En route pour la Turquie

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Mondialen
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Mondialen » 05 Aoû 2024, 17:09

Mathieu Viollet a écrit :En plus normalement il n'y a pas trop d'huile qui transite pas là
Je pense que ça vaudrait le coup de nettoyer comme il fait rotor et stator, et trouver un mec sympa qui a un fer à souder pour remettre le faisceau en état.
Même si on voit que ca a frotté au niveau des entrefers, ca ne veut pas dire qu'en excitant l'alternateur de nouveau il n'y ait pas production d'électricité. De toute façon comme il y a des délais d'acheminement, ça ne coûte rien de le tenter.

+1 avec toi Mathieu, il faut tenter !

Et oui ça se monte sans la roue libre de démarreur, nombre de 3 1/2 coursifiées ne l’ont plus, c’est le même montage.
Modifié en dernier par Mondialen le 05 Aoû 2024, 17:14, modifié 1 fois.
Apprenez et encouragez à apprendre les gestes qui sauvent.

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Mathieu Viollet
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Mathieu Viollet » 05 Aoû 2024, 17:09

Sans compter qu'on doit trouver plus facilement en Turquie qu'en France de vrais réparateurs
Sur un malentendu... ça peut marcher!

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Mondialen
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Mondialen » 05 Aoû 2024, 17:17

Bien possible. Allez Jean on croise les doigts ça va marcher.
Apprenez et encouragez à apprendre les gestes qui sauvent.

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DIALMAX
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar DIALMAX » 05 Aoû 2024, 17:54

Vers 67/68 un Suisse casse un pignon de BV sur ça CB 72 ou 77, le temps de l'avoir il couchait sous la tente sur la place de l'église devant l'atelier, puis un soir qu'il faisait très mauvais le bistrot resto, voisin ami lui a dit de loger dans l'arrière salle, mais c'est pas ça l'intérêt, il me demande: ta un ohmmètre ? du chaterton ? ben oui, tu veux faire quoi ? refaire mon stator d'alterno!!!!! Il s'est attaqué au boulot et il marchait impec !! Il était resté 3 semaines , on a correspondu assez longtemps .
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Bien heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière

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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Tiger.09 » 06 Aoû 2024, 05:56

oui on peut virer la roue libre de démarreur, c'est ce que j'ai fait sur ma 250G qui est identique (à la cylindrée près) à la 360 de Higuma
et ça démarre très bien au kick ;)

xavier17
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar xavier17 » 06 Aoû 2024, 06:34

pas de chance pour higuma .mais tout va rentrer dans l ordre .a mon humble avis une soudure sur le cablage pour reprendre les fils coupés devrait etre le bon choix .pas remettre la roue libre . un peu de pate sur le carter est c est reparti. courage !!
l intuition est la vigie de la raison .

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Re: En route pour la Turquie

Messagepar SPEEDYJLO » 06 Aoû 2024, 06:53

Oui j'y crois, je pense que vous lui avez donné les bonnes infos pour virer la roue libre, ressouder les fils et mettre une grosse batterie pour rentrer en rechargeant tous les soirs ! Il va y arriver car il est tenace le bougre ! Quand il est passé chez moi, il flottait sans cesse et lui, il ne l'avait pratiquement pas remarqué, il ne pensait qu'à son voyage !
Tiens bon Jean ! ;)
CB125S CB125K5 CB360G YAM500TX CB550F1 DOMINATOR650 PANEUROPEAN VFRRC36 MVF4S MV910R MVF4321R MVF3 MV125TRA MVF3SBK MV125S CB550K3 CB250K2 CB750FOURK1

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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Leenane » 06 Aoû 2024, 08:16

Quel feuilleton !.... mieux que " l'homme à la voiture rouge " (feuilleton radiophonique de ma jeunesse) :lol:
Comme beaucoup ici, je suis aussi admiratif du challenge que s'est lancé ce p'tit gars fort sympathique que je n'ai jamais rencontré mais qui mérite des éloges largement méritées.
Bon voyage et bon retour Higuma, ton récit est captivant et mérite une édition papier largement illustrée vu tes dons pour la prose et la photo. :D

Higuma
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Higuma » 06 Aoû 2024, 08:52

Mercredi 24 : Bella camp, Şile

Je me réveille bien reposé. Il est vrai que rouler, gérer l'intendance, planifier, travailler l'itinéraire, faire des rencontres, s'exprimer dans une autre langue, écrire, essayer de faire quelques clichés (c'est d'ailleurs ce que j'arrive le moins à faire parmi mes objectifs), la liste est longue...
Tout ce paragraphe pour justifier le fait que je chill à Şile (n'oubliez pas que ça se prononce "chilé") une journée de plus. Je n'ai pas hésité très longtemps, j'avais envie de prendre une décision rapidement pour libérer l'esprit. En gros, le temps d'aller me baigner à la mer, courir sur la plage (et me brûler les cuisses avec le maillot + sel), me rebaigner, rentrer en 2 minutes au camping pour faire ma vie quotidienne, et la carte bleue était sur le lecteur. La nuit/journée me coûte 400 TRY soit 11.32 euros. Quand je vois le confort que ça m'a apporté, ce n'est pas très cher payé.

J'avais aussi très envie de rattraper le retard dans l'écriture de mon journal de bord. Sachant qu'il me faut de nombreuses heures pour parvenir à ce que vous lisez, j'ai besoin de mieux m'organiser. En sortant du camping, je croise mes deux voisines Shannon et Emily. Elles sont très sympas, on échange un peu en anglais métissé de français :mrgreen: . Oui, toutes les deux parlent au moins 3 ou 4 langues, dont le turc. Elles sont d'origine australienne et américaine. Shannon vit en Turquie et s'est très récemment mariée. Elle travaille dans le milieu social, petite ONG. Emily est professeur d'anglais/philosophie. On se raconte brièvement les raisons de notre présence ici. Elles étaient sur le point de manger leur petit déjeuner et moi en quête du mien. J'ai proposé qu'on dîne ensemble le soir.

Je suis parti prendre le petit déjeuner dans une boutique qui m'avait l'air bien locale. Quatre "jandarma" étaient déjà attablés. J'ai sélectionné mon petit déjeuner, une espèce de tambouille blanche et du thé évidemment, grande institution de la Turquie. À ma grande surprise, c'était du riz au lait, j'avoue que j'étais très content de ces saveurs de la maison. Il devait être 10h30. Je suis parti face à la mer sous un kiosque. Je me suis rendu compte que j'ai déjà publié la photo dans le précédent message. C'est celle avec l'assiette de frites :

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Grosso modo, de 10h45 à 17h45, j'ai écrit, mis en forme, ordonné les photos. Au fur et à mesure : ice tea, Magnum, frites :mrgreen: . Une fois tout ça terminé, j'ai rejoint Shannon et Emily pour faire les courses. Bon, on va faire simple, elles ont fait les courses, j'ai demandé à payer une partie, elles ont cuisiné :oops: je me suis laissé porter mais on est peu équipés pour tout faire à plusieurs. J'ai participé à la vaisselle. Superbe soirée, c'était top.

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Shannon et Emily m'ont aidé à redéfinir l'itinéraire. Toutes les deux avaient une préférence pour aller davantage à l'est mais c'est tout bonnement impossible, on a fait les mathématiques approximatives :shock: je ne serais pas à l'heure pour le mariage de mon frère à Istanbul. Une tasse de thé pour finir, je range la carte et au dodo. Ah non, juste avant j'envoie l'ordre des photos à Aurélia.



Jeudi 25 : Départ en direction d'Ankara
- Şile
- Akçakoca
- Bolu
- Beypazarı

Réveil matinal au rythme du soleil. La nuit est bien trop courte, mon pull en guise d'oreiller n'est pas très confortable. Je ne suis pas très efficace dans la vie quotidienne, surtout pour le rangement des affaires. Je crois n'avoir jamais mis autant de temps à tout remballer et à packer sur la moto. Je commence à comprendre l'idée de Nikolas : "les vacances des vacances" :mrgreen: .

J'ai mal à la tête comme si j'avais une insolation, mais je ne suis pas déshydraté, ça doit être le manque de sommeil. Ça a tendance à me poursuivre... Le moment de quitter le camping approche, les au revoir avec Emily et Shannon se font, on échange nos numéros. Très heureux de la rencontre, beaucoup d'échanges, plein d'idées, j'ai hâte mais ça va être intense.

Ma 360 est fidèle et loyale, au deuxième coup de kick elle démarre. En route ! Ma première halte a lieu 50m plus loin ! Au programme : deux riz au lait et du thé ! Il faisait moins chaud, j'en ai profité pour rouler pas mal, jusqu'à Akçakoca. J'étais un peu surpris de ne pas être trop dedans. La route n'était pas incroyable, tout du moins rien de particulier. Je sentais que je commençais à bien fatiguer malgré les petites pauses et les pleins d'essence. Je m'arrête deux bonnes heures dans un restaurant. La spécialité du restaurant sont les produits de la mer. Je commande du poisson sans trop savoir ce que je prends, ou plutôt, je les laisse choisir à ma place :mrgreen: .

