En route pour la Turquie
- DIALMAX
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Re: En route pour la Turquie
Super, bonne route en solitaire, quoique il y en a quelques uns à distance.
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Bien heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière
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Re: En route pour la Turquie
bonne nouvelle alors c est reparti pour de nouvelles aventures .. bonne route
l intuition est la vigie de la raison .
- Pascal
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Re: En route pour la Turquie
Aurelia B20 a écrit :Depuis hier il roule tout seul, Anthony a arrêté en Grèce, Jean vous racontera, problèmes mécaniques si j'ai bien compris..
Si c'est un problème mécanique qui empêche Anthony de continuer, comment va-t-il pouvoir rentrer ?

Quant à la chute, c'est vraiment pas de pot, heureusement qu'il n'y rien de casser.
- PHILBOIS
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Re: En route pour la Turquie
Il a du cran le petit,
rouler tout seul pas évident........

[b]quand rien ne va plus, ça ne peut aller qu'en s'améliorant
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Re: En route pour la Turquie
Vendredi 19 : Météores - lac limni Vegoritida
Ce matin, petit déjeuner à l'hôtel. Les guêpes étaient de la partie. Je me suis fait piquer sous la table sans m'y attendre, pas très agréable. J'ai trouvé ce moment assez déplaisant, alors que c'était censé être l'inverse. C'est fou comment certaines petites choses peuvent être agaçantes.
On a décollé un peu tard avec Anthony, aux alentours de 10h30. La première étape était de déposer la moto d'Antho chez le motociste. Pas le choix : extraction de la tige filté, soudure... Une bonne adresse nous avait été recommandée par l'un des serveurs du restaurant de la veille. Très bien accueillis, nous laissons la moto d'Anthony quelques heures.
La vieille dame (360) nous a emmenés visiter les monastères. On n'y comprend pas grand-chose, tout est écrit en grec et il n'y a pas de traduction. En plus, internet ne fonctionnait pas, aucun moyen de s'aider. Une visite guidée aurait été idéale mais ça ne nous a pas été proposé.



La chaleur, notre insouciance, peut-être aussi le fait de voir tous les deux-roues avec uniquement un casque (je précise, que pour le pilote et non pour le passager) nous ont fait partir sans l'équipement complet sur nous. C'est 15 minutes de moto en direction de l'atelier. Travail impeccable : 30 euros + 5 euros de pourboire. On repasse à l'hôtel pour récupérer toutes nos affaires et recharger les motos. On est déjà proche de la fin de l'après-midi, il faut qu'on s'active. On reste sur le petit déjeuner copieux et on part pour 3 heures de route avec arrêt au lac limni Vegoritida.

Chemin fragmenté par les pauses station-essence et photographie. À l'arrivée, je repère sur internet un restaurant avec une vue imprenable sur le lac.



Le soleil nous a attendus pour son coucher. Des avions canadair nous ont offert un ballet en se remplissant d'eau douce. L'accueil était bien avec un serveur "very tasty", l'expression qu'il utilisait pour nous présenter les plats. Il était jeune et avait le sourire, l'envie de bien faire qui pardonne toute maladresse ! C'est 300 mètres plus bas dans un chemin de terre, en pente que nous établirons notre bivouac pour la nuit. Comme à chaque fois qu'il y a de l'eau, j'en profite pour une baignade, laver les affaires. L'eau est chaude, au minimum 21 degrés. J'écris, je m'allonge et je cherche le sommeil. Il a été difficile à trouver, c'est rare mais je n'étais pas rassuré dans la tente. Des bruits inhabituels, orage et coups de tonnerre au loin, l'impression que ça rôdait autour de nous (sans preuve tangible). La nuit est courte.
Je me remémore aussi le beau saut que j'ai fait 20 km avant, sur un croisement d'une ligne de chemin de fer. Je l'avais bien pris en considération mais la réduction de vitesse pas vraiment. Les deux roues ont décollé un court instant, atterrissage en douceur, les réflexes de vélo ont pris le dessus et j'ai amorti la réception. Je repense aussi à tous ces territoires où on a croisé de nombreuses centrales électriques (nucléaire, charbon, solaire, éolien) et des mines énormes de lignite (un des pires charbons).




Fin de journée.
Samedi 20 : Lac limni Vegoritida - Thessalonique - Dráma - bivouac à "Τοπική Κοινότητα Παρανεστίου" 41.261335, 24.507042
C'est un lever de soleil avec de jolies couleurs mais ce ne sera pas le meilleur réveil du voyage. Très rapidement, Anthony m'annonce que l'on va se séparer pour la suite du périple. Je ne suis pas réfractaire à l'idée. Je m'étais préparé initialement à faire ce périple seul (sans rentrer dans les détails : histoire de remplaçant professionnel et de communication). Une partie de moi est excitée à l'idée d'essayer de voyager seul et de ce qui en découle. Tandis que l'autre partie est affectée émotionnellement. Je dirais que l'émotion rattachée s'apparente à de la tristesse. Je suis sensible à ce genre de situation et me mets très rapidement à me remettre en question, à ruminer. Je propose à Anthony d'en discuter au petit déjeuner. Je fais quelques prises de vue, je me baigne, je range puis autour de pompottes et de fruits secs, on fait le point de la situation. Je ne pourrais pas être plus fidèle que les paroles de mon ami Anthony :
"La moto customisée et sa selle plate esthétique, c’est bien pour la France ! Pour aller traverser le Bosphore, un peu moins. À peine 50 km faits dans la journée que j’ai terriblement mal au derrière. Le rythme de 200-300 km par jour n’est pas soutenable pour moi, et la machine a souffert aussi. Le phare de croisement ne fonctionne plus suite à un problème de commutateur, ni le clignotant arrière gauche. Le cale-pied droit qui supportait également la pédale de frein a heureusement été réparé. Mais elle a besoin d’amour et de repos pour finir le voyage correctement.
La grande boucle par l’Est de la Turquie était trop ambitieuse pour moi, je me rends compte que je n’ai pas les capacités. Je reste en retrait en Grèce pour recharger les batteries, direction le sud vers Athènes. Mais le projet reste de rejoindre Jean au retour de sa boucle début août, pour ensuite repartir ensemble vers la France."
La question de l'itinéraire se pose. J'avais prévu d'anticiper la vidange de la 360 et de jeter un œil à la crépine avant d'entrer en Turquie. Le jour de l'arrivée en Grèce, je suis rentré en contact avec un concessionnaire Honda à Dráma pour 3L de notre huile préférée, la Motul 3000 20W50. Aparté mais le nom de la ville lu en anglais correspond bien au jour du "Drama" haha, je vous partage ici un rire jaune que j'ai eu sur la moto. L'idée de pouvoir faire tout ça proprement avec Anthony me rassurait (ex : si on ne me prêtait pas de bac, pencher la moto, etc.).
J'ai changé l'itinéraire des montagnes pour rejoindre Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, c'est le compromis qu'on a trouvé pour lui éviter de trop remonter vers le nord, et il y a un concessionnaire Honda ainsi que d'autres boutiques en plan B. Le début de la route reste sinueux et le temps est agréable mais on finira rapidement sur de l'agglomération. Cette partie de trajet, ensemble, m'a fait à l'idée. Bien que j'aie eu quelques envies et idées de photographie, je vous avoue ne pas avoir pris le temps. L'envie de passer à autre chose se fait ressentir. J'ai trouvé l'arrivée à Thessalonique assez brutale, un ressentiment d'hostilité. L'architecture est grise, de grands bâtiments avec des arêtes, des routes dévolues à la voiture, beaucoup de monde. Je me souviens avoir utilisé le terme de "dévasté" en roulant. Mais ça n'est absolument pas ce qu'il faut retenir. À vrai dire, j'ai eu du mal à me réadapter à une ville de grande envergure. Anthony ne partage pas ce ressenti.
Arrivés devant le concessionnaire Honda, le responsable sort assez excité en nous voyant arriver. Superbe accueil, les félicitations et apparemment nous serions source d'inspiration, c'est touchant. Je lui explique que je recherche de l'huile mais il me dit que malheureusement l'atelier est fermé. Il nous propose son aide, nous donne des stickers de son shop et une bonne adresse hipster pour le petit déjeuner. Tours des shops moto, pas d'huile adaptée, j'abandonne la quête et à vrai dire j'étais gêné à l'idée d'envoyer un message à Dráma pour lui dire de ne plus mettre l'huile de côté. En réalité, ça n'est rien, en plus ils n'ont pas eu à la commander mais je ne sais pas... je crois que dans le sens inverse je ne trouverais pas ça agréable. Imaginons que quelqu'un avait besoin de cette huile au même moment... passons ce détail. Direction le petit déjeuner ! Une fois descendus de la moto, je commence à me réadapter à la ville, le contact des gens me fait du bien. On est accueilli, disons-le honnêtement, par une déesse grecque. Ça apportera un sacré contraste avec le boss qui nous demande de déplacer les bécanes et qui n'était vraiment pas très accueillant, Mr Gronchon. Le petit déjeuner est excellent, l'eau glacée une bénédiction. Ce sera le dernier moment partagé avec Anthony, jusqu'à quand, je ne sais pas.
Je refais le plein et direction Dráma sous le cagnard. Départ 12h10, 3 heures de route, la boutique ferme à 16h, je ne traîne pas. Je me gare derrière la boutique à l'ombre. Je pensais qu'avec les stores la boutique était fermée mais par la porte de derrière, j'aperçois quelqu'un au sous-sol. Je toque et il vient m'ouvrir. Il s'agit en fait de l'atelier et du mécano, Stelios. Il m'emmène devant et c'est à ce moment que je rencontre Dimitris et son père. Dimitris parle anglais, mieux que moi
. Il me sort les 3 litres d'huile et avec mon anglais approximatif, je lui explique ce que je dois faire, que je suis capable de le faire tout seul, que je ne veux pas déranger, mais que j'aimerais pouvoir faire ça proprement en protégeant le sol et en récupérant l'huile usée. Je ne suis plus trop sûr, mais c'était autour de la 360 que la discussion a eu lieu ; une chose est certaine, c'est plutôt elle que moi qu'il l'a séduit
.
Je lui explique aussi pourquoi je veux faire comme ça, mais il est resté dubitatif et a demandé l'avis de Stelios. On est parti pour un deuxième tour de mon anglais incroyable : j'explique bien les enjeux du filetage, de la tête foirée et surtout de mon serrage de débile, ainsi que de l'indisponibilité de la pièce. Honnêtement, l'expert, c'est lui et pas moi. Il a voulu être joueur et essayer ; j'étais inquiet du style "are you sure, I don't think it's a good idea". Je l'ai laissé faire, cliquet, douille 6 pans ; il a essayé de le "frapper", le grippage sur l'empreinte n'a pas l'air trop mauvais mais il n'a pas bougé d'un iota. On a gentiment laissé le bouchon en place ; j'ai eu droit à du papier bulle pour mes genoux, un grand bac à huile et des petits chiffons. La moto était encore bien chaude, mais j'ai utilisé mes gants.


