ! Trop content de vivre ma première expérience Couchsurfing – partagé entre excitation et petite appréhension, ahah.
C’est Nassim qui sera mon hôte ce soir. J’ai choisi le premier à avoir répondu.

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J’achète de l’huile dans une station essence Jasoma2, puis je reprends la route pour Buda. Son logement est en plein centre-ville.
Une fois arrivé, je dois avouer que c’est un peu bizarre. La rencontre est super directe : t’arrives, le gars vient te chercher, et hop, t’es dans son appart. Certains diraient : rapide et efficace.
Moi, j’avoue, j’ai eu du mal à lâcher prise. Pourtant, la situation est loin d’être la plus inconfortable rencontré jusqu’à présent.

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Bon, Nassim, comment vous le décrire ?
En vrai, « gars solide », il t’accueille chez lui et te fait confiance, et franchement, c’est cool. Il parle au moins quatre langues (même s’il ne les écrit pas toutes). Par exemple, je lui ai demandé s’il savait écrire le hongrois. Sa réponse a été claire et expéditive :
Pourquoi apprendre une langue morte ? Y’a que 10 millions de péquenots qui la parlent.
Honnêtement, la réponse était vraiment dans ce ton-là, haha.

Nassim, c’est un « vrai cliché kabyle », avec des histoires à la « marseillaise BB ». Je le trouve un peu vulgaire, sans filtre. Il te dira que les meilleures femmes sont à Budapest, qu’elles sont incroyables au lit... Et je vous épargne la discussion sur les juifs et la hongrie.

C’est très paradoxal : le gars vit à l’autre bout du monde, se bat pour avoir des papiers européens, il accueille plein de voyageurs, et il est très ouvert.
Franchement, je ne saurais pas trop vous le décrire. Mais on s’est bien marrés, ça c’est sûr.

On est partis en quête d’un goulash, obligé de goûter au plat traditionnel pour ma seule nuit ici.
Puis, on a fini par défier des Hongrois au babyfoot avec une bonne bière à la main. Trop bien !
Nassim a un super niveau en attaque, moi je ne suis pas mauvais en défense. Résultat : plus personne ne voulait jouer contre nous. On a gagné tous nos matchs.
On s’est même fait insulter genre « bande d’esclaves » – sympa l’ambiance – mais on les a bien terminés… et ils ont payé la partie, haha !
Je pense que notre façon de parler français à voix haute pour annoncer nos stratégies ne leur a pas trop plu. J’ai remarqué que nous avions une manière de jouer (technique) bien à nous en France, au babyfoot.

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La soirée avance, mais je dois vous faire une remarque : il y a un truc étrange ici, en tout cas dans le quartier où on était. Un côté un peu science-fiction, dans l’architecture, les lumières, l’ambiance générale… Les femmes sont très féminisées ou « érotisé », niveau look, je ne sais pas. Nassim parlait d’un effet générationnel poste guerre froide.
Je n’ai pas de photo à vous montrer, faudra venir voir par vous-mêmes…

On aura grugé le tram aller-retour, haha. Je me suis senti comme un truand. Au fond, j’avais envie de payer pour être tranquille, mais l’ambiance était tout autre…

Retour à l’appart vers minuit. Je n’ai pas fait long feu.

Dimanche 18 août – Budapest – Linz, Autriche

Nassim m’avait laissé un double des clés, je prépare mes affaires et pars en quête d’un petit-déjeuner qualitatif. Malheureusement, il est trop tôt, rien n’est ouvert… Cette histoire finit donc au McDo. J’en profite pour marcher un peu dans la ville, mais tout est fermé. Si j’étais resté un ou deux jours de plus, j’aurais pu profiter de leur fête nationale, mais j’ai eu la flemme de m’organiser. On peut toujours faire mille choses, mais l’idée de passer une petite semaine en France me tente bien, plutôt que d’arriver la veille de mon départ pour La Réunion.

Je reprends la route en direction de Linz, en Autriche. Je commence par tracer sur l’autoroute jusqu’à la frontière. Je prends la flotte, et surtout, il commence à faire froid. Ce sont mes premiers vrais jours de pluie depuis longtemps. Faut avouer que quand il pleut, t’es pressé d’arriver…
Je vise Linz, mais sans plan précis – l’idée, c’est surtout de couper la poire en deux avec Munich.
Je réitère ma technique couchsurfing : envoyer pleins des demandes. Cette fois, j’en ai envoyé une trentaine. Beaucoup de réponses négatives.