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Je reprends la route, toujours fatigué, je sens qu'une vraie sieste me ferait du bien. Shannon m'avait parlé du lac de Bolu, 90 km après Akçakoca (~ 1h20). Je l'ai fait d'une traite et fais de nouveau une pause. Cette fois-ci, je m'allonge et dors au moins 30 minutes. Je traîne un peu la patte.

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Les routes étaient un peu mieux mais toujours extrêmement fréquentées. En tout cas, je commence à gagner de l'altitude et la température baisse. Le gros objectif de la journée était de me rapprocher au maximum d'Ankara pour que je puisse profiter d'une journée complète en partant tôt le matin. J'avais repéré des petits villages (ex : Karasar) où j'espérais pouvoir profiter de l'hospitalité d'une famille turque. D'ailleurs, ce sujet m'a pas mal travaillé : comment s'y prendre, comment ne pas s'imposer. Parvenir à connecter avec les gens, surtout les locaux, est vraiment un souhait important pour moi.

Je sors définitivement de Bolu, prends la direction de ces villages et là ! La route a pris une tout autre tournure. Elle est devenue incroyable, un vrai plaisir, et les variations de paysages évoluent au fur et à mesure : forêt très dense au début, mixte, plaines, rocheuses, etc. Je commence à avoir froid ! Je ne sais pas combien il fait mais je suis très heureux de ma combinaison. D'ailleurs, je vais aussi affronter quelques petits grains qui, grâce à la doublure en Gore-Tex, ne m'atteignent pas. Par contre, la moto, elle, est désormais cradingue. Troupeaux de moutons, vaches, petits villages, fermiers, bergers, un très beau charme se déroule. La Turquie regorge de surprises. La route que je choisis correspond à une départementale. Plus j'avance, plus le trafic s'amenuise.

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Dans mon esprit, l'idée de rencontrer des locaux est omniprésente. J'ai envie de vivre ce moment. C'est important pour moi et le voyage. Quelques voitures me dépassent, certaines me félicitent. Une famille me dépasse et me klaxonne joyeusement. Je finis par les perdre de vue. Trois quarts d'heure plus tard ou une heure, je rattrape cette même voiture. C'est rigolo, ils me refont coucou. C'est parti, naturellement je monte à leur niveau, je les regarde et me dis qu'il faut que je connecte avec eux !

Je n'avais pas trop d'idées où dormir encore ! Je me suis dit que c'était l'opportunité de demander où aller s'ils sont de la région. On s'arrête, au milieu d'un magnifique paysage le lien se fait naturellement, c'est très touchant. Toute la famille vient me voir, on rigole. Ils finissent par me demander où je vais, je leur fais le coup de la carte en papier :P . Je leur dis "quelque part par là" ! Il y a énormément d'informations, c'est très joyeux en tout cas ! Je fais donc la connaissance de Yunnus et sa famille avec Bilal, le petit frère, Halit, le père, Medine, la sœur, et Aysel, la mère. De fil en aiguille, je propose à Yunnus de dîner ensemble. Il m'explique qu'il vient de récupérer sa famille, qu'il comprend, que lui aussi est un voyageur mais que c'est compliqué ce soir. Je n'insiste pas et réponds à leurs questions : qu'est-ce que j'ai visité, comment je suis venu, etc.

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Et là, c'est le père qui propose que je vienne avec eux, chez eux ! Il faut noter qu'il fait vraiment froid à cette heure et à cette altitude. Ouahouh, incroyable, je suis trop heureux ! Je leur dis tout de suite oui ! Mais êtes-vous sûrs, je ne veux pas déranger ? Ni une ni deux, ils remontent en voiture et je monte sur mon fidèle destrier, qui ne démarre pas, otehhh!!! Oh non, ils commencent à partir comme si j'allais les rattraper ! J'avais précisé de ne pas conduire trop vite sinon je ne pourrais les suivre. Je comprends rapidement mon problème : le coupe-circuit ! HOP, je démarre, je pars pleine balle pour les rattraper. Au début on se traîne, puis ils finissent par rouler vite, trop vite pour moi :? au point que je me dis qu'ils ont peut-être changé d'avis. Je ne sais pas trop :roll: les camions et feux rouges font que je finis par revenir à leur niveau mais je n'ai pas essayé de les suivre à 110 et repris mon rythme routinier. J'ai quand même l'impression qu'ils m'attendaient aussi, un peu, mais je ne sais pas, le doute me prend. Peut-être juste une vue de mon esprit. Au feu rouge, je leur redemande s'ils sont sûrs qu'il n'y a pas de soucis ! Ils me disent oui, oui, juste suivez-nous ! On est quasiment arrivés en fait ! Et avec le trafic de la ville, il est facile de les suivre ! Une fois arrivés, tout le monde sort, je retrouve la superbe connexion que j'avais eue initialement, on rigole bien ! C'est superbe ! C'est très riche humainement, le lien de confiance s'établit au fur et à mesure ! Je me dis que je dois faire un peu peur avec ma coupe de fou haha (le casque aplatit mes cheveux, ce n'est pas très jojo). On monte dans l'appartement, très rapidement on s'installe dans une pièce sur les coussins à même le sol, le thé est servi et on rigole bien, utiliser le traducteur et les mimes c'est assez amusant. Je ressors la carte, on rentre un peu dans les détails du voyage, on fait connaissance, ils font des blagues. Yunnus me raconte aussi comment il a visité 55 villes en faisant de l'auto-stop en Turquie. Un ami à lui nous rejoint. On a à peu près tous le même âge. Le père me taquine haha. Tu ne sais jamais trop où est la ligne pour répondre mais je m'en sors pas trop mal je crois. Je laisse une certaine place à l'intimité dans ce que je vous retranscris. Je profite à fond du moment de partage. J'offre à mon tour de la vanille, j'explique comment l'utiliser. De fil en aiguille, je dîne chez eux, puis l'hospitalité pour la nuit m'est offerte.

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Yunnus et sa famille m'ont fait un grand honneur ! Je les remercie ! La mère de famille a cuisiné un plat traditionnel "Yumurtalı çiğköfte", c'était excellent. Le reste de la famille finit par aller se coucher mais avec Yunnus, on discute jusqu'à 1h du matin, une nouvelle amitié est née. J'espère que j'aurai l'occasion de les accueillir un jour. Les échanges étaient riches.

Fin de journée.



Vendredi 26 :
- Beypazarı
- Ankara

Je crois que tout le monde a été réveillé par l'appel à la prière. Tout le monde se recouche. Aux alentours de 8-9h, avec Yunnus, on part prendre le petit déjeuner ensemble. On attrape du pain à la boulangerie, des boissons à la supérette. Ce n'est pas vraiment le petit déjeuner traditionnel mais ça nous permet d'aller facilement et rapidement au point de vue de la ville. On parle musique : Stromae, Aya Nakamura, Zaz s'exportent bien ! On se fait écouter à tour de rôle notre hip-hop national :mrgreen: . On échange aussi des questions du style "est-ce que j'ai une girlfriend ?" C'est assez amusant. À postériori, je comprends être dans des régions plus conservatrices, je crois.

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On parle aussi de ses envies, de ses futurs projets. Il aimerait énormément voyager en Europe. Je n'ai pas bien compris, mais il y a deux catégories de passeports en Turquie. Il faut avoir travaillé un certain temps pour pouvoir détenir le passeport qui permet d'accéder à l'UE. Mais l'objectif de la journée est d'arriver tôt à Ankara, il me reste environ 100 km / 1h20.

Du coup, on ne tarde pas trop, on repasse à la maison et je recharge la moto. Je reprends la route. Je crois que la belle partie est passée, c'est très roulant, lignes droites, et j'arrive rapidement dans la périphérie d'Ankara. Le trafic est un peu différent de celui d'Istanbul. Ici, je trouve que ça roule particulièrement très vite, dans le centre-ville ! J'arrive à être en 6ème dedans. Je trouve que c'est limite moins évident que le gros trafic d'Istanbul.
L'idée est de trouver un parking sécurisé dans le centre-ville puis de profiter des taxis qui sont très abordables, 3-4 euros. Je finis par trouver un parking, vraiment je suis accueilli par des amours. Ils mettent ma moto à l'abri. Je leur dis que je vais laisser toutes mes affaires. Ils me prêtent leur local personnel pour me changer et y déposer mes affaires. C'est tellement généreux et fluide que je pense que certains pourraient y trouver de la méfiance. J'estime que si j'ai mes papiers et mon appareil photo, tout ce qui peut être volé hormis la moto est secondaire. Je fais confiance et je ne le regretterai pas ! Je pars en T-shirt et tongs, c'est très agréable.