Dimitris m'a apporté de l'eau fraîche, un régal. Il vient me voir où j'en suis au fur et à mesure ; il m'a aidé pour pencher la moto en sécurité. En un peu plus d'une heure, c'est démonté, nettoyé, remonté. J'ai eu droit à deux petits coups de main en plus, héhé ! J'avais un peu de limaille sur la crépine, un nettoyage et je cite : une pièce "brand new". J'ai eu du mal à remettre le cache droit. Pour l'expérimenté (Stelios), c'était évident qu'un des pignons avait bougé. Je leur propose de les inviter à boire un café vu que la boutique ferme, enfin c'est ce que je pensais, mais Dimitris et son père font des heures supplémentaires. J'en ai profité pour demander s'il connaissait un bon spot de bivouac. Il m'a proposé de laisser mes affaires dans le magasin le temps d'aller faire des courses, sympa !
Vu que le café n'a pas pu se faire, trop de travail ou trop tard, j'ai offert mes deux premiers brins de vanille ! J'en ai apporté de la Réunion pour remercier les personnes qui m'apportent assistance d'une manière ou d'une autre.

Apparté : avant de partir de Lyon, mon frère m'expliquait comment il pulvériser de l'eau sur la vanille, ce qui m'a surpris. Au final, je pense qu'il avait raison. Dans mon sac, dans un sachet ouvert (peut-être l'origine du problème, le bocal à asperge peut être une bonne idée), adieu les 38 % d'humidité, sèche et cassante, c'est dommage (moins bonne qualité).
Je ne sais plus trop à quel moment je m'en aperçois, mais les pipes d'admission en caoutchouc se fissurent. Finalement, je ne peux pas dire avoir toutes les pièces pour refaire les carburateurs à neuf. La décision est prise de mettre de la pâte à joint noire ThreeBond Honda en prévention, je ne sais pas ce que ça va donner mais avoir essayé d'anticiper me rassure. La consigne est d'attendre une bonne heure avant de démarrer après application. J'en profite pour passer quelques coups de téléphone et resangler le patacaisse. Presque avant la fin du sablier, Dimitris revient et me propose d'aller boire un café dans le centre-ville.

Beaucoup de sujets sont abordés, par exemple la démographie : c'est à ce moment que j'apprends que les Grecs ne sont que 10 millions, je les pensais plus nombreux. On a parlé de l'Union européenne, de la politique à leur échelle nationale. On retrouve beaucoup de similarités dans les problématiques. Je n'en dis pas plus pour ne pas m'écarter du sujet, mais on a conclu sur une note optimiste.
P.S. : Mon anglais est vraiment catastrophique
En route pour mon bivouac le long de la rivière avec un mini bout de off-road. Grosso modo, fin de journée, merci pour ces moments de partage !

Rq : Pour le père de Dimitris, en 40 ans de concession, ce n'est que la deuxième fois qu'il voit une 360. Moment immortalisé par une photo.

Dimanche 21 : 200 km entre 3h et 4h
Itinéraire initialement prévu :
Départ : bivouac à "Τοπική Κοινότητα Παρανεστίου" 41.261335, 24.507042
Arrivée avec hôtel : Ipsala, Turquie
Itinéraire réalisé : je ne retrouve pas la ville du demi-tour, mais la ville d'arrêt est Alexandroupóli, soit environ 160 km depuis le point initial et à 30/40 km de la frontière.
Je prends du temps pour me préparer, je ne prévois pas de rouler plus de 4 heures pour la journée. Empacter tout mon barda sur la moto est bien plus long qu'en randonnée autonome. J'avais pensé que ce soit assez proche, mais le sanglage demande une attention particulière. J'ai pris le petit déjeuner, concombre, tomate et nectarine que je n'ai pas mangée la veille. Je fais un point sur l'itinéraire à l'aide du GPS/satellite et de la carte papier de la Turquie pour l'autre côté de la frontière. Deux choix s'offrent à moi : l'autoroute ou passer par les montagnes (~40 min plus long), puis redescendre pour le passage de la frontière. Mon parcours commence très rapidement en forêt, très joli et paisible. J'ai eu un passage à vide sur de grandes lignes droites à un moment, pour finalement réattaquer les routes de montagnes. Je prévois un arrêt aux alentours de 11h30-12h00 dans un petit village. Au fur et à mesure du chemin, je fais quelques arrêts pour trouver une nouvelle position ergonomique pour mon appareil photo. Dans un premier temps, je l'avais mis dans le gros sac à dos noir, mais trop inaccessible. J'ai alors changé pour le sac de réservoir, puis autour de moi. Avec la chaleur et la suite de la route, j'ai fini par le remettre dans le sac de réservoir. Je me rends compte qu'utiliser l'appareil photo dans ces conditions est difficile. J'ai besoin de mes lunettes pour le viseur et l'écran sous ce soleil si lumineux est difficile à utiliser pour cadrer.
L'itinéraire ne se passe pas comme prévu, je finis par arriver dans une terre de désolation, tout est brûlé suite aux dramatiques incendies de 2023 ... C'est instantané, avec une ligne de démarcation franche, c'est la première fois que je vis ça... Bien qu'entre 400 et 800 m d'altitude, la chaleur ne fait que s'intensifier (horaire et le manque de végétation). Le trajet me demande beaucoup de concentration, sinueux. Je ne croise aucune voiture ou deux-roues pendant près de 40-50 km. Lorsque j'arrive au village, qui sera quasiment désertique, à ma stupéfaction la route devient une route "carrossable"... Ça aurait pu être jouable, mais pas dans ces conditions météorologiques. Ça faisait déjà quelques dizaines de kilomètres que je me disais : "OK, ce n'est absolument pas le moment de tomber en panne." Aucun endroit pour se réfugier et une chaleur écrasante, étouffante. Cette route me semblait à fort potentiel de crevaison ou de glissade. Je finis par croiser un monsieur en scooter qui m'aiguille sur l'autre route que j'avais repérée, ce qui m'emmène plus ou moins en sens inverse. Je préfère rester prudent et la décision est prise de rejoindre la côte et la dernière grosse ville à la frontière pour m'y arrêter et probablement y dormir.

J'avais porté une attention particulière à l'hydratation sur la première partie du trajet. Mais pressé d'en terminer avec cette fournaise, j'ai manqué de vigilance. Arrivé à la ville, je décide d'aller face à la mer pour déjeuner. Bam, à un croisement, c'est la chute à faible allure, la roue de derrière dérape, se bloque ? C'est instantané, je me retrouve couché côté droit. Tout le monde semble surpris tellement c'était inattendu. Je me relève instantanément, utilise le coupe-circuit au cas où, et parviens à relever la moto dont l'essence commençait à s'évacuer du bouchon.

À première vue, rien de grave sur la moto hormis le cache de clignotant/vis et la barre tordue du même côté où on s'était donné du mal à réparer avec Aurélia... Ampoule intacte, ça clignote... Coup de pot : la clé de contact a bien pris mais n'a pas cassé, je n'essaye pas de la redresser, trop risqué !


Je suis choqué par l'événement qui alors me semble incompréhensible. Je m'assois sur le trottoir à l'ombre pendant au moins 30 min en écrivant les quelques idées de ce passage. Des piétons généreux et empathiques m'ont apporté de l'eau et un ice tea que je n'ai pas hésité à boire. Je réfléchis à la chute et à ce qui a bien pu la provoquer. J'essuie l'huile sous le carter : quelques gouttes qui, en mécanique auto, ne m'auraient absolument pas choqué ; pied lourd sur la pédale arrière, peut-être la goutte d'huile du tuyau de reniflard ? Fatigue ? Déshydratation ? Chaine qui se bloque ? Je m'aperçois qu'une vis du garde-boue de chaine manque à l'appel (mais je n'en trouve pas par terre). J'ai le sentiment que ma roue s'est bloquée. Bref, je rumine suffisamment et décide de conclure que c'est probablement l'ensemble de tous ces éléments. Avant de reprendre ma route, sur la béquille centrale, je teste la liberté de la roue arrière ainsi que l'efficacité du frein.
Je finis par terminer les 100 m jusqu'à la mer pour rejoindre un restaurant. À ce moment, je comprends que ma roue avant n'est plus alignée avec mon guidon, elle est désaxée vers la gauche. Je décide d'appeler Aurélia qui m'assiste sur mes différentes possibilités.