À peine arrivé en Autriche, changement d’univers total. Rien à voir avec tous les pays traversés jusqu’ici. Ici, tout est nickel, au millimètre près. Même l’herbe au fin fond de la campagne est entretenue. C’est dingue. Rien ne traîne, tout est propre. Et beaucoup de belles voitures aussi. Tu sens une grosse rigidité dans les normes et les rapports. C’est vraiment l’opposé du spectre. Tout est bien rangé dans ses cases. Une nation psychorigide et obsessionnelle ? J’ai cette sensation de "trop parfait". En tout cas, c’est pas du tout la même vibe qu’en Hongrie.

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À la sortie de l’autoroute, je prends les petites routes. Très agréable, bien entretenues, vallonnées, peu de trafic. Je fais mumuse avec la 360.
Puis, je me retrouve face à un orage. Ça sent mauvais, je suis enfin sec, pas question de me refaire tremper ! Je vois des agriculteurs en train de tout fermer à la hâte. Impossible de communiquer, ils parlent uniquement un allemand autrichien pur jus. C’était burlesque.
Je mime un toit avec mes mains au-dessus de ma tête pour demander l’abri – et hop, je gagne le droit de mettre la moto avec les vaches.
S’en suit un gros grain, orage sérieux. Sage décision : la route aurait été trop dangereuse trempée.
Me voilà au milieu des bêtes, à tenter de communiquer. Même avec un traducteur, c’est peine perdue.
Ils m’ont proposé le local technique pour dormir (c’est déjà sympa), mais je ne m’y suis pas risqué. Coup de bol : deux demandes couchsurfing sont acceptées presque en même temps, à Linz.
Je suis resté une bonne 45 minutes à l’abri. Le grain passé, je reprends la route, magnifique forêt, sensations de liberté dingues. Comme avec Nassim, je choisis le premier qui m’a répondu. Pas de discrimination, juste du timing.
L’expérience va être un peu cocasse… Je vous y emmène.

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J’arrive en fin de journée, vers 20h, il fait encore jour. Je repère l’appart. Mon hôte, Christian, passe la tête par la fenêtre de son bureau et me fait signe qu’il arrive.
Je ne peux pas me garer devant, et vu la rigueur du pays, je respecte bien les lignes de stationnement deux-roues à 50m haha.
Heureux d’être arrivé, plus détendu que la veille. Christian, en mode babacool, adorable, vient m’aider à porter mes affaires.
Mais j’ai un petit ressenti bizarre… À la fois il a l’air inoffensif, à la fois je garde bien ma banane avec mes papiers autour du cou haha.

On fait connaissance… avec quelques maladresses, remarque « inadaptés ». Genre :
« Tu sais, j’ai fait la même école qu’Hitler. »
« Ces bâtiments ont été construits par Hitler. »
Ambiance.

Dans mes critères, je coche toujours "non-fumeur", parce que la clope m’achève. Bah là, dans la salle de bain : une poubelle à mégots. Et l’ambiance un peu garçonnière, il vit seul.
On échange les banalités, et je file à la douche. Mais avant, je lui propose :
— Si ça te dit, on peut aller dîner dehors après ?
Je sors… le repas est prêt.
(Avouez que c’est maladroit non ? Je comptais l’inviter, mais il ne pouvait pas le savoir, alors je me suis dit qu’il y avait peut-être un petit enjeu financier.)

Deuxième moment chelou : pendant que je suis sous la douche, il remplit deux flûtes de vin blanc pétillant (pas du champagne). Là, je me dis "joueur ou pas joueur ?"
Tu balises un peu. Quel verre je prends ? 50 % de chances que cette affaire tourne mal haha.
Mais bon, je ne me sens pas coincé. Sensation étrange.

Le dîner : olympique.
Des poivrons farcis en boîte, une sauce tomate, une autre sauce blanche chelou (aucune idée de ce que c’était), et des patates à l’eau.
Honnêtement, ce n’était pas bon. Trop bien élevé, j’ai tout fini, à contre-cœur…
Toujours dur quand t’es invité et que t’aimes pas du tout.
Mais bon, merci à lui, c’était généreux. Juste zéro compétence culinaire. Il a voulu bien faire, j’en suis sûr.