Le premier musée :

1. Mausolée d’Atatürk (Mebusevleri, Anıtkabir, Atatürk ve Mozole), si je vous fais un résumé à l'aide de ce que j'ai visité et internet : Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938) est le fondateur et le premier président de la République de Turquie. Il est connu pour ses réformes radicales qui ont modernisé le pays et l'ont orienté vers la laïcité et l'occidentalisation. Il a eu une carrière militaire très importante, notamment pendant la Première Guerre mondiale et la guerre d'indépendance qui s'en est suivie. Le fil conducteur du musée semble orienter sur son arrivée au pouvoir suite à sa victoire et l'organisation de la résistance. Parmi les grandes réformes, on trouve : l'abolition du califat et des institutions religieuses (séparation de la religion et de l'État), l'adoption de l'alphabet latin (remplacement de l'alphabet arabe par l'alphabet latin pour la langue turque), introduction de nouvelles lois basées sur les systèmes juridiques européens, promotion de l'éducation et des droits des femmes (par exemple, droit de vote accordé aux femmes), modernisation économique et industrielle (agriculture, reforestation, infrastructures de transport, etc.).

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Le musée n'aborde rien sur son opposition. Encore aujourd'hui, il semble avoir été élevé presque au niveau d'idole par une partie de la population. Les réformes semblent bien respectées mais n'ont pas été sans encombre. Du coup, je vais essayer de modérer la première partie du discours. On lui reproche d'avoir gouverné avec autoritarisme en limitant le pluralisme politique, imposé une laïcité stricte, occidentalisation forcée, répression des minorités (Kurdes et Arméniens), une modernisation économique inégale, et un contrôle des médias et de l'éducation.
En tout cas, si je devais conclure à titre personnel, il est certain qu'il a ouvert un chemin pour le peuple turc et il semble que le fonctionnement actuel bénéficie d'un héritage certain. Cet héritage semble aujourd'hui remis en question par le gouvernement actuel.
Remarque : attention, il s'agit là de mes interprétations, renseignez-vous à titre personnel si vous voulez en savoir plus. Par ailleurs, ma lecture peut être erronée. Mais si j'ai bien une certitude, c'est que Mustafa Kemal Atatürk est un personnage important de l'histoire de la Turquie.

2. Anadolu Medeniyetleri Müzesi
Je prends le taxi pour faire la jonction entre les deux musées, ça marche bien.
"Le Musée des Civilisations Anatoliennes abrite une vaste collection d'artefacts et d'expositions retraçant l'histoire des diverses civilisations qui ont habité l'Anatolie depuis la préhistoire jusqu'à l'époque romaine. Ce musée est réputé pour ses riches collections de trésors hittites, phrygiens, ourartiens et autres cultures anciennes de la région."

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3. La citadelle d'Ankara (Ankara Kalesi) est une forteresse historique au cœur d'Ankara. J'y vais à pied depuis le deuxième musée. C'est un peu le Montmartre d'Ankara, pour la comparaison, au niveau de l'ambiance touristique. Elle offre une vue panoramique sur la ville, avec ses rues pavées et ses boutiques artisanales, etc. Je visite également deux mosquées, et je m'arrête boire un verre de jus d'orange pressé au cœur de la forteresse. Je suis fatigué, je reprends un taxi en direction de la moto.

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De retour au parking, aucune de mes affaires n'a bougé, c'est trop cool. Je retourne me changer dans le local. Ensuite, je vais pour payer le parking, aucun problème là-dessus. Je décide de donner un pourboire pour avoir surveillé en plus de la moto mes affaires. La dame refuse tout bonnement ! Même en insistant. C'est beau et je comprends que je n'y arriverai pas. Je décide de lui donner un brin de vanille. Cette symbolique fonctionne, je suis content.

Je suis vraiment fatigué de la journée et décide donc de ne pas reprendre la route et me mets en quête d'un hôtel.
Superbe accueil, je sors au restaurant, je rentre et je dors pour faire court, sans oublier un peu de JO.

Apparté : je savais que la Turquie était un pays grand, très grand, mais le déclic de la totale compréhension, l'intégration de l'information a pris du temps :mrgreen: . J'ai pris en photo une des cartes du musée et je vous mets une superposition avec l'Europe en espérant que l'échelle est respectée.

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Samedi 27 :
- Ankara
- Lac Tuz Gölü (de couleur rose)
- Göreme
- Çavusin

Ce matin, je prends mon temps, comme c'est souvent le cas quand je finis à l'hôtel :mrgreen: . Départ tardif et Jeux Olympiques. Je parviens à terminer la cérémonie d'ouverture. Quelle claque ! Je l'ai trouvée époustouflante, émouvante, magnifique, c'était moderne ! Je suis fier de notre France ! Parlons du rayonnement de la France, de manière générale. En Italie, en Grèce ou en Turquie, nous rayonnons fort et nous sommes une source d'inspiration. Notre liberté dans tous les axes est incroyable. Et pour compléter, au risque d'un peu de chauvinisme, nous avons un territoire de dingue ! Pour imager, au moment où j'écris ces lignes,pour compléter le récit, le gouvernement turc a interdit Instagram depuis deux jours. On peut penser ce qu'on veut de l'application en elle-même, mais interdire un moyen d'expression et de communication ne semble pas être un bon signe, non ?! Ou encore, en Turquie, il existe plusieurs types de passeports qui te donnent plus ou moins de liberté de voyage. Petit paragraphe pour dire que j'étais très fier d'être français à travers cette cérémonie d'ouverture. "Haters gonna hate", et ceux qui préfèrent censurer, refusent le débat ou sont radicaux , ne partagent pas mon esprit de pensée tout du moins. Et pour les passages qui ont fait polémique, c'est aussi ça le rayonnement de la France, la capacité, ou du moins les tentatives, à casser ou remettre en question certains codes. Mais comme tout dans la vie, parfois c'est bien réussi, parfois c'est moins bon, etc.

Je m'écarte du sujet principal, revenons à des problèmes plus terre à terre. Je n'ai quasiment plus d'huile pour le petit déjeuner quotidien de la 360. Après mon départ, je m'arrête chez le concessionnaire Honda de la ville. Malheureusement pour moi, ils n'ont pas l'huile recherchée. Je leur demande si ça existe bien, ils confirment que oui et recommandent avant de reprendre la route d'aller au "bazar", un endroit avec plein de petites boutiques vendant des pièces détachées, des huiles, etc. Je décide d'y aller, car jusqu'à présent dès que j'ai pris des décisions dans le sens de l'anticipation, ça a payé. Et de manière générale, dans le sens de la sécurité, il n'y a pas trop de risque. Une fois arrivé, je ne suis absolument pas à l'aise, les gars t'alpaguent et ne t'écoutent pas vraiment, il y a beaucoup de monde, ce n'est pas très agréable. Motul 3000 15w50, 10w40 et je ne sais plus quoi encore, mais j'ai des doutes sur ces huiles. Je rebrousse chemin et remets la quête à plus tard.

C'est assez difficile de vous transcrire la suite car c'est du domaine émotif. En reprenant la route, j'étais émotif ou encore, les émotions à la réflexion, sensible. Je rumine sans vraiment avoir d'axe de rumination. Je pense au travail, à des questions plus existentielles sur comment trouver sa place dans le monde et son sens. Ce n'est pas si simple, pourtant j'ai un beau métier, je vis un voyage incroyable. Je pense au futur de la planète, aux valeurs de la République, à l'amour, etc. Compliqué, hein ? En tout cas, passage un peu à vide. Il y a probablement un ascenseur émotionnel. Pour moi, ces derniers jours ont été une réussite importante du voyage. Mine de rien, ça fait aussi 3 semaines que le périple a commencé depuis mon décollage de la Réunion.

Pour rajouter du fun, je suis sur une grosse nationale bien droite sans autre option. Sur le trajet, je fais une pause au lac de sel Tuz Gölü. Il a la particularité de refléter la lumière en rose, c'est très joli. Les nuages deviennent de gros chamallows rosés (ça ne rend pas en photo ou je n'ai pas réussi). Bon, le lac a pris un sacré coup de déshydratation parce que je n'ai pas vraiment vu l'eau qui était au large.

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Je reprends mon trajet et la route n'est vraiment pas folichonne, je fournis l'effort et de toute façon je n'ai pas envie de m'arrêter dans le désert.
En arrivant en Cappadoce, à bien 25 km du point d'arrivée, je croise un autre motard. On roule 1-2 km ensemble puis, comme l'eau du lac, il prend le large avec sa moto chinoise sportive. On a un peu échangé aux différents feux, c'était positif.

Ce soir-là, j'arrive et je décide de plus ou moins me mettre les pieds sous la table. Je prends la direction d'un restaurant qui a l'air très authentique et un peu éloigné de la foule.