Petite aparté : dans ces différents moments, il faut s'imaginer dégoulinant de sueur, stressé, fatigué et déshydraté. Les vêtements de protection qui font étuve.
Je finis par suivre ses/vos conseils et de voir en même temps un motociste le lendemain matin (je préfère avoir l'esprit libre et rassuré). À vrai dire, je crois que la 360 attire la sympathie. En train de déjeuner, toujours chamboulé, le chef qui prend une pause clope vient me voir et me demande si c'est ma moto. Il me montre la sienne, un Fazer récent. Pas de mon goût, mais il me témoigne qu'on fait partie de la même équipe. Je lui dis que j'ai passé une dure journée et il me rétorque : "You're a biker." Je commence à lui expliquer ce qui m'est arrivé et, dans un accent bien trempé, il me dit : "You are a lucky guy" et s'en va. Il revient avec un mécano qui se trouvera être la personne que je consulterai. Je termine mon repas traditionnel (boulettes de viande de bœuf avec une sauce à base de tomate, frites, pita fraîche) et me mets en quête d'un endroit où dormir. Ça sera finalement un hôtel 2 étoiles à 80 euros la nuit. Pas donné, mais j'en ai besoin et c'était plus ou moins la seule possibilité (période estivale).
Une douche de purification et je dors deux bonnes heures, me réveille dans les vaps. Je décide d'en profiter pour visiter la ville et trouver un endroit où dîner.
Finalement, j'ai eu un de mes grands frères au téléphone un long moment, ça m'a fait du bien. Je suis allé voir la marina et étonnamment je ne compte que 7 mâts, 8 pardon, je n'avais pas vu celui-ci (cf photo). Sur mon retour par le front de mer, c'est bondé de monde. La vie sociale semble principalement nocturne. À l'hôtel, l'endormissement est chahuté, par les 2 derniers jours et la moto qui dort dans une grande ville. Ça me fait travailler le lâcher-prise et la confiance en l'humanité.
Fin de journée.


Lundi 22 : Alexandropoúli - Frontière turque - Mer de Marmara - Bivouac https://maps.app.goo.gl/NhqkTXsBZmhvyJCf9
Je me suis réveillé pour aller chez le motociste à 8h en laissant toutes mes affaires à l'hôtel. J'avais préparé un petit texte en grec avec les outils de traduction, y ajoutant quelques subtilités comme la fragilité des T de fourches et leur serrage. D'ailleurs, je me demande si c'est pareil de manière générale sur les motos.
La bonne nouvelle, c'est que les fourches sont en bon état, ce qui m'a soulagé. J'ai eu un peu de chance dans mon malheur : le support en acier du clignotant a écrasé la durite de frein. La gaine de protection n'existe plus à cet endroit. Heureusement que j'avais fiabilisé l'ensemble avec des durites aviation modernes. J'ai relâché la pression en redressant correctement le clignotant. La pédale de frein est tordue mais fonctionnelle. J'ai pu la descendre un peu avec la vis de réglage, sans essayer de la retordre au risque de la casser. De plus, une réparation aurait pu ne pas être sécurisée. Toutes ces opérations à deux ont pris au maximum 10 minutes. Le mécanicien n'a même pas voulu que je le paie, mais je lui ai quand même donné un pourboire ; il a regraissé ma chaîne. J'ai mis à niveau le liquide de batterie et j'ai donné le bidon de 5L d'eau distillée à un passant.
Je me suis réfugié le reste de la matinée sous la climatisation de l'hôtel pour gérer de l'administratif, comme les frais bancaires, l'itinéraire, et acheter le guide du routard. Je charge la moto, fais le plein, et m'arrête 200m plus loin pour déjeuner et bien m'hydrater. Je suis enfin prêt pour prendre la route, direction la frontière ! Là, c'est très simple : autoroute, tout droit, plein soleil. J'arrive à la première zone de contrôle côté grec. Je me retrouve dans la file, je coupe le moteur et marche avec la moto pour éviter de la faire chauffer inutilement. Heureusement, ça n'a pas été très long, mais suffisamment pour finir 1L d'eau.

Je fais une belle rencontre avec Nikolas, un Allemand en vélo parti il y a 3 mois avec pour destination finale Istanbul. Il boit entre 7 et 12 litres d'eau par jour, ce qui vous donne une idée de la chaleur. J'ai appris de lui comment mieux m'hydrater et j'en ai profité pour lui poser plein de questions sur son voyage, son ressenti, et ce qui l'a amené à voyager seul. Cela m'a fait du bien. Je lui ai aussi raconté mes deux derniers jours. Nous avons passé la frontière ensemble. Par contre, côté turc (2e ligne de frontière), il y avait beaucoup plus de monde et des files suffisamment grandes pour que je me dise que si je faisais la queue, je ressemblerais à une merguez grillée. Bref, j'ai remonté toute la file avec Nikolas. Des Autrichiens nous ont laissé passer devant, sauvés ! Pas de difficulté avec le contrôle, j'ai le droit à 3 mois avec la moto. Après avoir passé tous les contrôles, nous faisons une pause avec Nikolas, échangeons nos contacts, puis chacun reprend son périple.

Je fais des pauses fréquentes et me dirige vers la mer de Marmara. Je pense qu'on pourrait découper l'itinéraire en 2/3 d'axe routier important et 1/3 de routes secondaires. Sur ce dernier tiers, je passe de petit village en petit village. Comme vous devez vous en douter, le bitume devient pavé, et le pavé devient piste. Encore une fois, c'est jouable mais je décide de faire demi-tour pour regarder sur la place du village et peut-être demander conseil. Ce que je ne vous ai pas dit, c'est que je suis passé devant une boutique ou salon de thé, je ne sais pas, avec tous les papys du village bouche bée, les yeux écarquillés quand je suis passé devant eux. Je prends un malin plaisir à m'arrêter exactement en face d'eux.

Le sketch : je m'arrête en calant, je me déséquipe et sors ma carte que je déplie comme un idiot. Cela n'a pas manqué, me voilà avec une tasse de thé et de l'eau, accueil au top ! Mon interlocuteur tient le feuilleton pour les autres. J'avoue que j'ai envie d'être joueur avec la piste. Lui est convaincu que ça passe facilement. Tout de même, à plusieurs reprises je lui demande "T'es sûr ?" Il me dit que des scooters et mobs passent. Maintenant que c'est dit, je ne vais pas passer pour un looser et faire le grand tour ! Vous connaissez la suite : non, pas de chute ! Me voilà sur le tracé violet de la carte (chemin carrossable, praticabilité incertaine). La conclusion ? Je ne sais pas encore si c'était une bonne idée, mais voir un scooter derrière moi ne pas aller plus vite me dit que la praticabilité avec ce type d'engin est moyenne ! (Si jamais j'avais une Africa Twin ou une Ténéré 700 par contre). En fait, le chemin carrossable de montagne, quand ça descend, c'est un peu chiant parce que tu es toujours sur les freins et ce n'est pas terrible pour l'équilibre, mais même en première, si tu ne fais pas ça, tu te satellises au premier virage. Ma technique de chemin est à améliorer. Ne pensez pas que c'était comme sur la photo tout du long, après c'est du caillou. Cette piste finit par prendre fin et je rejoins des pavés puis du bitume (comme le manuel " remonté à l'inverse"). La route est magnifique. La montagne commence dès le niveau de la mer, alors quand tu es sur le liseré mais en altitude, ça claque. Avant d'arriver, je précise que j'ai repris mon jeu préféré mais sans l'étape pavé. Ça n'était pas prévu ça ! Mais là, j'étais vraiment fatigué alors je n'ai pas fait le malin.




J'avais repéré ce qui semblait être un camping au niveau de la mer. Pour la dernière partie j'avais raison, pour la première, il s'agissait d'un lieu d'atterrissage de parapente et d'une grande baraque avec des douches et toilettes payantes. Je pense qu'en haute saison, la cuisine est ouverte. C'est plutôt un spot à vanlife bien qu'on puisse y mettre des tentes à certains endroits. Il y avait quand même le propriétaire. Je me présente fatigué en cherchant un camping qui n'en est évidemment pas un. Caillou partout, sauf le beau coin d'herbe de l'atterrissage et du coin du baraquement. Amat (le propriétaire), un peu rouge du soleil ? D'alcool ? Me laissera utiliser ses douches normalement payantes, et m'offrir son coin d'herbe, la meilleure du coin avec arrosage automatique. J'ai trouvé le monsieur un peu étrange tout de même mais ça me semblait venir de ma perception et la barrière de la langue, c'était quelque chose. 3e brin de vanille, il ne connaissait pas, j'ai essayé d'expliquer une utilisation possible avec du sucre en poudre, qu'il n'avait pas. On a pilé des morceaux avec plus ou moins de succès. Avec le tabac qu'il fume, 3 paquets par jour si j'ai bien compris, j'ai quelques doutes sur son olfaction et ses saveurs gustatives. Il a croqué un bout de vanille directement, c'est une manière de faire aussi, ça m'a fait sourire. N'est-ce pas la manière la plus pure de la déguster ? J'aurais dû tout simplement lui dire de la laisser infuser dans du thé. Bon, dans toutes ces histoires, le soleil se couche et rien n'est préparé alors je m'active. Une fois le campement en place, baignade dans la mer de Marmara, très agréable ! Qu'est-ce que ça fait du bien je vous jure ! Direction la douche, les doubles boîtes de sardines, un peu de rédaction et au dodo !



Amat m'a dit : "İyi ki geldin canım sıkılıyordu, dosta ihtiyacım vardı." Traduction : "Je suis content que tu sois venu, je m'ennuyais et j'avais besoin d'un ami."
Fin de journée.
Mardi 23 juillet.
Réveil matinal aux alentours de 6h / 6h30. Je suis pile dans l'axe est-ouest. Je me presse de ranger mes affaires pour deux raisons : la première, la chaleur arrive très vite et je ne veux pas davantage me déshydrater, car j'ai terminé mon eau la veille. Je dois améliorer ma gestion de l'eau. Ensuite, conduire tôt le matin est plus agréable que l'après-midi, bien que je n'y échapperai pas aujourd'hui.
La première à être au petit déjeuner c'est la 360 avec un verre d'huile bien fraîche. C'est assez ritualisé pour que ça soit quotidien. Je prends la route et m'arrête assoiffé à la première ville qui me le permet. Je n'ai toujours pas tiré d'argent depuis mon arrivée, et les seuls petits cafés ouverts ne prennent pas la carte bleue. Je crois qu'ils ont eu un peu pitié de moi et de mes trois bouteilles vides sur la moto. Leur accueil chaleureux y contribue aussi, mais me voilà sauvé avec 1 litre d'eau, ouf ! Le temps que l'eau fasse effet, je regarde la carte et vérifie mon trajet, et je trouve un endroit pour déjeuner.
Je m'arrête tous les 40/50 km pour boire. À la première station-service, Layla vient me demander en turc combien de cm3 fait ma moto. Je lui montre le cache latéral et elle regarde le compteur, me montre 180 et me demande si ça y va haha ! Elle me demande aussi si elle est vieille, je lui écris la date. Sa réponse : "Maşalla" plusieurs fois, l'équivalent de super / beau pour nous.
Ce premier arrêt correspond à : 30 km, 1 litre d'eau englouti, 8h du matin, 1 Magnum classique et, vu qu'on a porté mon attention sur mon compteur, 3100 km de parcourus apparemment, mais j'ai la sensation d'avoir fait bien davantage. Arrêts fréquents, je tire de l'argent, pas suffisamment, car il sera dépensé le midi même. Je fais une grosse pause d'environ 3h à Kumburgaz. Je regarde la carte, devenue ma référence avec les serveurs. J'en profite pour rattraper le retard sur le journal de bord.