Maintenant que le décor est planté : passons à la discussion du dîner.
Les banalités s’enchaînent, un peu de politique, puis boulot.
Je lui demande ce qu’il fait dans la vie.
Il me raconte qu’à 38 ans, il a fait un burn-out. Et là : schizophrénie paranoïaque déclarée.
YES.
Je connais un peu le sujet, mais pas assez pour être vraiment rassuré. Je comprends mieux le personnage.
Je me dis : il doit être sous traitement. Maintenant que j’ai le badge pro de santé (il m’a demandé ma profession), je pose la question :
— Du coup t’as un traitement, ou t’as mis en place des stratégies, genre sport ?
(Je savais que la bouée abdominale rendait l’option "sport" peu probable, mais j’ai tenté de l’adoucir.)
Effectivement : traitement quotidien, et stabilité. Franchement, impressionnant.
Le gars accueille des étrangers chez lui régulièrement, avec plein de bons avis sur Couchsurfing. Il m’explique que parfois, quand c’est plus difficile, il stoppe temporairement l’accueil.
Quand tu connais la difficulté des troubles psy, c’est une belle victoire.

Du coup, la sensation de "y’a un truc chelou, maladroit" se clarifie.
Sur son profil, j’avais vu qu’il aimait Abalone et les échecs.
Je n’ai pas hésité. Je lui dis qu’à 23h je serai cuit, comme ça le cadre est posé.
On a joué deux bonnes heures. Pas de haut niveau, on s’est bien marré.

Moment photo souvenir : il voulait partager la rencontre avec ses potes (je pense que ce sont d’autres personnes dans sa situation).
Je joue le jeu.

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Je dors sur le canapé du bureau. Et en vrai ? J’ai super bien dormi.

Fin de journée.

J’aurais bien aimé vous mettre le commentaire que Christian m’a laissé sur Couchsurfing, mais sans abonnement, je n’y ai plus accès.
Il était bien marrant, un truc du genre :
« Bon joueur d’échecs » (alors que je suis nuuuul),
« Il ne mange pas beaucoup, ça doit expliquer pourquoi il est aussi fin. »

Lundi 19 août
Je suis parti rapidement de chez Christian, sans prendre le petit déjeuner avec lui. Il m’avait dit qu’il ne serait probablement pas là, mais finalement il était là. Cela dit, j’avais comme objectif d’aller à Munich sans y arriver trop tard. Je crois que j’y étais vers 14h. J’ai d’abord pris les petites routes, puis les 100 derniers kilomètres sur l’autoroute.

C’était simple : le déluge. J’étais trempé, j’avais froid, et je me prenais des grosses châtaignes à cause du fil haute tension qui alimente la bougie, ce qui provoquait parfois des ratés d’allumage. Je me suis dit que finir en panne sur l’autoroute, ce n’était clairement pas la meilleure idée... La galère totale. Je suis resté super concentré, j’ai foncé, sac-poubelle sur la batterie, mais pas de chute heureusement.
Les Allemands ont aussi l’air bien rigides dans leur style. Jusqu’à présent, je n’avais jamais payé pour me garer et je voulais que ça continue comme ça. Mais là, c’était clairement l’endroit parfait pour choper une contravention… Bon, YOLO, je l’ai garée à côté d’un arbre avec les deux sacoches latérales pleines. Les prix de stationnement sont abusés : une nuit coûte la moitié de la chambre d’hôtel que je vais prendre pour deux nuits.

J’ai réservé au même endroit que mes amis Tarik et Laure, pour faire simple. Je passerai la soirée du 19 et la journée du 20 août avec eux.
Je vous laisse quand même quelques photos : j’ai visité des lieux incroyables. C’est toujours aussi fou de voir ce que l’homme est capable de construire...
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Mercredi 21 août
Départ de Munich, avec une chose en tête : rentrer en France. Mais j’ai un gros dilemme, une option s’ouvre à moi. Soit je file à Tourtour, dans le sud, pour rejoindre un groupe d’amis en vacances, soit je prends la direction de Paris, puis de l’Île-de-France. Arf !

J’ai écouté la sagesse des anciens — peut-être qu’il ne faut pas trop en demander à la 360 non plus. Je quitte Munich en fin de matinée, par la voie rapide… sous la pluie, évidemment. Je ne prends aucun plaisir. Finalement, je sors de l’autoroute et me voilà de retour sur les petites routes, le ciel s’éclaircit peu à peu.

Je m’approche de la frontière, du Rhin. Je me demande ce que je vais ressentir en repassant en France. Allons-y : oulala, c’est instantané. Un énorme sentiment de fin de voyage me submerge. Dix kilomètres plus loin, je m’arrête sur un parking, je m’allonge au sol : j’ai réussi ! Sacrée boucle, mama ! J’appelle Anthony pour lui annoncer la nouvelle. J’ai aussi ma mère au téléphone, à qui je partage mes inquiétudes sur le retour à la "vie normale".