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Le destin fait bien les choses, en arrivant et en commençant à échanger avec le serveur, un jeune vient me voir, Mustafa, et me reconnaît "le gars à la moto". Très drôle, c'était le motard ! Tout de suite, la conversation est lancée, on parle du périple haha. J'ai faim ! On finit par m'installer à une table. Je me régale, très typique turc, avec une superbe vue. Pour terminer en beauté, le serveur, fils du patron, Kaan, est ami d'enfance avec Mustafa. Je lui demande des conseils pour la visite des deux prochains jours et s'il connaît une bonne adresse pour dormir ! Là, très drôle, il me rétorque que Mustafa travaille dans un hôtel, il l'appelle et c'est un enchaînement de signes, que je respecte, qui fait que je finis là-bas. Un peu cher, 70 euros la nuit avec petit déjeuner, mais très confortable, le service au top, ça fait du bien et j'en avais besoin, j'y resterai deux nuits. Je me renseigne aussi pour savoir si les montgolfières vont décoller demain matin, on me dit que depuis hier elles sont bloquées au sol, trop de vent, et que les prévisions ne semblent pas favorables pour les prochains jours...



Dimanche 28 :
- Çavusin (Hôtel)
- Visite de la Cappadoce : Vallée Devrent / musée de plein air de Zelve / Fort d'Ortahisar / Vallée des pigeons / Château Uçhisar / Love Valley / Avanos

Une bonne nuit ! L'hôtel est cool ! Je prends mon temps. À 10h, je pars pour un petit déjeuner super copieux, c'est top ! Ça me permettra de tenir jusqu'au dîner.

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Je vide mon sac de selle pour pouvoir y mettre mes baskets et ma tenue pendant que je visite les musées.

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Je commence par visiter la vallée de Devrent et le musée de plein air de Zelve. On y retrouve des églises byzantines, des moulins, une mosquée, des monastères dans une conformation géologique étonnante ! Il y a aussi un nombre important de pigeonniers. Du IXe au XIIIe siècle, ce fut un centre religieux important de la Cappadoce. L'une des particularités est que les habitants creusaient leurs habitations dans la roche. Je prends ensuite la direction du Fort d'Ortahisar, qui est une forteresse naturelle creusée. Elle a subi des modifications au cours des siècles. Elle surplombe la ville, offrant une belle vue panoramique. Je n'ai pas trouvé cette visite si pertinente. Il y a peu ou pas d'explications. L'entretien du lieu n'est pas fameux. Ça fait un peu attrape-touristes, tu payes pour le point de vue. Mais cette sensation vient probablement du manque d'explications. Direction la vallée des pigeons. Pareil, je ne suis pas spécialement convaincu par le site. En tout cas, ça me touche moins que d'autres paysages ou visites que j'ai pu faire avant. En fait, elle est célèbre pour ses formations rocheuses avec ses habitations et pigeonniers taillés dans la roche. Si j'ai bien compris, la fiente des pigeons servait d'engrais pour les vignes, d'où la présence de nombreux pigeonniers pour ramasser leur fiente.

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Direction le Château Uçhisar, c'est le même esprit que le fort d'Ortahisar mais en bien plus impressionnant. Il a des tunnels, plus d'étages, et la vue est beaucoup plus impressionnante. Je crois que la période d'utilisation était aux alentours du XIIe au XVe siècle. Mais encore une fois, les explications sont rares. Je ne comprends pas spécialement contre qui ils se défendaient, même si Google et ChatGPT sont capables de me donner la réponse après coup. Au sommet, je rencontre deux Françaises qui essaient de faire une photo avec un appareil jetable. Je leur propose de les prendre en photo. Je leur demande un peu ce qu'elles ont fait dans la région et si elles avaient des recommandations. Elles restent en Cappadoce deux semaines. Ça me paraît long. Un jour de plus pour moi, pourquoi pas, mais la verdure me manque assez fortement dans ces régions. Je ne pourrais pas y vivre et y séjourner autant de temps .

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Direction Love Valley, c'est une vallée connue pour ses formations géologiques en forme de colonnes et de "cheminées de fées". C'est beau, plutôt impressionnant.

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C'est vrai qu'à y penser, la région de la Cappadoce, en tout cas le centre est particulier et semble assez restreinte en périmètre en comparaison des terres sans grand intérêt pour y arriver. Ces formations sont vraiment étonnantes. Ça devait faire de superbes fonds marins, non ? :D
En visitant ces sites, je travaille le lâcher-prise et la confiance en l'humanité car je laisse toutes mes affaires de moto et la moto elle-même assez accessibles. Parfois en bas des bâtiments au milieu de tout le monde, parfois un peu plus dans des lieux sans trop de passage. Au final, je n'aurai jamais eu un seul problème. La fin de journée approche. J'hésite à aller à Avanos, apparemment capitale de la poterie en Turquie. J'étais à deux doigts de ne pas y aller mais je décide de fournir l'effort. Je commence par visiter les berges, je crois avoir une belle représentation des pique-niques turcs maintenant. Je laisse une nouvelle fois la moto et les affaires et je pars dans le centre-ville à pied. Je me balade sans forcément rentrer dans les ateliers.

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Oğuz, potier, vient interagir avec moi. Il me propose de me montrer son atelier, ses fours et ses créations. Je suis un peu gêné parce qu'en moto, je suis un peu bloqué pour ramener des souvenirs. Le lien passe hyper bien. Il finit par me charmer avec leurs créations d'instruments de musiques, d'origine nigériane pour certains. Ce sont des sonorités que je n'avais jamais entendues en vrai, c'est passionnant. J'ai dû facilement passer 45 minutes avec Oğuz. J'ai appris plein de choses sur les différents types de cuisson, traditionnels, électriques, nombre de tours, toucher des flammes et la conséquence sur les couleurs des poteries. J'ai fait quelques enregistrements des instruments (Udu drum du Nigeria, Ghatam d'inde, Darbuka d'Egypt). Je peux vous recommander d'écouter l'album "Mel de Cabra" de Mirsili Ahmet.

L'envie de me lancer et de ramener de la poterie en bon état a fini par me tenter. J'ai acheté deux tasses, quand elles vont se patiner elles vont être magnifiques ! Je finis par m'enfoncer dans une partie de la vieille ville abandonnée, ça a du charme. En repassant devant Oğuz, je lui demande s'il a une bonne adresse pour dîner. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment qu'il faut que j'aille chercher la moto, ce qui est paradoxal avec le fait de ne pas trop me prendre la tête avec. J'hésite, c'est sans fondement, j'ai envie de faire confiance mais je finis par aller la chercher. J'avais écouté un podcast sur la route à l'aller d'une femme qui avait traversé l'Argentine à cheval. Elle parlait d'écouter les signes et ses ressentis. Je mets en application. Je vais au restaurant, je me dépêche un peu, il y a des finales ce soir-là aux JO que j'ai envie de regarder.

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Je finis par rentrer, je fais ma vie quotidienne. Je suis fatigué. Je n'arrive pas à écrire. Je regarde les prévisions météo pour les montgolfières, drapeau rouge, je ne mets pas de réveil.

C'était une belle journée. La motosiklet, c'est très pratique, tu peux t'approcher au plus près, le parking est soit gratuit soit pas cher, pas de trafic, ça a une certaine optimisation en Turquie.



Lundi 29 :
- Parc national des sites rupestres (Cappadoce)
- Ville souterraine de Kaymakli
- Konya (Pause mécanique / huile)
- Lac Beyşehir Gölü

Le réveil a commencé de manière inattendue, 5h du matin, ça toque fort à ma porte à deux reprises. Je reconnais Mustafa qui m'appelle, son accent me fait sourire à la prononciation de mon prénom. Ni une ni deux, je comprends immédiatement que les montgolfières décollent, ils ont reçu le feu vert ! Je sors en short, t-shirt, savates. Je me dirige d'abord vers la terrasse de l'hôtel mais rapidement, l'endroit ne me plaît pas pour les prises de vues. Rhaaa, j'ai un peu loupé mon coup là-dessus. J'avais repéré quelques spots en hauteur pour observer les montgolfières pendant la journée d'hier. J'étais convaincu qu'il n'y aurait pas de vol et j'avais choisi de dormir. Tant pis, on s'adapte, je pars en trottinant avec le short qui manque presque de tomber et de finir à poil à la sortie de la ville. Il y a de l'excitation, de la tension, je vois que ça décolle assez rapidement. Je me retrouve à traverser un cimetière et finis sur une belle butte ! Ça sera mon point d'observation. Quelques photos pour immortaliser le moment et les montgolfières sont presque toutes en altitude. Je suis persuadé que certaines se touchent en plein vol tellement elles sont nombreuses. Je me demande ce que ça donne sur la nacelle. Je crois que je n'aurais pas été très rassuré. Le spectacle vu d'en haut doit être sympa, apparemment le vol ne dure qu'une heure.