Direction Şile (prononcé [chilé]) pour suivre dans un premier temps la mer Noire. Je n'ai pas encore pris de décision sur l'endroit et la façon dont j'allais dormir. Je crois que ma préférence serait chez l'habitant, mais c'est le plus dur à réaliser. Je manque encore un peu de courage, et je n'ai pas envie de m'imposer. Je pense que je finirai par demander à poser ma tente dans un jardin, et peut-être que ça pourrait créer l'occasion.
Whaou, départ de Kumnurgaz pour Şile, il n'y a pas vraiment d'options au niveau des itinéraires. Je décide de couper par l'autoroute du milieu qui représente le moins de kilomètres. Tout se passe très bien, puis d'un coup un embouteillage monstre, c'est du 2x5 voies, je vous laisse imaginer l'immensité. Je décide de le remonter à la parisienne. La méthode a de l'idée, mais la technique c'est plutôt la bande d'arrêt d'urgence
. J'ai vite compris et fait au moins 30 - 60 km comme ça. Je vous épargne toutes les astuces possibles et inimaginables haha ! Une autre problématique se présente : l'essence. J'ai repris l'autoroute avec 107 km au compteur sur les 190 possibles (limite que je me suis fixée). 110, 120, 130, 150, pas une seule station-service... Là je commence à avoir la pression. À quel moment sur une autoroute il n'y a pas de station-service ? Je compte sur elles pour mes pauses en plus. Je décide de sortir en plein milieu d'Istanbul. Bien joué, je finis sur une autre autoroute. Entre 10 et 20 km pour réussir à sortir, j'étais pris dans la boucle
. Ouf, sauvé, je parviens à prendre de l'essence. Sage décision, je serais tombé en panne si j'avais continué. Je vous assure que c'est quasi équivalent à la forêt brûlée avec une épée de Damoclès de type collision en suspension. D'ailleurs, ça me fait penser que les scooters, les mobs, les motos sont toutes bien mieux équipées que leurs conducteurs avec des crash bars à 360° (auto-tamponneuse ? Rugby américain ? Je ne sais pas).
Bon, globalement, si vous trouvez le périphérique difficile, accrochez-vous bien ! Un classique : le double dépassement par la gauche et la droite en même temps autour de vous, petit motard. C'est un peu GTA, quelques motards et moi-même on se cale derrière une voiture de police qui slalome, de chaque côté des barrières de bowling (bande d'urgence incluse). C'est assez impressionnant. Je vous avoue que j'appréhendais pas trop avec la région parisienne, mais la concentration était de rigueur. Une fois sorti du flux, première station-service, paquet de chips pour le sel et eau ! 40 minutes de pause à 30 minutes de l'arrivée. Globalement, je n'ai emprunté que des gros axes sur ce segment. Je protège la moto du mieux que je peux, 80 km/h, 6ème, 5000 tours/min. Je me mets à lui parler de plus en plus, à la féliciter. Est-ce le début de la démence ? Laquelle, je ne saurais vous dire, faites-moi vos propositions.
Le cycliste rencontré à la frontière me disait beaucoup parler à son vélo, ça a dû m'inspirer. Arrivé dans mon camping après une sélection attentive. Je ne regrette pas mon choix, je le trouve parfait. Situé à 5 minutes de la plage (mer Noire), du supermarché, boulangerie, boucherie. Il a une herbe bien verte et un sol tendre comme je les aime. Grand luxe, frigo, douches chaudes, propres, pas de déchets. Tiens, parlons des déchets, là-dessus, nos amis Turcs ne sont pas très bons. Il y en a partout, et dans la mer c'est pareil. La sensation du sac plastique qui s'enroule autour de toi quand tu nages, ce n'est pas ce que je préfère. Eh oui, première chose que j'ai faite après avoir installé mon barda : aller goûter cette mer que je ne connais pas. Tip top hormis les déchets. L'eau est chaude, les vagues te massent, un sérieux bain de bien-être. Retour au camp, direct à la douche chaude avec le linge à laver. Qu'est-ce que j'ai faim aussi ! Hoplé ce soir, j'avais envie de pâtes. Pour 200 livres turques et des produits de première qualité, pâtes à la bolognaise. Vie quotidienne, et rapidement musique plus écriture. Je n'ai pas décidé de ce que je ferai demain, mais on verra ça après le petit déjeuner.
Oups ! Au fait ! Me voilà en Asie !!! J'ai passé le détroit du Bosphore sur un pont magnifique et une vue inoubliable avec les deux berges qui se regardent et leurs constructions. J'aurais bien aimé immortaliser le moment, mais c'est au milieu d'Istanbul, toujours pas sorti d'affaire.
Fin de journée.




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Quelques apartés:
Pas d'autre entorse au port de l'équipement, je suis content de l'avoir porté.
J'ai fait moins de photos ces derniers jours.
Sur le fait de voyager seul, parmi les choses que je trouve :
- Pas facile, c'est de lâcher prise, par exemple sur ses affaires.
- Positives : Favorise les rencontres, en tout cas lorsque qu'il y a une interaction, je les trouve plus intenses.
Sur l'écriture et les interrogations d'AureliaB20 : j'écris tout sur mon téléphone, je n'utilise pas d'application particulière, juste le bloc-notes. Je note les idées au fur et à mesure et après je prends plusieurs heures pour les développer. Beaucoup de relectures, car l'écriture n'est pas ma meilleure compétence. Pour finir, correcteur type IA - ChatGPT, relectures. Je fais des photos exprès avec le téléphone, certaines sont doublées à l'appareil photo que j'envoie sur Postimage. C'est un travail fastidieux. Tenir un journal de bord était un de mes objectifs de voyage, autant vous le partager. Par ailleurs, pas mal d'invités suivent le topic.
Pour revenir sur la chute. Je n'utilise pas que le frein arrière, rhooo. 70% devant, 20-30% derrière pour asseoir la moto. Honnêtement, je ne saurai jamais vraiment ce qu'il s'est passé. Si ça se trouve, avec la déshydratation et la fatigue, mon cerveau a passé le switch sur off, le poids de ma jambe a appuyé et tadaaa.
@SPEEDYJLO, je propose qu'il y ait un groupe en 4x4 camping-car derrière nous (soyez suffisamment nombreux pour l'empreinte carbone). Camping de luxe garanti. En plus, Dialmax a dit qu'il apportait toutes les pièces.
Questions au sujet de l'entretien :
• Huile moteur : j'étais persuadé que la vidange avait lieu à 4500 km ou 6 mois, en fait c'est 1500 km ou 3 mois. Donc je ne l'ai absolument pas fait en avance à Dráma. Est-ce que je me rabats sur 1500 ?
• La révision des 4500 arrive, je serais d'avis de vérifier tous les points indiqués. Pour le moment, la moto tourne nickel et démarre sans difficultés. Est-ce que si c'est toujours le cas aux alentours de 4500, je touche par exemple la tension de la chaîne de distribution / les culbuteurs / les rupteurs ? Est-ce que je dois prévoir d'anticiper ? Ou est-ce que je peux prévoir un peu de retard entre 1000 et 1500 km de plus, ce qui me permettrait de faire ça juste avant d'entamer le retour vers l'Europe ? Sachant que je ne roule pas à 10 000 tours/minute, j'aime penser que moins ça a fait de tours, moins ça a pu se dérégler.
• Que pensez-vous de l'écoulement de l'huile sur le côté gauche ? Je pense que ça sort des joints, mais ce qui est étrange c'est que le côté droit est nickel.
Merci pour vos conseils et votre suivi attentif
Ce matin, petit déjeuner à l'hôtel. Les guêpes étaient de la partie. Je me suis fait piquer sous la table sans m'y attendre, pas très agréable. J'ai trouvé ce moment assez déplaisant, alors que c'était censé être l'inverse. C'est fou comment certaines petites choses peuvent être agaçantes.
On a décollé un peu tard avec Anthony, aux alentours de 10h30. La première étape était de déposer la moto d'Antho chez le motociste. Pas le choix : extraction de la tige filté, soudure... Une bonne adresse nous avait été recommandée par l'un des serveurs du restaurant de la veille. Très bien accueillis, nous laissons la moto d'Anthony quelques heures.
La vieille dame (360) nous a emmenés visiter les monastères. On n'y comprend pas grand-chose, tout est écrit en grec et il n'y a pas de traduction. En plus, internet ne fonctionnait pas, aucun moyen de s'aider. Une visite guidée aurait été idéale mais ça ne nous a pas été proposé.



La chaleur, notre insouciance, peut-être aussi le fait de voir tous les deux-roues avec uniquement un casque (je précise, que pour le pilote et non pour le passager) nous ont fait partir sans l'équipement complet sur nous. C'est 15 minutes de moto en direction de l'atelier. Travail impeccable : 30 euros + 5 euros de pourboire. On repasse à l'hôtel pour récupérer toutes nos affaires et recharger les motos. On est déjà proche de la fin de l'après-midi, il faut qu'on s'active. On reste sur le petit déjeuner copieux et on part pour 3 heures de route avec arrêt au lac limni Vegoritida.