Je reprends la route, décide de continuer encore une ou deux heures. Il commence à se faire tard. Je m’arrête — de mémoire — à Saverne, où je vais camper pour la nuit. Sur le chemin, je fais un détour dans un supermarché pour m’acheter du bon fromage, du saucisson, et le classique : des pâtes.
L’idée, c’était de couper la poire en deux pour le trajet vers l’Île-de-France.
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Jeudi 22 août
Je file en direction de notre cher ami Cacajou ! Je n’avais pas pu le voir à l’aller, donc je suis vraiment heureux de pouvoir passer un moment avec lui ! Vous avez déjà eu les photos.

Petite révélation : quand je parle de vous, les gens du forum, je vous appelle mes papys ! Haha, je vous adore. Je n’ai pas assez de temps pour être plus présent avec vous, mais j’aimerais bien ! Alalala mes petits papys, on approche de la fin du récit… vous le sentez ?

Petite anecdote : le grand maître Cacajou, incontestable et incontesté, m’a filé de l’huile pour faire l’appoint jusqu’en Normandie. Et vous savez quoi ? Comme l’E10, l’huile d’auto… ça marche aussi bien haha !

C’était un moment vraiment cool, précieux même. Et comme toujours, je repars avec de bons conseils. Le plus important à retenir : la nécessité de démonter le moteur pour en vérifier la propreté…

Après cette belle rencontre, je suis parti rejoindre une amie chez qui j’ai passé la nuit. On a pris le RER pour aller à Paris voir d’autres amis. Fin de journée.

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Vendredi 23 août – Le retour chez les parents

Il fallait bien que ça arrive un jour…

J’ai tiré au maximum sur l’autoroute pour sortir de l’agglomération, et j’ai expérimenté les nouveaux péages où tu payes en ligne une fois rentré chez toi. Je ne vais pas mentir, le retour est un peu dur. En plus, je me reprends la flotte, il fait bien froid, la route n’a rien d’exceptionnel.

Mais heureusement, on me réchauffe le corps, l’esprit et le cœur. Je m’arrête chez Speedy, héhé, et comme toujours, c’est un vrai plaisir d’être accueilli chez eux. Lui et sa femme sont des artistes, je me régale ! Après de beaux échanges et quelques idées de projets partagées, il est temps de prendre la dernière ligne droite. Me voilà à 40 km de chez mes parents ! C’est fou quand même… Tu repasses les six ou sept dernières semaines dans ta tête. Quelle expérience !

J’arrive heureux chez mes parents, mais aussi très fatigué ! J’ai tenu une bonne allure cette dernière semaine. Mes parents m’aident à décharger la moto — ce n’est pas de refus ! On démonte toutes les sacoches, je trie mes vêtements tout de suite. Je préfère gérer la logistique tant que j’ai encore un peu d’énergie, parce que je sens que ça va être plus dur le lendemain.

Aucun regret ! Au chaud, à la maison… ce feeling est décuplé, et c’est si bon ! Je dîne, puis j’enchaîne direct au téléphone avec les copains dans le sud. C’est décidé : je prends le train lundi pour les rejoindre (initialement, je devais finir mon périple autour du 29 août, donc j’en profite).

Bon, ça ne me laisse pas beaucoup de temps en famille. Il va falloir que je nettoie toute la moto, que je prépare mes valises que je vais laisser à Paris avant de rentrer à La Réunion. Le tout est accompagné de bons petits plats… comme une bonne raclette haha ! Et je m’hydrate au cidre normand. Les deux jours qui suivent mon arrivée sont étranges : une fatigue bizarre. J’ai plus envie de bouger, je suis lent dans mes impératifs.

Je profite de la chaîne hi-fi et je commence à rédiger la fin du récit que vous êtes en train de lire. La moto est nettoyée dans les règles de l’art : carburateurs vidés, batterie retirée, la belle est bâchée, et elle m’attend pour redémarrer au premier coup de kick lors du prochain projet.

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Il faut que je vous le dise : je suis très, très heureux d’avoir effectué ce périple. Et ça, même avec trois mois de recul au moment où je commence à écrire ces lignes.