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Je retourne me coucher, une grosse journée m'attend, je salue les pierres tombales et leur dis que la vue et le spectacle sont pas mal !
Plus de l'ordre de la somnolence que du sommeil profond, rediffusion des JO pendant les préparatifs, petit déjeuner copieux à 10h, 11h/11h30 départ pour aller visiter l'une des plus grandes villes souterraines de la région. Ça serait davantage des refuges temporaires que des villes à proprement parler en raison du manque de lumière. Principalement utilisées par les chrétiens, ils s'y seraient notamment protégés de l'Empire romain. Je ne savais pas qu'il n'y avait pas d'audio guide dans ce musée. Il fallait prévoir de prendre un guide, chose que je ne savais pas. J'ai demandé à un guide si je pouvais me joindre à leur groupe, il m'a dit non. Je comprends mais en même temps, j'ai trouvé ça un peu dur. Bref, je me suis fait discret, tenu un peu à distance et fait en tout 95% de la visite guidée :mrgreen: ce qui m'a fait rater les 5% c'est quand, dans une des pièces, j'ai croisé le guide qui m'a gentiment dit "finalement, vous vous êtes joint au groupe" (il faut imaginer un labyrinthe, je ne l'avais pas en visuel :twisted: ). Bon, je l'ai pris un peu comme maintenant tu... ça ne m'a pas empêché de croiser un autre guide et de poser quelques questions mais lui était hyper sympa :D !

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Avant de reprendre la route, il faut que je prenne la décision finale sur l'itinéraire. Allonger le segment pour rejoindre la côte plus tôt ou traverser par le centre de la Turquie avec des passages que je sais inintéressants. Je prends finalement la décision de couper par le centre et gagner une journée pour ne pas être pressé et faire de la plongée si ça se présente bien. Je repère aussi des boutiques de moto pour espérer trouver le Motul3000, j'arrive bientôt à la fin. Avant Konya, la moto commence à dysfonctionner. Je m'arrête pour refaire le plein mais j'ai du mal à repartir. Bizarre, si je tombe en dessous de 4000 tours, elle cale. J'ai l'impression d'avoir quelques ratés, comme si par moments elle se noyait. Oh là, je sens le truc pas cool arriver et je suis dans la diagonale du vide, littéralement le désert. Je me dis qu'il faut absolument que j'atteigne Konya, environ 150 km plus loin, pour tomber en panne, en plus l'objectif était une boutique de moto. C'est assez inexplicable mais je sens que la moto peut le faire sans trop de conséquences (déni ou réel ressenti?), il y a vraiment des endroits où tu n'as pas envie de rester en panne... Je fais le trajet d'une traite, assez péniblement (douleurs au genoux), j'arrive finalement à la boutique. J'enlève casque et veste, je m'hydrate. Je fais un tour de la boutique sans trouver l'huile... je demande, ils me disent qu'ils l'ont. Mais après coup, on ne s'est absolument pas compris. Je comprends qu'ils l'ont en stock mais qu'ils doivent la faire venir et je décide d'attendre et en profite pour regarder l'allumage. En tout cas, ils sont tous étonnés de me voir, intrigués par la moto, ils prennent des photos avec :shock: .

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Je m'attaque au démontage de la bougie gauche, à peine pris l'antiparasite dans la main, il se brise en morceaux. La pointe de la bougie côté antiparasite est aussi abîmée.

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Je change les deux pièces et aussi la bougie droite, encrassée par une carburation trop riche. Pas d'étincelles au niveau de la platine des rupteurs, c'est propre. La moto démarre bien et tient son ralenti, la réparation semble fonctionner. Je m'impatiente un peu pour l'huile et je les sollicite à nouveau, effectivement ils n'en ont pas. Ils sont tous assez joyeux, ils me donnent une autre adresse pas trop loin, m'offrent des briquets, un décapsuleur et des stylos :) ils veulent une photo avec moi et la moto ainsi que leur équipe :shock: je me sens pressé par le temps, j'ai repéré un lac sur la carte qui est encore assez loin, mais je n'ai pas bossé le point de chute.

En tout cas, il me reste des pâtes et une soupe, je n'aurais plus qu'à trouver de l'eau, c'est déjà ça et c'est rassurant. Je vais à l'autre atelier, évidemment, ils n'ont pas l'huile ou équivalent. L'histoire traîne depuis Ankara, ça m'agace et je me fais à l'idée qu'elle n'est juste pas disponible en Turquie. Je vais me rabattre sur la 5100 Motul 10W40. Je n'ai pas bien géré mon temps à Konya. Je reprends la route tardivement, sans avoir précisé l'endroit exact où je dormirais. Je ne perds pas de temps à essayer de trouver maintenant, car je veux profiter au maximum de la lumière du jour. La chaleur commence à bien tomber, ça m'aide, la moto aussi. Je ferme toutes les ouvertures de mon équipement. Je finis par m'arrêter dans une station-service et faire un point sur l'endroit où dormir. L'application Park4night ce soir m'aura bien aidé. Je reprends la route, j'appréhendais de retrouver un rythme bitume, pavé, off-road... au final, j'ai du bitume jusqu'au bout hormis sur les emplacements aménagés. En fait, il s'avérait que c'est un endroit aménagé. Finalement, je ne serais pas tout seul sur le spot mais celui-ci est immense.

Après avoir installé mon bivouac autour du repas deux étoiles 8-) pâtes + soupe mélangées, ma faim est calmée. L'ambiance du camp est super, le ciel est dégagé, les étoiles sont magnifiques, le tout accompagné par un orchestre symphonique de crapauds ? Canards ? Plein d'autres espèces non identifiées. Il y a aussi des aboiements de chiens, qui me semblent pas aussi loin que ça, ça peut être oppressant d'être seul au bord du lac.
Je m'essaye à faire des photos avec des poses longues en posant l'appareil photo au sol ainsi que le téléphone mais le rendu n'est pas si incroyable. Un trépied m'aurait bien aidé. Fatigué, je ne mets pas beaucoup de temps à m'endormir.

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Mardi 30 juillet
- Réveil au lac Beyşehir Gölü
- Antalya (huile)
- Kaş (mer Méditerranée)

La fin de trajet de nuit, le choix du spot au dernier moment, je n'aime pas ça. La moindre galère et ça devient plus difficile. La très bonne surprise, c'est le réveil, le spot est juste très très cool ! Il y a même des cigognes que j'ai vues à mon départ. J'essaye d'en profiter une petite heure en écrivant un peu, mais je ne suis pas très efficace et bascule rapidement sur de la contemplation, affût, musique.

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Je reprends la route et décide de me rajouter 50 km pour profiter de routes pittoresques, sans aucun regret, j'aime être dans les montagnes. À midi, je m'arrête dans un boui-boui en bord de route, à la fois maison, potager, ferme, restaurant, un peu de tout, beaucoup de récup. Le fils semble être le serveur, à poil quand j'arrive. Ni lui ni moi ne s'y attendions haha ! Deux Gozleme, de l'eau et du thé, efficace. Je sens que la transition de climat commence à avoir lieu, l'air chaud qui te fouette le visage même à travers le casque.

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Antalya est une grosse ville de la côte méditerranéenne. Je décide de faire un arrêt chez un concessionnaire Honda pour être sûr de l'huile que j'achète. Avec l'impossibilité de trouver l'huile que je préfère, je bascule sur de la Motul 5100. Pas idéal avec les températures qui augmentent, mais la 20W50 reste majoritaire dans le mélange. C'était un énorme concessionnaire, bondé de monde, une vraie fourmilière. Je refais le niveau d'huile, je m'hydrate et repars. J'ai envie d'arriver à Kaş idéalement pas trop tard pour m'organiser pour le lendemain. Une partie de la route qui suit le littoral n'est pas belle car trop dans les terres. Mais à un moment donné, la route devient à flanc de côte, c'est très joli et il fait aussi très chaud ! La mer est turquoise, calme. J'arrive et la première chose que je fais est de prendre la direction des clubs de plongée pour faire mon choix. Je vois qu'il existe plusieurs configurations au niveau des bouteilles, soit des bateaux avec que de l'aluminium ou d'autres avec des bouteilles en acier. Je choisis le dernier choix car j'ai l'habitude, et sur les bouteilles en aluminium, apparemment les moniteurs ont tendance à te surlester, je n'aime pas ça.

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Il me reste deux missions pour la journée, trouver où dormir et où manger ! La première s'annonce plus compliquée que prévu, les hôtels sont blindés, l'accueil est fermé ou ils sont extrêmement chers ! En essuyant quelques échecs, je finis par tomber sur un hôtel qui n'est pas référencé correctement sur internet, un deux étoiles à 60 euros la nuit avec petit déjeuner inclus.

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Il accepte de mettre la moto en sécurité, et l'hôtel est hyper bien placé ! Franchement, c'est impeccable, je prends deux nuits. J'hésitais avec trois nuits, mais je préfère prendre une marge de sécurité dans les délais. J'ai l'impression d'avoir un peu de chance ce coup-ci. Je déballe tout, douche de purification, petite pause avec les JO et début de la quête pour trouver où dîner à 22h30. Je finis par trouver, je regarde les JO en même temps que je dîne. Je suis fatigué, et avec deux plongées le lendemain matin, je décide de ne pas traîner. Ah, et aussi, buvant peu d'alcool et avec la fatigue/à jeun, la pinte de bière m'assomme. Je rentre, j'essaye d'écrire, je tiens 10 minutes et je suis attrapé par le sommeil.
Modifié en dernier par Higuma le 06 Aoû 2024, 09:05, modifié 2 fois.