Chemin fragmenté par les pauses station-essence et photographie. À l'arrivée, je repère sur internet un restaurant avec une vue imprenable sur le lac.



Le soleil nous a attendus pour son coucher. Des avions canadair nous ont offert un ballet en se remplissant d'eau douce. L'accueil était bien avec un serveur "very tasty", l'expression qu'il utilisait pour nous présenter les plats. Il était jeune et avait le sourire, l'envie de bien faire qui pardonne toute maladresse ! C'est 300 mètres plus bas dans un chemin de terre, en pente que nous établirons notre bivouac pour la nuit. Comme à chaque fois qu'il y a de l'eau, j'en profite pour une baignade, laver les affaires. L'eau est chaude, au minimum 21 degrés. J'écris, je m'allonge et je cherche le sommeil. Il a été difficile à trouver, c'est rare mais je n'étais pas rassuré dans la tente. Des bruits inhabituels, orage et coups de tonnerre au loin, l'impression que ça rôdait autour de nous (sans preuve tangible). La nuit est courte.
Je me remémore aussi le beau saut que j'ai fait 20 km avant, sur un croisement d'une ligne de chemin de fer. Je l'avais bien pris en considération mais la réduction de vitesse pas vraiment. Les deux roues ont décollé un court instant, atterrissage en douceur, les réflexes de vélo ont pris le dessus et j'ai amorti la réception. Je repense aussi à tous ces territoires où on a croisé de nombreuses centrales électriques (nucléaire, charbon, solaire, éolien) et des mines énormes de lignite (un des pires charbons).




Fin de journée.
Samedi 20 : Lac limni Vegoritida - Thessalonique - Dráma - bivouac à "Τοπική Κοινότητα Παρανεστίου" 41.261335, 24.507042
C'est un lever de soleil avec de jolies couleurs mais ce ne sera pas le meilleur réveil du voyage. Très rapidement, Anthony m'annonce que l'on va se séparer pour la suite du périple. Je ne suis pas réfractaire à l'idée. Je m'étais préparé initialement à faire ce périple seul (sans rentrer dans les détails : histoire de remplaçant professionnel et de communication). Une partie de moi est excitée à l'idée d'essayer de voyager seul et de ce qui en découle. Tandis que l'autre partie est affectée émotionnellement. Je dirais que l'émotion rattachée s'apparente à de la tristesse. Je suis sensible à ce genre de situation et me mets très rapidement à me remettre en question, à ruminer. Je propose à Anthony d'en discuter au petit déjeuner. Je fais quelques prises de vue, je me baigne, je range puis autour de pompottes et de fruits secs, on fait le point de la situation. Je ne pourrais pas être plus fidèle que les paroles de mon ami Anthony :
"La moto customisée et sa selle plate esthétique, c’est bien pour la France ! Pour aller traverser le Bosphore, un peu moins. À peine 50 km faits dans la journée que j’ai terriblement mal au derrière. Le rythme de 200-300 km par jour n’est pas soutenable pour moi, et la machine a souffert aussi. Le phare de croisement ne fonctionne plus suite à un problème de commutateur, ni le clignotant arrière gauche. Le cale-pied droit qui supportait également la pédale de frein a heureusement été réparé. Mais elle a besoin d’amour et de repos pour finir le voyage correctement.
La grande boucle par l’Est de la Turquie était trop ambitieuse pour moi, je me rends compte que je n’ai pas les capacités. Je reste en retrait en Grèce pour recharger les batteries, direction le sud vers Athènes. Mais le projet reste de rejoindre Jean au retour de sa boucle début août, pour ensuite repartir ensemble vers la France."
La question de l'itinéraire se pose. J'avais prévu d'anticiper la vidange de la 360 et de jeter un œil à la crépine avant d'entrer en Turquie. Le jour de l'arrivée en Grèce, je suis rentré en contact avec un concessionnaire Honda à Dráma pour 3L de notre huile préférée, la Motul 3000 20W50. Aparté mais le nom de la ville lu en anglais correspond bien au jour du "Drama" haha, je vous partage ici un rire jaune que j'ai eu sur la moto. L'idée de pouvoir faire tout ça proprement avec Anthony me rassurait (ex : si on ne me prêtait pas de bac, pencher la moto, etc.).
J'ai changé l'itinéraire des montagnes pour rejoindre Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, c'est le compromis qu'on a trouvé pour lui éviter de trop remonter vers le nord, et il y a un concessionnaire Honda ainsi que d'autres boutiques en plan B. Le début de la route reste sinueux et le temps est agréable mais on finira rapidement sur de l'agglomération. Cette partie de trajet, ensemble, m'a fait à l'idée. Bien que j'aie eu quelques envies et idées de photographie, je vous avoue ne pas avoir pris le temps. L'envie de passer à autre chose se fait ressentir. J'ai trouvé l'arrivée à Thessalonique assez brutale, un ressentiment d'hostilité. L'architecture est grise, de grands bâtiments avec des arêtes, des routes dévolues à la voiture, beaucoup de monde. Je me souviens avoir utilisé le terme de "dévasté" en roulant. Mais ça n'est absolument pas ce qu'il faut retenir. À vrai dire, j'ai eu du mal à me réadapter à une ville de grande envergure. Anthony ne partage pas ce ressenti.
Arrivés devant le concessionnaire Honda, le responsable sort assez excité en nous voyant arriver. Superbe accueil, les félicitations et apparemment nous serions source d'inspiration, c'est touchant. Je lui explique que je recherche de l'huile mais il me dit que malheureusement l'atelier est fermé. Il nous propose son aide, nous donne des stickers de son shop et une bonne adresse hipster pour le petit déjeuner. Tours des shops moto, pas d'huile adaptée, j'abandonne la quête et à vrai dire j'étais gêné à l'idée d'envoyer un message à Dráma pour lui dire de ne plus mettre l'huile de côté. En réalité, ça n'est rien, en plus ils n'ont pas eu à la commander mais je ne sais pas... je crois que dans le sens inverse je ne trouverais pas ça agréable. Imaginons que quelqu'un avait besoin de cette huile au même moment... passons ce détail. Direction le petit déjeuner ! Une fois descendus de la moto, je commence à me réadapter à la ville, le contact des gens me fait du bien. On est accueilli, disons-le honnêtement, par une déesse grecque. Ça apportera un sacré contraste avec le boss qui nous demande de déplacer les bécanes et qui n'était vraiment pas très accueillant, Mr Gronchon. Le petit déjeuner est excellent, l'eau glacée une bénédiction. Ce sera le dernier moment partagé avec Anthony, jusqu'à quand, je ne sais pas.
Je refais le plein et direction Dráma sous le cagnard. Départ 12h10, 3 heures de route, la boutique ferme à 16h, je ne traîne pas. Je me gare derrière la boutique à l'ombre. Je pensais qu'avec les stores la boutique était fermée mais par la porte de derrière, j'aperçois quelqu'un au sous-sol. Je toque et il vient m'ouvrir. Il s'agit en fait de l'atelier et du mécano, Stelios. Il m'emmène devant et c'est à ce moment que je rencontre Dimitris et son père. Dimitris parle anglais, mieux que moi


Je lui explique aussi pourquoi je veux faire comme ça, mais il est resté dubitatif et a demandé l'avis de Stelios. On est parti pour un deuxième tour de mon anglais incroyable : j'explique bien les enjeux du filetage, de la tête foirée et surtout de mon serrage de débile, ainsi que de l'indisponibilité de la pièce. Honnêtement, l'expert, c'est lui et pas moi. Il a voulu être joueur et essayer ; j'étais inquiet du style "are you sure, I don't think it's a good idea". Je l'ai laissé faire, cliquet, douille 6 pans ; il a essayé de le "frapper", le grippage sur l'empreinte n'a pas l'air trop mauvais mais il n'a pas bougé d'un iota. On a gentiment laissé le bouchon en place ; j'ai eu droit à du papier bulle pour mes genoux, un grand bac à huile et des petits chiffons. La moto était encore bien chaude, mais j'ai utilisé mes gants.


Dimitris m'a apporté de l'eau fraîche, un régal. Il vient me voir où j'en suis au fur et à mesure ; il m'a aidé pour pencher la moto en sécurité. En un peu plus d'une heure, c'est démonté, nettoyé, remonté. J'ai eu droit à deux petits coups de main en plus, héhé ! J'avais un peu de limaille sur la crépine, un nettoyage et je cite : une pièce "brand new". J'ai eu du mal à remettre le cache droit. Pour l'expérimenté (Stelios), c'était évident qu'un des pignons avait bougé. Je leur propose de les inviter à boire un café vu que la boutique ferme, enfin c'est ce que je pensais, mais Dimitris et son père font des heures supplémentaires. J'en ai profité pour demander s'il connaissait un bon spot de bivouac. Il m'a proposé de laisser mes affaires dans le magasin le temps d'aller faire des courses, sympa !
Vu que le café n'a pas pu se faire, trop de travail ou trop tard, j'ai offert mes deux premiers brins de vanille ! J'en ai apporté de la Réunion pour remercier les personnes qui m'apportent assistance d'une manière ou d'une autre.

Apparté : avant de partir de Lyon, mon frère m'expliquait comment il pulvériser de l'eau sur la vanille, ce qui m'a surpris. Au final, je pense qu'il avait raison. Dans mon sac, dans un sachet ouvert (peut-être l'origine du problème, le bocal à asperge peut être une bonne idée), adieu les 38 % d'humidité, sèche et cassante, c'est dommage (moins bonne qualité).
Je ne sais plus trop à quel moment je m'en aperçois, mais les pipes d'admission en caoutchouc se fissurent. Finalement, je ne peux pas dire avoir toutes les pièces pour refaire les carburateurs à neuf. La décision est prise de mettre de la pâte à joint noire ThreeBond Honda en prévention, je ne sais pas ce que ça va donner mais avoir essayé d'anticiper me rassure. La consigne est d'attendre une bonne heure avant de démarrer après application. J'en profite pour passer quelques coups de téléphone et resangler le patacaisse. Presque avant la fin du sablier, Dimitris revient et me propose d'aller boire un café dans le centre-ville.