Au-delà des lieux incroyables que j’ai découverts, j’ai surtout le sentiment de m’être éduqué. Apprendre à connaître d’autres cultures, devenir un peu « citoyen du monde ». Tu apprends à lâcher prise, à avoir confiance, à être inventif, optimiste, simple, efficace, mais aussi précautionneux. Ne pas être trop gourmand. Ce genre d’expérience te rassure pour les voyages futurs, tu élargis ta zone de confort.

Je suis extrêmement heureux car, pendant ces deux mois, tout s’est bien passé. Je sais que j’ai eu de la chance, de la réussite, mais avoir mené ce projet à bien… c’est extrêmement encourageant pour tous ceux à venir ! Peu importe comment se passera le prochain voyage : je sais que ça peut très bien se passer, et ça donne la capacité de prendre du recul si un jour ça tourne mal (maladie, vol, violence, casse matérielle, problèmes familiaux…).

Honnêtement, que ce soit en Europe ou en Turquie, j’ai essayé de préserver mon esprit de tout contenu audio-visuel. Concernant la Turquie, je ne m’attendais pas du tout à un territoire aussi immense et diversifié (climats, altitudes, architectures, populations, etc.). J’ai trouvé ce pays très sécurisé, avec certains espaces de liberté que, par exemple, les Autrichiens ne pourraient pas accepter (tout n’est pas toujours très ordonné haha), mais aussi certaines restrictions que nous aurions du mal à tolérer (par exemple, durant mon voyage, le gouvernement a censuré les réseaux sociaux comme Instagram).

La Turquie m’est apparue moderne, dans sa culture et ses infrastructures. Elle n’a rien à envier à de nombreux pays européens (à part une grosse marge d’amélioration sur la gestion des déchets, un paradoxe étonnant). Vous allez peut-être être surpris, mais je me suis senti plus proche des Turcs que des Grecs, des Bulgares ou des Roumains. Ça s’explique sûrement par l’alphabet, mais aussi par le temps que j’ai passé là-bas. Et surtout, vous l’aurez vu, le peuple turc m’a accueilli avec une chaleur incroyable, ce qui a largement contribué à la réussite de ce voyage.

Je crois que ma conclusion pourrait être interminable…
Je pense qu’il faut absolument que je reproduise l’expérience, dans d’autres régions, peut-être accompagné cette fois, et avec d’autres moyens de locomotion. Les idées ne manquent pas ! Voyager seul, c’est déjà une expérience magnifique.
Je vous partagerai un petit bonus dans mon prochain post, avec plein de photos, et je répondrai à vos questions si vous en avez.
Je suis arrivé très récemment en métropole et je suis actuellement en Normandie. J’espère pouvoir vous donner des nouvelles rapidement. Peut-être que le moteur ira bientôt à la rencontre d’un professeur en chirurgie mécanique… qui sait !

À très bientôt j’espère !
Merci d’avoir lu mon récit — ça m’a énormément touché de voir votre engouement.

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SPEEDYJLO
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar SPEEDYJLO » 20 Avr 2025, 11:20

Ah ben enfin, la fin du récit ! :mrgreen:
Bon je t'attends mardi après midi pour attaquer la remise à neuf de ton 362cc (vu l'usure qu'il doit avoir aujourd'hui ! :lol:
On va essayer de remettre tout cela au propre pour que tu puisses partir sur ton prochain périple prévu pour le mois d'août 2025 vers une ile glaciale ou je me trompe ! :roll:
Euhhhh, je suis dans la liste des papys ?????? :shock: :?:
CB125S CB125K5 CB360G YAM500TX CB550F1 DOMINATOR650 PANEUROPEAN VFRRC36 MVF4S MV910R MVF4321R MVF3 MV125TRA MVF3SBK MV125S CB550K3 CB250K2 CB750FOURK1

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Pascal
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Pascal » 20 Avr 2025, 12:17

Après avoir lu la fin du voyage, j'ai repris le sujet depuis le début, et franchement chapeau !

C'est très agréable à lire, on a l'impression d'y être, ça permet de voyager également un peu.

Ton récit a fait remonter des souvenirs et des anecdotes d'un temps qui s'éloigne un peu plus chaque jour.

Merci pour le partage.

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alain2933
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar alain2933 » 20 Avr 2025, 12:24

Quelle belle tranche de vie ! Merci pour ce récit, ces chouettes photos, ta bonne humeur, ta super prose... et ton courage. Merci aussi de nous replonger -nous les papys- dans les souvenirs d'une époque révolue pour nous, celle des belles virées à moto chargés comme des bourricots (on voyageait moins légers). Virées souvent moins lointaines certes mais l'esprit était là.
A bientôt ;)


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