Higuma
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Re: En route pour la Turquie

Messagepar Higuma » 06 Aoû 2024, 09:02

Mercredi 31 juillet, Kaş

Réveil en douceur après une bonne nuit, petit déjeuner copieux en anticipation des deux plongées qui vont s'enchaîner. Voici comment cela se présente : rendez-vous à 9h30 au bateau. C'est une organisation que j'apprécie : tout est sur le bateau, compresseur, matériel, endroit pour se reposer, douche d'eau douce. Je fais connaissance avec ma palanquée, un couple chinois de mon âge. On est parti pour un coup de traducteur et de l'anglais olympique, si, si, je vous l'assure :mrgreen: Bon, j'avoue, je n'ai pas retenu les prénoms. Je trouve le moniteur très très passif, je n'ai pas l'habitude, peut-être est-ce comme ça avec le système WRTC. J'ai pu ramener des images, la dame m'a prêté sa caméra en échange de quelques clichés d'elle sous l'eau, bon deal 8-)

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Première plongée, inintéressante à ma déception... je ne sais pas ce qui est vrai entre ce que je pense : tout est cramé, ou l'explication d'un moniteur disant que la salinité est différente du reste de la Méditerranée, qu'il y a trop d'instabilité de température car pas suffisamment de courant ? J'ai des doutes. Après une heure de désaturation a terre, biscuits, eau, place à la deuxième plongée bien plus cool. Il s'agit d'un récif artificiel avec un C-47 posé sur le sable, davantage de vie tout autour de l'épave. Retour au port aux alentours de 14h30. Le temps de rentrer me laver, ressortir déjeuner, passer deux coups de téléphone, regarder les Jeux Olympiques et il est vite 17h30. Il y a aussi le retour de la chaleur extrême qui me met littéralement KO (35 degrés à l'ombre) ! Juste pour préciser l'eau est à 30 / 31 degrés dans l'espace 0-20m avant d'atteindre la thermocline.

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Mes vidéos :

https://youtu.be/OsO3X1Rl6Q0?si=8NXR12ZyV2aCPINz

https://youtu.be/zugd4I-FcHI?si=wY9XluN755oK2TFV

Bref, cela dit, je pars pour une sieste de 40 minutes. Réveil avec les JO, le soleil commence à s'approcher de l'horaire du coucher, il va être temps de retourner dehors ! Je pars me balader en musique, écouteurs dans les oreilles, à la recherche d'un spot face à la mer, loin de l'agitation phénoménale de la ville, je marche pendant 30 minutes. Il y a un tourisme assez fort, étranger mais aussi local. Les codes ne sont absolument pas les mêmes que ce que j'ai pu observer jusqu'à présent. L'alcool coule à flot, de très belles morphologies se laissent apercevoir, beaucoup plus fashion, l'effervescence dure jusqu'à tard le soir, avec concerts et restaurants qui ne ferment pas avant 1h00 du matin.

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Me voilà posé sur un caillou, à essayer de rattraper mon retard dans l'écriture, il va falloir que je me renseigne auprès de Léon Marchand pour gagner en vitesse. Bon, je reconnais que je suis très déconcentré par les Jeux Olympiques :D




Jeudi 1er août:
- Kaş
- Salda Gölü

Hier après-midi, j'hésitais à faire une troisième plongée. À vrai dire, ils m'ont vendu l'un des sites phares du coin. J'avais plusieurs options pour mon itinéraire. Il fallait aussi gérer les affaires avec l'hôtel pour libérer la chambre. Le bateau part forcément pour deux plongées même si tu n'en fais qu'une. Le désavantage, c'est le départ à 9h30 et le retour pas avant 14h / 14h30, ce qui laisse peu de temps pour reprendre la moto. Finalement, la veille, j'ai confirmé ma présence pour la plongée et abandonné l'itinéraire qui suit la côte, bien qu'il y ait beaucoup de choses à visiter sur le trajet. À vrai dire, la chaleur à ce moment précis m'étouffe, pourtant j'ai l'habitude de vivre dans un environnement chaud, mais là, c'est vraiment dur. Ensuite, longer la côte ne me laisse aucun jour de sécurité, et si j'ai un problème à gérer, ça va tout compliquer. Par ailleurs, si je choisis ce chemin, je pense arriver au dernier moment et fatigué. Une des leçons de ce voyage, c'est la question de compromis, même avec soi-même haha ! Si en plus, tu as des délais ou des impératifs à respecter, c'est encore plus accentué. Je prévois tout de même trois jours (ce qui me laisse au moins deux jours de marge) pour traverser du sud au nord de la Turquie. L'idée d'arriver en avance à Istanbul me plaît bien aussi, c'est tellement vaste que je pourrais en profiter pour les visites culturelles.

Ce préliminaire étant dit, place à la plongée après un petit déjeuner copieux. Appelée "canyon", c'est effectivement une belle plongée où tu entres avec une sensation de tombant à ta droite (imagine un mur qui s'étend depuis 3m de la surface à 60m de profondeur) et un tombant à gauche comme si tu étais sur la pointe d'un triangle. En bas de l'arête se trouve une épave. C'est effectivement joli ! De belles carangues et une belle tortue qui vient nager avec moi pendant trois bonnes minutes. À la surface, j'ai essayé de leur expliquer qu'elle m'a reconnu, qu'elle vient de la Réunion et que c'était ma copine. Bref, ils n'ont rien capté. J'ai dormi sur le bateau, c'était assez long d'attendre 2h30 finalement.

Restaurant pour ne pas perdre de temps, puis je repasse à l'hôtel récupérer et charger la moto. Horrible, la chaleur est accablante, je suis en t-shirt, savates, et je dégouline. Je finis par prendre la route, qui commence par suivre le littoral, elle est vraiment très belle. J'avoue avoir été très content de me retrouver sur un plateau à 2000m, au frais, à une centaine de kilomètres du point de départ. Ce n'est pas la plus belle route empruntée, mais c'est efficace. J'arrive au bord du lac au coucher de soleil, c'est très beau. Je me mets en bordure de lac, je cale quelques fois dans le sable. Je sais que je n'en ai pas pour longtemps, j'ai la flemme de dégonfler les pneus. Bien qu'à un moment, je me sois un peu enlisé, je suis parvenu à sortir du sable/sel. Pour le repas, des pâtes et une conserve de sauce tomate feront l'affaire. Une belle fin de journée avec de très belles couleurs au coucher de soleil.

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Vendredi 2 août:
- Bivouac au lac "Salda Gölü"
- 39.579207, 29.350087

Réveil à 5h50 / 6h du matin, parfaitement axé vers le soleil. Je le savais en me couchant et je me suis dit que ça m'activerait rapidement. En réalité, ça pique un peu... J'emballe tout, mini passage de off-road. Quelques kilomètres pour me ravitailler en eau et en micro petit déjeuner (une barre...). J'entame la route, il fait frais, ce qui est à la fois agréable et un peu trop frais. J'en profite, je sais que ça ne va pas durer. Je commence assez fort au niveau du kilométrage, je suis bien sur la moto, c'est agréable et la route est bonne. Je finis par avoir mal au derrière et je m'arrête dans une supérette pour m'acheter du pain, de l'eau, du kéfir et des sarmas. Il devait être 10h à ce moment-là. À 10h30 / 40, je repars pour 2h jusqu'à la pause déjeuner.

Dans une ville, plus précisément un boui-boui (un peu cantine), tout le monde était plus qu'étonné de me voir. Les enfants n'arrivent pas à s'empêcher de me dévisager, les adultes le font discrètement, moi ça m'amuse. C'était bon, authentique, une bonne affaire. Je n'ai pas vraiment fait attention à l'endroit où je me suis arrêté, j'ai fait le tour de deux ou trois rues et remarqué que cette adresse était remplie de locaux, c'était ça l'indice de mon choix. L'arrêt est passé assez vite, en tout cas, c'est mon ressenti. Ils brassaient beaucoup de monde et j'avais l'impression de bloquer une table, un peu... En tout cas, je crois que tout le monde était heureux de l'expérience. J'ai eu droit à un espèce de rinçage à l'eau de Cologne sur le visage à la fin. J'ai fait pareil que l'exemple mais ça n'était pas ma meilleure expérience du déjeuner haha ! Je n'ai pas vu les autres faire ça en tout cas, petit bizutage traditionnel ? :lol:

J'ai repris la route, pour finalement faire 400km, une belle avancée, je ne pensais pas faire autant. Ça me laisse de la marge en cas de pépin. Il me reste encore 270 / 300 km jusqu'à Istanbul. J'aime bien les lacs, vous aurez remarqué... donc pour ne pas trop changer, un réservoir, c'est presque un lac, non ? J'ai une vue sympa. Par contre, le spot est jonché de déchets, c'est vraiment pénible, au point que ça nuit vraiment à l'expérience. J'ai perdu quelques bouteilles d'eau (3 ou 4) qui sont tombées de mes sacs dans les virages. Changer et partir du spot, je ne trouvais pas ça beaucoup plus intelligent. Bref, j'ai sorti un grand sac poubelle que j'ai rempli en un tout petit carré de terre. Mais honnêtement, ça me saoule de ramasser les déchets des autres. Vous verriez, les gens jettent tout par les fenêtres. Les mégots n'en parlons pas. J'arrête là pour ce sujet. Jusqu'à ce jour, c'est vraiment la seule expérience négative au sujet de la Turquie. Mais je sais que ce n'est pas un problème propre à la Turquie, changer les mentalités, ça prend du temps. Si je réfléchis comme pour l'île de la Réunion, il n'y a pas encore si longtemps que ça, incinérateurs, décharges publiques, accessibilité des ordures, organisation du ramassage, tout cela n'est pas si vieux. Malgré tout, je trouve qu'il y a de l'abus, surtout que les sites que je choisis sont souvent moins accessibles et qu'il n'y aurait de toute façon pas de poubelle officielle. Après cette tentative de modération, ce sujet s'arrête vraiment là :roll: . Bon, du coup, la baignade dans le lac réservoir, on oublie. En plus, il y a de l'élevage de moutons et des vaches. Je me contente d'un filet d'eau d'un abreuvoir pour me laver.