Beaucoup de sujets sont abordés, par exemple la démographie : c'est à ce moment que j'apprends que les Grecs ne sont que 10 millions, je les pensais plus nombreux. On a parlé de l'Union européenne, de la politique à leur échelle nationale. On retrouve beaucoup de similarités dans les problématiques. Je n'en dis pas plus pour ne pas m'écarter du sujet, mais on a conclu sur une note optimiste.
P.S. : Mon anglais est vraiment catastrophique


En route pour mon bivouac le long de la rivière avec un mini bout de off-road. Grosso modo, fin de journée, merci pour ces moments de partage !

Rq : Pour le père de Dimitris, en 40 ans de concession, ce n'est que la deuxième fois qu'il voit une 360. Moment immortalisé par une photo.

Dimanche 21 : 200 km entre 3h et 4h
Itinéraire initialement prévu :
Départ : bivouac à "Τοπική Κοινότητα Παρανεστίου" 41.261335, 24.507042
Arrivée avec hôtel : Ipsala, Turquie
Itinéraire réalisé : je ne retrouve pas la ville du demi-tour, mais la ville d'arrêt est Alexandroupóli, soit environ 160 km depuis le point initial et à 30/40 km de la frontière.
Je prends du temps pour me préparer, je ne prévois pas de rouler plus de 4 heures pour la journée. Empacter tout mon barda sur la moto est bien plus long qu'en randonnée autonome. J'avais pensé que ce soit assez proche, mais le sanglage demande une attention particulière. J'ai pris le petit déjeuner, concombre, tomate et nectarine que je n'ai pas mangée la veille. Je fais un point sur l'itinéraire à l'aide du GPS/satellite et de la carte papier de la Turquie pour l'autre côté de la frontière. Deux choix s'offrent à moi : l'autoroute ou passer par les montagnes (~40 min plus long), puis redescendre pour le passage de la frontière. Mon parcours commence très rapidement en forêt, très joli et paisible. J'ai eu un passage à vide sur de grandes lignes droites à un moment, pour finalement réattaquer les routes de montagnes. Je prévois un arrêt aux alentours de 11h30-12h00 dans un petit village. Au fur et à mesure du chemin, je fais quelques arrêts pour trouver une nouvelle position ergonomique pour mon appareil photo. Dans un premier temps, je l'avais mis dans le gros sac à dos noir, mais trop inaccessible. J'ai alors changé pour le sac de réservoir, puis autour de moi. Avec la chaleur et la suite de la route, j'ai fini par le remettre dans le sac de réservoir. Je me rends compte qu'utiliser l'appareil photo dans ces conditions est difficile. J'ai besoin de mes lunettes pour le viseur et l'écran sous ce soleil si lumineux est difficile à utiliser pour cadrer.
L'itinéraire ne se passe pas comme prévu, je finis par arriver dans une terre de désolation, tout est brûlé suite aux dramatiques incendies de 2023 ... C'est instantané, avec une ligne de démarcation franche, c'est la première fois que je vis ça... Bien qu'entre 400 et 800 m d'altitude, la chaleur ne fait que s'intensifier (horaire et le manque de végétation). Le trajet me demande beaucoup de concentration, sinueux. Je ne croise aucune voiture ou deux-roues pendant près de 40-50 km. Lorsque j'arrive au village, qui sera quasiment désertique, à ma stupéfaction la route devient une route "carrossable"... Ça aurait pu être jouable, mais pas dans ces conditions météorologiques. Ça faisait déjà quelques dizaines de kilomètres que je me disais : "OK, ce n'est absolument pas le moment de tomber en panne." Aucun endroit pour se réfugier et une chaleur écrasante, étouffante. Cette route me semblait à fort potentiel de crevaison ou de glissade. Je finis par croiser un monsieur en scooter qui m'aiguille sur l'autre route que j'avais repérée, ce qui m'emmène plus ou moins en sens inverse. Je préfère rester prudent et la décision est prise de rejoindre la côte et la dernière grosse ville à la frontière pour m'y arrêter et probablement y dormir.

J'avais porté une attention particulière à l'hydratation sur la première partie du trajet. Mais pressé d'en terminer avec cette fournaise, j'ai manqué de vigilance. Arrivé à la ville, je décide d'aller face à la mer pour déjeuner. Bam, à un croisement, c'est la chute à faible allure, la roue de derrière dérape, se bloque ? C'est instantané, je me retrouve couché côté droit. Tout le monde semble surpris tellement c'était inattendu. Je me relève instantanément, utilise le coupe-circuit au cas où, et parviens à relever la moto dont l'essence commençait à s'évacuer du bouchon.

À première vue, rien de grave sur la moto hormis le cache de clignotant/vis et la barre tordue du même côté où on s'était donné du mal à réparer avec Aurélia... Ampoule intacte, ça clignote... Coup de pot : la clé de contact a bien pris mais n'a pas cassé, je n'essaye pas de la redresser, trop risqué !


Je suis choqué par l'événement qui alors me semble incompréhensible. Je m'assois sur le trottoir à l'ombre pendant au moins 30 min en écrivant les quelques idées de ce passage. Des piétons généreux et empathiques m'ont apporté de l'eau et un ice tea que je n'ai pas hésité à boire. Je réfléchis à la chute et à ce qui a bien pu la provoquer. J'essuie l'huile sous le carter : quelques gouttes qui, en mécanique auto, ne m'auraient absolument pas choqué ; pied lourd sur la pédale arrière, peut-être la goutte d'huile du tuyau de reniflard ? Fatigue ? Déshydratation ? Chaine qui se bloque ? Je m'aperçois qu'une vis du garde-boue de chaine manque à l'appel (mais je n'en trouve pas par terre). J'ai le sentiment que ma roue s'est bloquée. Bref, je rumine suffisamment et décide de conclure que c'est probablement l'ensemble de tous ces éléments. Avant de reprendre ma route, sur la béquille centrale, je teste la liberté de la roue arrière ainsi que l'efficacité du frein.
Je finis par terminer les 100 m jusqu'à la mer pour rejoindre un restaurant. À ce moment, je comprends que ma roue avant n'est plus alignée avec mon guidon, elle est désaxée vers la gauche. Je décide d'appeler Aurélia qui m'assiste sur mes différentes possibilités.

Petite aparté : dans ces différents moments, il faut s'imaginer dégoulinant de sueur, stressé, fatigué et déshydraté. Les vêtements de protection qui font étuve.
Je finis par suivre ses/vos conseils et de voir en même temps un motociste le lendemain matin (je préfère avoir l'esprit libre et rassuré). À vrai dire, je crois que la 360 attire la sympathie. En train de déjeuner, toujours chamboulé, le chef qui prend une pause clope vient me voir et me demande si c'est ma moto. Il me montre la sienne, un Fazer récent. Pas de mon goût, mais il me témoigne qu'on fait partie de la même équipe. Je lui dis que j'ai passé une dure journée et il me rétorque : "You're a biker." Je commence à lui expliquer ce qui m'est arrivé et, dans un accent bien trempé, il me dit : "You are a lucky guy" et s'en va. Il revient avec un mécano qui se trouvera être la personne que je consulterai. Je termine mon repas traditionnel (boulettes de viande de bœuf avec une sauce à base de tomate, frites, pita fraîche) et me mets en quête d'un endroit où dormir. Ça sera finalement un hôtel 2 étoiles à 80 euros la nuit. Pas donné, mais j'en ai besoin et c'était plus ou moins la seule possibilité (période estivale).
Une douche de purification et je dors deux bonnes heures, me réveille dans les vaps. Je décide d'en profiter pour visiter la ville et trouver un endroit où dîner.
Finalement, j'ai eu un de mes grands frères au téléphone un long moment, ça m'a fait du bien. Je suis allé voir la marina et étonnamment je ne compte que 7 mâts, 8 pardon, je n'avais pas vu celui-ci (cf photo). Sur mon retour par le front de mer, c'est bondé de monde. La vie sociale semble principalement nocturne. À l'hôtel, l'endormissement est chahuté, par les 2 derniers jours et la moto qui dort dans une grande ville. Ça me fait travailler le lâcher-prise et la confiance en l'humanité.
Fin de journée.


Lundi 22 : Alexandropoúli - Frontière turque - Mer de Marmara - Bivouac https://maps.app.goo.gl/NhqkTXsBZmhvyJCf9
Je me suis réveillé pour aller chez le motociste à 8h en laissant toutes mes affaires à l'hôtel. J'avais préparé un petit texte en grec avec les outils de traduction, y ajoutant quelques subtilités comme la fragilité des T de fourches et leur serrage. D'ailleurs, je me demande si c'est pareil de manière générale sur les motos.
La bonne nouvelle, c'est que les fourches sont en bon état, ce qui m'a soulagé. J'ai eu un peu de chance dans mon malheur : le support en acier du clignotant a écrasé la durite de frein. La gaine de protection n'existe plus à cet endroit. Heureusement que j'avais fiabilisé l'ensemble avec des durites aviation modernes. J'ai relâché la pression en redressant correctement le clignotant. La pédale de frein est tordue mais fonctionnelle. J'ai pu la descendre un peu avec la vis de réglage, sans essayer de la retordre au risque de la casser. De plus, une réparation aurait pu ne pas être sécurisée. Toutes ces opérations à deux ont pris au maximum 10 minutes. Le mécanicien n'a même pas voulu que je le paie, mais je lui ai quand même donné un pourboire ; il a regraissé ma chaîne. J'ai mis à niveau le liquide de batterie et j'ai donné le bidon de 5L d'eau distillée à un passant.
Je me suis réfugié le reste de la matinée sous la climatisation de l'hôtel pour gérer de l'administratif, comme les frais bancaires, l'itinéraire, et acheter le guide du routard. Je charge la moto, fais le plein, et m'arrête 200m plus loin pour déjeuner et bien m'hydrater. Je suis enfin prêt pour prendre la route, direction la frontière ! Là, c'est très simple : autoroute, tout droit, plein soleil. J'arrive à la première zone de contrôle côté grec. Je me retrouve dans la file, je coupe le moteur et marche avec la moto pour éviter de la faire chauffer inutilement. Heureusement, ça n'a pas été très long, mais suffisamment pour finir 1L d'eau.

Je fais une belle rencontre avec Nikolas, un Allemand en vélo parti il y a 3 mois avec pour destination finale Istanbul. Il boit entre 7 et 12 litres d'eau par jour, ce qui vous donne une idée de la chaleur. J'ai appris de lui comment mieux m'hydrater et j'en ai profité pour lui poser plein de questions sur son voyage, son ressenti, et ce qui l'a amené à voyager seul. Cela m'a fait du bien. Je lui ai aussi raconté mes deux derniers jours. Nous avons passé la frontière ensemble. Par contre, côté turc (2e ligne de frontière), il y avait beaucoup plus de monde et des files suffisamment grandes pour que je me dise que si je faisais la queue, je ressemblerais à une merguez grillée. Bref, j'ai remonté toute la file avec Nikolas. Des Autrichiens nous ont laissé passer devant, sauvés ! Pas de difficulté avec le contrôle, j'ai le droit à 3 mois avec la moto. Après avoir passé tous les contrôles, nous faisons une pause avec Nikolas, échangeons nos contacts, puis chacun reprend son périple.

Je fais des pauses fréquentes et me dirige vers la mer de Marmara. Je pense qu'on pourrait découper l'itinéraire en 2/3 d'axe routier important et 1/3 de routes secondaires. Sur ce dernier tiers, je passe de petit village en petit village. Comme vous devez vous en douter, le bitume devient pavé, et le pavé devient piste. Encore une fois, c'est jouable mais je décide de faire demi-tour pour regarder sur la place du village et peut-être demander conseil. Ce que je ne vous ai pas dit, c'est que je suis passé devant une boutique ou salon de thé, je ne sais pas, avec tous les papys du village bouche bée, les yeux écarquillés quand je suis passé devant eux. Je prends un malin plaisir à m'arrêter exactement en face d'eux.

Le sketch : je m'arrête en calant, je me déséquipe et sors ma carte que je déplie comme un idiot. Cela n'a pas manqué, me voilà avec une tasse de thé et de l'eau, accueil au top ! Mon interlocuteur tient le feuilleton pour les autres. J'avoue que j'ai envie d'être joueur avec la piste. Lui est convaincu que ça passe facilement. Tout de même, à plusieurs reprises je lui demande "T'es sûr ?" Il me dit que des scooters et mobs passent. Maintenant que c'est dit, je ne vais pas passer pour un looser et faire le grand tour ! Vous connaissez la suite : non, pas de chute ! Me voilà sur le tracé violet de la carte (chemin carrossable, praticabilité incertaine). La conclusion ? Je ne sais pas encore si c'était une bonne idée, mais voir un scooter derrière moi ne pas aller plus vite me dit que la praticabilité avec ce type d'engin est moyenne ! (Si jamais j'avais une Africa Twin ou une Ténéré 700 par contre). En fait, le chemin carrossable de montagne, quand ça descend, c'est un peu chiant parce que tu es toujours sur les freins et ce n'est pas terrible pour l'équilibre, mais même en première, si tu ne fais pas ça, tu te satellises au premier virage. Ma technique de chemin est à améliorer. Ne pensez pas que c'était comme sur la photo tout du long, après c'est du caillou. Cette piste finit par prendre fin et je rejoins des pavés puis du bitume (comme le manuel " remonté à l'inverse"). La route est magnifique. La montagne commence dès le niveau de la mer, alors quand tu es sur le liseré mais en altitude, ça claque. Avant d'arriver, je précise que j'ai repris mon jeu préféré mais sans l'étape pavé. Ça n'était pas prévu ça ! Mais là, j'étais vraiment fatigué alors je n'ai pas fait le malin.




J'avais repéré ce qui semblait être un camping au niveau de la mer. Pour la dernière partie j'avais raison, pour la première, il s'agissait d'un lieu d'atterrissage de parapente et d'une grande baraque avec des douches et toilettes payantes. Je pense qu'en haute saison, la cuisine est ouverte. C'est plutôt un spot à vanlife bien qu'on puisse y mettre des tentes à certains endroits. Il y avait quand même le propriétaire. Je me présente fatigué en cherchant un camping qui n'en est évidemment pas un. Caillou partout, sauf le beau coin d'herbe de l'atterrissage et du coin du baraquement. Amat (le propriétaire), un peu rouge du soleil ? D'alcool ? Me laissera utiliser ses douches normalement payantes, et m'offrir son coin d'herbe, la meilleure du coin avec arrosage automatique. J'ai trouvé le monsieur un peu étrange tout de même mais ça me semblait venir de ma perception et la barrière de la langue, c'était quelque chose. 3e brin de vanille, il ne connaissait pas, j'ai essayé d'expliquer une utilisation possible avec du sucre en poudre, qu'il n'avait pas. On a pilé des morceaux avec plus ou moins de succès. Avec le tabac qu'il fume, 3 paquets par jour si j'ai bien compris, j'ai quelques doutes sur son olfaction et ses saveurs gustatives. Il a croqué un bout de vanille directement, c'est une manière de faire aussi, ça m'a fait sourire. N'est-ce pas la manière la plus pure de la déguster ? J'aurais dû tout simplement lui dire de la laisser infuser dans du thé. Bon, dans toutes ces histoires, le soleil se couche et rien n'est préparé alors je m'active. Une fois le campement en place, baignade dans la mer de Marmara, très agréable ! Qu'est-ce que ça fait du bien je vous jure ! Direction la douche, les doubles boîtes de sardines, un peu de rédaction et au dodo !



Amat m'a dit : "İyi ki geldin canım sıkılıyordu, dosta ihtiyacım vardı." Traduction : "Je suis content que tu sois venu, je m'ennuyais et j'avais besoin d'un ami."
Fin de journée.
Mardi 23 juillet.
Réveil matinal aux alentours de 6h / 6h30. Je suis pile dans l'axe est-ouest. Je me presse de ranger mes affaires pour deux raisons : la première, la chaleur arrive très vite et je ne veux pas davantage me déshydrater, car j'ai terminé mon eau la veille. Je dois améliorer ma gestion de l'eau. Ensuite, conduire tôt le matin est plus agréable que l'après-midi, bien que je n'y échapperai pas aujourd'hui.
La première à être au petit déjeuner c'est la 360 avec un verre d'huile bien fraîche. C'est assez ritualisé pour que ça soit quotidien. Je prends la route et m'arrête assoiffé à la première ville qui me le permet. Je n'ai toujours pas tiré d'argent depuis mon arrivée, et les seuls petits cafés ouverts ne prennent pas la carte bleue. Je crois qu'ils ont eu un peu pitié de moi et de mes trois bouteilles vides sur la moto. Leur accueil chaleureux y contribue aussi, mais me voilà sauvé avec 1 litre d'eau, ouf ! Le temps que l'eau fasse effet, je regarde la carte et vérifie mon trajet, et je trouve un endroit pour déjeuner.
Je m'arrête tous les 40/50 km pour boire. À la première station-service, Layla vient me demander en turc combien de cm3 fait ma moto. Je lui montre le cache latéral et elle regarde le compteur, me montre 180 et me demande si ça y va haha ! Elle me demande aussi si elle est vieille, je lui écris la date. Sa réponse : "Maşalla" plusieurs fois, l'équivalent de super / beau pour nous.
Ce premier arrêt correspond à : 30 km, 1 litre d'eau englouti, 8h du matin, 1 Magnum classique et, vu qu'on a porté mon attention sur mon compteur, 3100 km de parcourus apparemment, mais j'ai la sensation d'avoir fait bien davantage. Arrêts fréquents, je tire de l'argent, pas suffisamment, car il sera dépensé le midi même. Je fais une grosse pause d'environ 3h à Kumburgaz. Je regarde la carte, devenue ma référence avec les serveurs. J'en profite pour rattraper le retard sur le journal de bord.

Direction Şile (prononcé [chilé]) pour suivre dans un premier temps la mer Noire. Je n'ai pas encore pris de décision sur l'endroit et la façon dont j'allais dormir. Je crois que ma préférence serait chez l'habitant, mais c'est le plus dur à réaliser. Je manque encore un peu de courage, et je n'ai pas envie de m'imposer. Je pense que je finirai par demander à poser ma tente dans un jardin, et peut-être que ça pourrait créer l'occasion.
Whaou, départ de Kumnurgaz pour Şile, il n'y a pas vraiment d'options au niveau des itinéraires. Je décide de couper par l'autoroute du milieu qui représente le moins de kilomètres. Tout se passe très bien, puis d'un coup un embouteillage monstre, c'est du 2x5 voies, je vous laisse imaginer l'immensité. Je décide de le remonter à la parisienne. La méthode a de l'idée, mais la technique c'est plutôt la bande d'arrêt d'urgence