J'ai mis du temps à savoir où poser ma tente avec cette histoire. J'ai croisé le fermier, petit troc de fruits et légumes contre deux brins de vanille. Il m'a donné plein de boissons sucrées : coca, limonade. J'ai tout essayé pour esquiver, mais impossible. Au-delà de les boire, il faut aussi les transporter. Je lui ai demandé s'il était tout seul. La réponse fut un oui. J'ai essayé la technique "on dîne ensemble", ça n'a pas marché ce coup-ci :P . Bon, dans toutes ces histoires, j'ai vraiment vadrouillé 30 minutes en off-road, quelques frayeurs dans des petites ornières, des passages sableux et des cailloux plus pointus les uns que les autres. À un moment, je pense à Tiger qui m'avait dit un truc du style "les ingénieurs Honda, ils sont malins, ils ont mis la même taille d'écrou pour la colonne de direction et l'axe de roue arrière" ! Et là, eurêka ! Je réalise que si je crève de l'arrière, je suis foutu, foutu, foutu au beau milieu de nulle part. Ah ! J'ai bien tout pour gérer la crevaison, mais rien pour sortir la roue (je n'ai pas la bonne taille de clé, joli). Eh oui, pour desserrer ma colonne de direction, il a fallu que j'emprunte une clé de 30. Là, instantanément, j'ai arrêté de jouer et décidé où poser la tente. En plus, j'essaye de protéger la moto au maximum. Ça va être une des missions d'Istanbul, cette histoire (clé plate de 12 en rab, clé mixte de 30 et un tournevis qui passe dans l'extrémité de l'axe de roue arrière).

Du coup, le repas de ce soir, très végé, très cru. Je vais avoir faim demain matin :o m'enfin j'ai 2L de boissons sucrées... À la recherche de solutions pour mon forfait internet, sans trop de succès. Le fermier vient me demander si je voulais quelque chose et me dit que si j'ai un problème, je peux me réfugier chez lui.

J'essaye encore une fois de rattraper le retard dans l'écriture du journal de bord.

Ah, avant de conclure, j'ai oublié de vous parler du contrôle de gendarmerie sur l'aller. Ils m'arrêtent, très bref instant où tout le monde comprend que personne ne va se comprendre, sur un grand sourire et un grand geste de la main et en turc, un truc du style "circulez". Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, je voulais une photo. Il aura remarqué mon clignotant, j'ai mimé la chute, mimé le "mais regardez", l'ampoule fonctionne encore !

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Samedi 3 août, une journée pleine de rebondissements.

- 39.579207, 29.350087
- Bursa (pause en-cas)
- Ovaakça (après que la moto ait commencé à brouter sévèrement)
- BIM à l'est de Ovaakça
- Chez Selçuk et Gönül: Mission "Saf Su"
- Orhangazi (je crois): la moto s'arrête.
- Yalova
- Istanbul

Aparté : voyager seul, c’est une expérience difficile à décrire, mais il y a un "ressenti"/intuition qu’il faut apprendre à écouter. Je ne sais pas si c'est très clair. Ce que je ressens aussi pendant ce voyage, c'est que les événements semblent toujours arriver au "bon moment". Peut-être est-ce une question de "destinée". Les rencontres ne me semblent pas être de simples coïncidences. Arrivez-vous à percevoir ce que j'essaie de communiquer ? Peut-être faudrait-il que je trouve une autre formulation.

Réveillé à 6h40, je suis deux tensions aujourd'hui. Le soleil m'illumine et me réchauffe rapidement. Départ vers 8h20 après une nectarine, des tomates, des poivrons et un Coca pour le petit déjeuner, haha. Pour vous dire à quel point je suis à la ramasse, j'ai accroché mon sac de courses au sac sur la selle. Après 5 km, je ne le vois plus et me dis "merdeee", il a dû tomber sur la butte en terre que j’ai passée. Demi-tour et rerour a la case départ, je descent de la moto, et là, je réalise qu’il est toujours bien attaché, juste basculé. Du coup on est plutôt sur un départ réel vers 8h40, haha ! Cette fois-ci, je roule bien.

J'arrive en fin de matinée à Bursa, aucun problème à signaler :D . Je m'arrête pour un scandaleux McDo vers 10h30-11h. Je ne sais pas pourquoi mais la curiosité de savoir si le big mac avait le même goût qu'en France me prends. Vous pouvez crier au scandale :mrgreen: mais à ma défense, je n'avais pas fait d'écart jusqu'à présent et ça avait deux avantages : toilettes efficaces et service rapide.

J'annonce à la famille que j'arriverai dans l'après-midi, bel excès de confiance :oops: . Je reprends la route, tout se passe bien puis commencent les ratés d'allumage, la moto broute, impossible de dépasser 5000 tours, parfois une perte de puissance. Oulah, ça ne sent pas bon du tout ! J'avais rapidement lu vos réponses au message d'Aurélia, alors je décide de m'arrêter. Je vois aussi que le témoin de point mort est très faible. Je fais le lien avec la batterie. Je me dis "merde !", j’ai été trop gourmand en attendant Istanbul pour faire un check, l'eau a dû s'évaporer. J'ouvre la selle et effectivement, on est sous les minimums. Comparé aux 3100 premiers kilomètres, où l'eau était proche de la limite inférieure, c’est surprenant.

Arrêté dans une station-service sur une 2x2 voies, pas d'eau déminéralisée. Il me faut un supermarché. À 4 km, il y en a un. Décision difficile, mais je décide de pousser la moto. J’y arrive tant bien que mal. Pas d'eau. Par hasard, ou ce que semble être lié au hasard ?, je demande à un monsieur de l’aide. Il s'appelle Selçuk. Il comprend tout de suite ce que je cherche. En Turquie, on parle d'eau pure (saf su). Le traducteur ne me proposait pas cette option. En tout cas je me dis que je suis à moitié sauvé. En faisant les échanges en turc pour moi il en arrive à la conclusion qu'il y en aura pas dans cette ville, le seul endroit possible selon lui est Carrefour (cocorico) à 15min en voiture. Il propose de gentiment m'aider, je ne refuse pas et je sens que c'est très mauvais pour la moto. Je prends mes papier et mon téléphone et je laisse tout le reste. Il m'explique qu’il est ingénieur en maintenance dans une centrale électrique. C'est grâce à son métier qu'il a compris ce que je cherchais, les autres personnes semblaient dans l'incompréhension. Par ailleurs j'avais essayé d'expliquer avec la traduction eau pour fer à repasser ou batterie mais sans succès. Du coup est-ce vraiment du hasard selon vous ? Coïncidence ou complot ? 8-)

Nous trouvons de l'eau pure ;) au Carrefour après quelques recherches et incompréhension. Retour à la moto, je dégouline, je remets de l'eau dans la batterie.

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Selçuk me propose de venir prendre le thé. J'accepte, pensant la mission réussie. C'était aussi l'opportunité de le remercier avec un brin de vanille.
Le thé se transforme en déjeuner, on rigole bien avec sa femme. Nous parlons de leur histoire d'amour (je leur demande comment il se sont rencontrés), de moto (il en a acheté une il y a 6 mois) et pleins d'autres choses. Accueil au top ! Merci à tous les deux !

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Il est 15h30, l'arrivée dans l'après-midi est désormais une idée lointaine. Je reprends la route avec optimisme, pensant que tout est réparé. Les premiers kilomètres se passent bien. Mais les symptômes reviennent progressivement :cry: . La moto finit par ne plus fonctionner :evil: . Je la pousse à pied pendant 1 à 1,5 km, puis des jeunes en scooter m’aident en me poussant avec les pieds.

Ma meilleure option est de trouver un multimètre. Premier centre de réparation, premier mécano, pas de multimètre. Il me donne une adresse 600m plus loin. Je repousse et trouve un autre mécano super sympa, la boutique bien "street" comme je les aimes. Un deuxième mecano avec bielle/piston a la main au fond de l'atelier, ca a l'air bien !

J'explique en quelques mots sur le traducteur ce que je veux faire : il me prête son multimètre : 5V la batterie, impossible de démarrer (j'ai mis de l'énergie dans le kick :? ). Je lui demande si il aurait une batterie neuve qu'on installe. Au premier coup de kick, ça démarre parfaitement. On vérifie, la charge, 12,6V, tension de la batterie résiduelle. Pas de changement en montant dans les tours. J’allume les phares, chute de tension. Pas top...

Hypothèse suivante : régulateur moderne installé ? Non, il en a un autre qui ressemble exactement au mien, mais avec une prise mâle, la mienne est femelle. On coupe les câbles et intervertit les prises, rien ne change. Le stator est en position latérale de sécurité. Impossible de réparer ici, je dois aller à Istanbul. En plus certains arguments évidents : livraison, réparateur, famille, hébergement, temps, mariage m'encouragent dans la démarche. Tout se que je vous décris se passe dans la rue. Si je dois immobiliser la moto et démonter des pièces, il faut que ce soit gérable sur plusieurs jours.

Ma brillante idée : une moto hybride rechargeable sur prise murale :mrgreen: . Je leur demande si, avec la batterie sans phares, c'est jouable d'atteindre Istanbul. Réponse : peut-être ! Tout le monde est amusé. Je prends les choses sur le ton de la rigolade. Point de situation avec Aurélia, qui confirme que c'est jouable.

Le deuxième éclair de génie :mrgreen: : je m'aperçois qu’il y a des liaisons en ferry qui me feraient économiser beaucoup de kilomètres. Il est 17h40, le prochain ferry est à 18h45. Le ponton de départ est à 20 km, c'est parti. Charge admise ou non, roue libre dans les descentes, 6ème vitesse partout, ma stratégie : faire tout à 3000-4000 tours pour avoir deux fois plus d'étincelles en stock que si j'étais à 6000 :mrgreen: :mrgreen: (Après coup c'est peut être pas si pertinent). Première étape réussie avec brio ! Ferry de Yalova pour Yenikapi - Istanbul, 1h30 de trajet, 500 TL. 1200 TL la nouvelle batterie et le coup de main du mécano.

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De 133 km au total, nous sommes passés à 44 km ! À l'arrivée, il me reste 24 km de nuit sans phares au cœur d'Istanbul. Je vais vous raconter.

Aparté Ferry : partout où je peux pousser la moto, je le fais. Un guignol, je vous le dis. Rapidement, je me fais un copain sur le bateau. Hasard ? Burak est aussi en deux-roues. Il m'observe faire mes guignoleries. Je lui raconte en anglais olympique, avec quelques onomatopées dignes d'un grand théâtre parisien, le pourquoi du comment. Bref, on se marre bien ! Il me demande mon périple, on parle un peu de nos vies perso. "What do you do for a living ?"
Je lui réponds que je suis physio et la il me répond qu'il travaille chez Turkish Airlines. Ça c'est intéressant parce que c'est une option, si le retour devient impossible. Initialement, je voulais aller en Turquie par la route, rester un mois et prendre l’avion pour rentrer. J'avais contacté 40 agences par mail, mais que réponses négatives, j'avais abandonné l'idée.
Burak appelle des copains. Ils pensent que c'est jouable en allant directement chez DHL. Mais ça doit coûter cher. Ils ont déjà transporté une Lamborghini :P . (edit Aurelia : DHL demande 3900 € pour rapatrier la moto en Normandie ... :o :?

Dans la conversation j'en viens à discuter de l'itinéraire dans Istanbul. Au vue de la situation quel est la meilleur option. Roulement de tambours, ça va être le méga bordel :mrgreen: . Je lui raconte que si je tombe en panne, je paie des jeunes pour me pousser en scooter, ou je trouve une sangle pour être tiré, ou encore mieux, un camion et une rampe :lol: . Il y a plein de possibilités :D .

Une idée de génie de sa part, voir quel sont les garanties proposé par mon agence d'assurance en Turquie. On essaye d'appeler mais évidemment les bureaux sont fermés. En fait si t'as un problème tu te démerdes pour arriver vite à la conclusion haha !

Adorable, Burak propose de me suivre en scooter jusqu’à mon point de chute et de me pousser si besoin ! Me voilà bien rassuré. Les motos sortent les premières du ferry. Nous choisissons l'itinéraire. Au starting-block, les voitures pressent derrière. Vrouummmm En route ! Gauche, droite, lignes de tramway, slalom entre les bus, les voitures, scooters. Accélération et roue libre dans les pentes. Prières pour les pentes montante de 2 km à 15% :mrgreen: . Supplication sur 2x2 voies en hauteur sans bande d'arrêt d'urgence ou dans les tunnels. On recommence le slalom, piste cyclable, vous voyez l'idée !

Alléluia ! Sauvé, nous arrivons ! La famille de la femme de mon frère nous entend et descend nous rejoindre. Câlin à Burak ! Merci ! Je fais un câlin un câlin à Burak ! Je le remercie ! Il raconte au père de famille l'épopée. On se marre bien ! C'était très rassurant de l'avoir derrière moi, surtout que le trafic est très dense et ça roule très vite en plus d'être invisible sans les phares.

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Je vais essayer de revoir Burak pour l'inviter à boire un verre.
Mon frère et sa femme débarquent 2 minutes après moi. Les retrouvailles sont épiques ! Je l'ai fait ! Je suis à Istanbul les gars !

Il faut rester optimiste. Il me reste des options comme acheter une grosse batterie 12V de voiture et un chargeur :mrgreen: . N'est ce pas "mainstream" les stators, rotors, régulateurs et pataquès ? Je suis sûr que je peux avoir au moins 300 km de portée. Il faudrait mesurer la consommation de l'allumage et en déduire une autonomie.
Bon, je sais que les pointilleux se demandent pourquoi, avec tout mon bordel, je n'ai pas de multimètre ? C'est très très simple : c'est le seul outil que j'avais demandé à Anthony, le mien était cassé. À la séparation, j'ai perdu le multimètre. Et je n'ai pas pris le temps d'en acheter un. En plus, je pensais le faire à Istanbul avec d'autres outils.

Je suis pour le moment amusé par la situation en tout cas au moment où j'écris.

Vous solliciter, ça m'amuse, on forme une belle équipe. Par contre, je sens ça va bientôt plus du tout me faire rire ?
Mais vous savez quoi, les interactions avec les gens sont juste énormes, et ça annonce une belle suite sur Istanbul.

Objectifs de demain : m'équiper, contacter l'assistance/service technique CB500Four :geek: <3
Heureusement que vous êtes là l'équipe !

Merci Aurélia d'être en première ligne et de faire les transmissions. Il est 2h du matin, je suis cuit, archi cuit ! Fin de journée. Ah, juste aussi, on a trop bien dîné.

Je me rends compte que je n'ai pas fait de photos de la journée ou quasiment pas.


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Apparté

- Avec toutes les péripéties à venir au sujet du rotor/stator, j'ai testé la grosse clé plate pour la roue arrière que j'avais emmenée. En fait, c'est bon, et c'est du 22, pas du 30 comme la colonne de direction. J'aurais pus crever 8-)

- Ces prochains jours, peut-être cette semaine, ça va être un peu plus dur de maintenir le journal de bord. Je vais être statique à Istanbul et toute la famille est arrivée. La durée des journées ne me permettent pas de tout faire, malheureusement. En plus, je vais focaliser le temps que j'ai pour préparer une solution afin de rentrer en Europe. Je vais essayer de prendre des notes /photos mais ce n'est pas garanti.

- Encore une fois, merci à vous de me suivre dans ce périple et de me porter assistance. Ça me fait très plaisir de partager l'aventure.

- Je réalise au fur et à mesure que les interactions humaines restent l'une des choses que je préfère dans ce voyage. C'est impossible de tout faire. Il y aurait tellement de choses à raconter, à analyser, mais je cours après le temps.

- Le choix qui a été pris est de déposer le stator en réparation si possible, tenter un montage avec le rotor, mais au moment où je vous écris, je suis persuadé d'avoir perdu la clavette du vilebrequin qui cale le rotor. Compliqué avec tout ce bazar, à même le sol avec deux bacs, de l'essence dans un, l'huile qui coule dans l'autre, le tout dans un merdier de limaille et morceaux. Sur la route, en prenant de l'espace au sol devant la boutique, des enfants autour, les gens qui viennent interagir, le mécano qui vient t'aider en te donnant les outils au fur et à mesure... ça va très vite.

- Une grosse dédicace à Olivier de Vintage Bike Company / DD Moto Team, qui a été super disponible et généreux dans ses propositions pour m'aider un maximum. Même si la décision n'a pas été de commander les pièces, ce n'est que partie remise et plus le périple avance, plus la liste augmente :roll:
Modifié en dernier par Higuma le 06 Aoû 2024, 13:09, modifié 1 fois.


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