Bon, globalement, si vous trouvez le périphérique difficile, accrochez-vous bien ! Un classique : le double dépassement par la gauche et la droite en même temps autour de vous, petit motard. C'est un peu GTA, quelques motards et moi-même on se cale derrière une voiture de police qui slalome, de chaque côté des barrières de bowling (bande d'urgence incluse). C'est assez impressionnant. Je vous avoue que j'appréhendais pas trop avec la région parisienne, mais la concentration était de rigueur. Une fois sorti du flux, première station-service, paquet de chips pour le sel et eau ! 40 minutes de pause à 30 minutes de l'arrivée. Globalement, je n'ai emprunté que des gros axes sur ce segment. Je protège la moto du mieux que je peux, 80 km/h, 6ème, 5000 tours/min. Je me mets à lui parler de plus en plus, à la féliciter. Est-ce le début de la démence ? Laquelle, je ne saurais vous dire, faites-moi vos propositions.
Le cycliste rencontré à la frontière me disait beaucoup parler à son vélo, ça a dû m'inspirer. Arrivé dans mon camping après une sélection attentive. Je ne regrette pas mon choix, je le trouve parfait. Situé à 5 minutes de la plage (mer Noire), du supermarché, boulangerie, boucherie. Il a une herbe bien verte et un sol tendre comme je les aime. Grand luxe, frigo, douches chaudes, propres, pas de déchets. Tiens, parlons des déchets, là-dessus, nos amis Turcs ne sont pas très bons. Il y en a partout, et dans la mer c'est pareil. La sensation du sac plastique qui s'enroule autour de toi quand tu nages, ce n'est pas ce que je préfère. Eh oui, première chose que j'ai faite après avoir installé mon barda : aller goûter cette mer que je ne connais pas. Tip top hormis les déchets. L'eau est chaude, les vagues te massent, un sérieux bain de bien-être. Retour au camp, direct à la douche chaude avec le linge à laver. Qu'est-ce que j'ai faim aussi ! Hoplé ce soir, j'avais envie de pâtes. Pour 200 livres turques et des produits de première qualité, pâtes à la bolognaise. Vie quotidienne, et rapidement musique plus écriture. Je n'ai pas décidé de ce que je ferai demain, mais on verra ça après le petit déjeuner.
Oups ! Au fait ! Me voilà en Asie !!! J'ai passé le détroit du Bosphore sur un pont magnifique et une vue inoubliable avec les deux berges qui se regardent et leurs constructions. J'aurais bien aimé immortaliser le moment, mais c'est au milieu d'Istanbul, toujours pas sorti d'affaire.
Fin de journée.




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Quelques apartés:
Pas d'autre entorse au port de l'équipement, je suis content de l'avoir porté.
J'ai fait moins de photos ces derniers jours.
Sur le fait de voyager seul, parmi les choses que je trouve :
- Pas facile, c'est de lâcher prise, par exemple sur ses affaires.
- Positives : Favorise les rencontres, en tout cas lorsque qu'il y a une interaction, je les trouve plus intenses.
Sur l'écriture et les interrogations d'AureliaB20 : j'écris tout sur mon téléphone, je n'utilise pas d'application particulière, juste le bloc-notes. Je note les idées au fur et à mesure et après je prends plusieurs heures pour les développer. Beaucoup de relectures, car l'écriture n'est pas ma meilleure compétence. Pour finir, correcteur type IA - ChatGPT, relectures. Je fais des photos exprès avec le téléphone, certaines sont doublées à l'appareil photo que j'envoie sur Postimage. C'est un travail fastidieux. Tenir un journal de bord était un de mes objectifs de voyage, autant vous le partager. Par ailleurs, pas mal d'invités suivent le topic.
Pour revenir sur la chute. Je n'utilise pas que le frein arrière, rhooo. 70% devant, 20-30% derrière pour asseoir la moto. Honnêtement, je ne saurai jamais vraiment ce qu'il s'est passé. Si ça se trouve, avec la déshydratation et la fatigue, mon cerveau a passé le switch sur off, le poids de ma jambe a appuyé et tadaaa.
@SPEEDYJLO, je propose qu'il y ait un groupe en 4x4 camping-car derrière nous (soyez suffisamment nombreux pour l'empreinte carbone). Camping de luxe garanti. En plus, Dialmax a dit qu'il apportait toutes les pièces.
Questions au sujet de l'entretien :
• Huile moteur : j'étais persuadé que la vidange avait lieu à 4500 km ou 6 mois, en fait c'est 1500 km ou 3 mois. Donc je ne l'ai absolument pas fait en avance à Dráma. Est-ce que je me rabats sur 1500 ?
• La révision des 4500 arrive, je serais d'avis de vérifier tous les points indiqués. Pour le moment, la moto tourne nickel et démarre sans difficultés. Est-ce que si c'est toujours le cas aux alentours de 4500, je touche par exemple la tension de la chaîne de distribution / les culbuteurs / les rupteurs ? Est-ce que je dois prévoir d'anticiper ? Ou est-ce que je peux prévoir un peu de retard entre 1000 et 1500 km de plus, ce qui me permettrait de faire ça juste avant d'entamer le retour vers l'Europe ? Sachant que je ne roule pas à 10 000 tours/minute, j'aime penser que moins ça a fait de tours, moins ça a pu se dérégler.
• Que pensez-vous de l'écoulement de l'huile sur le côté gauche ? Je pense que ça sort des joints, mais ce qui est étrange c'est que le côté droit est nickel.
Merci pour vos conseils et votre suivi attentif

- Aurelia B20
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- LOCALISATION : Lyon
Re: En route pour la Turquie
Petit aparté : Jean est maintenant en Turquie et il ne peut plus envoyer de photos sur son hébergeur habituel, il me les a donc envoyé par Google Drive, il y en a 36 numérotées de 1 à 36 mais il ne m'a pas dit où il faut que je les insère dans son texte, je n'ai pu faire que la journée de vendredi et un peu du samedi parce que l’ordre était logique, je mettrai les suivantes dans l'ordre qu'il m'indiquera ... 
En tout cas, même sans photos, l'histoire est passionnante et je t'envie cette jeunesse qui te permet de te lancer dans une telle aventure avec courage (inconscience ???
) et un certain brio !

En tout cas, même sans photos, l'histoire est passionnante et je t'envie cette jeunesse qui te permet de te lancer dans une telle aventure avec courage (inconscience ???


Patrick
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CZ100 - CF50/C321 - C50M - Amigo - Dax ST70 - CB125SL K1 - CB350 K2 - CB450 K2 - CB500 Four K1 - CB750 Four K1
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- cbx
- Messages : 6898
- Enregistré le : 02 Juin 2015, 19:47
Re: En route pour la Turquie
Excellentissime !!
Rien qu'en lisant le souvenir des mes roadtrip passés (en 500Xt) est revenu, et même l'odeur de la végétation surchauffée par le soleil.
J'ai la chance, ou la génétique, d'être taillé pour les grosses chaleurs et jamais je n'ai connu les pb de déshydratation qui t'assaillent.
Tu te fabriques des souvenirs sublimes, de ceux qui embellissent la vie pour longtemps. Profite au maximum.
Sur la moto le vrai point à surveiller est le niveau d'huile, pour le reste faut pas trop s'angoisser.
Vérification du niveau d'huile tous les matins, tension et graissage de la chaîne qui doit souffrir de la poussière, et le niveau d'électrolyte dans la batterie. Le préventif c'est bien dans le garage à la maison avec tous les outils mais au bord de la route que veux tu faire ?? La liste est infinie.
Je ne suis pas surpris de l'abandon de ton ami. Sa machine est faite pour rester en ville, le tour du périph parisien est son parcours maximum possible.
Courage gamin et très bonne route
PS ::
" Que pensez-vous de l'écoulement de l'huile sur le côté gauche ? Je pense que ça sort des joints, mais ce qui est étrange c'est que le côté droit est nickel. "
P'têt un spi de sortie de boite ou de sélecteur ? D'où l'utilité de vérifier le niveau d'huile chaque jour
Rien qu'en lisant le souvenir des mes roadtrip passés (en 500Xt) est revenu, et même l'odeur de la végétation surchauffée par le soleil.
J'ai la chance, ou la génétique, d'être taillé pour les grosses chaleurs et jamais je n'ai connu les pb de déshydratation qui t'assaillent.
Tu te fabriques des souvenirs sublimes, de ceux qui embellissent la vie pour longtemps. Profite au maximum.
Sur la moto le vrai point à surveiller est le niveau d'huile, pour le reste faut pas trop s'angoisser.
Vérification du niveau d'huile tous les matins, tension et graissage de la chaîne qui doit souffrir de la poussière, et le niveau d'électrolyte dans la batterie. Le préventif c'est bien dans le garage à la maison avec tous les outils mais au bord de la route que veux tu faire ?? La liste est infinie.
Je ne suis pas surpris de l'abandon de ton ami. Sa machine est faite pour rester en ville, le tour du périph parisien est son parcours maximum possible.
Courage gamin et très bonne route

PS ::
" Que pensez-vous de l'écoulement de l'huile sur le côté gauche ? Je pense que ça sort des joints, mais ce qui est étrange c'est que le côté droit est nickel. "
P'têt un spi de sortie de boite ou de sélecteur ? D'où l'utilité de vérifier le niveau d'huile chaque jour
xnǝλ sǝl ǝnbıu ɐç ¡uoıʇuǝʇʇA
- jeronimus76
- Messages : 1589
- Enregistré le : 28 Aoû 2015, 13:10
- LOCALISATION : Rouen
Re: En route pour la Turquie
Chapeau bas , quel courage. Magnifique reportage.
PS: L'été était elle la bonne période pour ce voyage ? Pas sur.
PS: L'été était elle la bonne période pour ce voyage ? Pas sur.
- NUAGE71
- Messages : 2133
- Enregistré le : 27 Aoû 2018, 07:18
- LOCALISATION : Saône et Loire Crissey
Re: En route pour la Turquie
Alors là respect !!!!
Quand on connaît un peu Istanbul, pour y être déjà allé, on imagine facilement l’angoisse à circuler sur ces routes encombrées
Voyager seul est pour moi le summum de l’aventure mais certainement le plus angoissant.
Encore bravosss et vivement la suite de cette belle aventure.
Quand on connaît un peu Istanbul, pour y être déjà allé, on imagine facilement l’angoisse à circuler sur ces routes encombrées

Voyager seul est pour moi le summum de l’aventure mais certainement le plus angoissant.
Encore bravosss et vivement la suite de cette belle aventure.
@+
CB750 K2 - CB350 K3 - CB 350 K2 GT 125
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- PHILBOIS
- Messages : 5050
- Enregistré le : 29 Jan 2019, 18:08
- LOCALISATION : ROTOMAGUS
Re: En route pour la Turquie
c'est un régal de te lire. récit limpide, on en redemande bonne continuation mon "petit" (paternellement) higuma 

[b]quand rien ne va plus, ça ne peut aller qu'en s'améliorant
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