
Donc on s'est tous fait virer du parking Beaugrenelle, ça devait être en 88 ou 89, je ne sais plus. Problème : j'avais la Flaminia trouvée à Nevers + une autre Flaminia donnée par un membre du LCF garées là, il a fallu trouver un autre endroit rapidement et pas cher !
Avec 2 ou 3 anciens de Beaugrenelle, on a trouvé un parking en sous-sol d'HLM dans le 13°, vers le stade Charletty, on a loué une vingtaine de places en bout d'allée, ce qui nous a permis de les isoler avec une grande porte grillagée. C'était sympa et pas trop cher, mais pas pratique pour moi car j'habitais Neuilly, à l'autre bout de la capitale donc. Entre mon boulot très prenant et ma petite famille, je ne pouvais y aller que quelques heures par mois, pas terrible !
Voilà quelques photos de ce garage, là c'est la 2° Flaminia, la bleue, en cours de démontage :


Quelques temps plus tard, la bleue est déjà découpée de l'avant pour balancer le châssis aux encombrants


La période "Flaminia" est loin d'être terminée : je vais en avoir encore 2 autres !

En 1992 je quitte mon appartement de Neuilly en location et j'achète une maison à Colombes, pas très loin. Immense avantage : elle a un garage d'une cinquantaine de m² qui accueille la Flaminia n°1 (celle de Nevers), l'Aurelia B20 achetée en 91 et la Peugeot 176AS, au large donc ! Voyant ça, mon vieux pote président du LCF me propose sa Flaminia berline, une 2° main ayant passé toute sa vie au sec du côté d'Alès. La peinture est très défraichie, la sellerie en drap de laine gris est bouffée aux mites et très tâchée, mais elle tourne bien. Affaire conclue, j'entame sa restauration en carrosserie et je trouve une sellerie cuir d'origine prélevée sur une épave de berline 2.8 L en Suisse. Voilà le résultat, je peux enfin rouler en berline Flaminia presque 10 ans après l'achat de la n° 1, celle de Nevers :




Et ce n'est pas fini : en 1993 un gars de Cassis me contacte par le Club et me propose sa Flaminia berline, une 1° main décrite comme étant en bon état, à venir chercher sur place. Il me la donne si je m'engage à la restaurer, j'y vais donc avec un plateau tiré par ma Jeep Cherokee, le gros 6 cylindres de 4.0 litres étant à l'aise pour tracter les 2100 kg de la bête et du plateau double essieu. La descente Paris-Cassis se passe sans problème, le chargement aussi, le retour fut cauchemardesque car impossible de dépasser le 80 km/h sans que la remorque parte en éventail, 11H pour le retour






Petite parenthèse : si vous regardez bien cette dernière photo, vous verrez 2 essuie-glaces sur la vitre AR, la Flaminia a été la 1° voiture de série à en être équipée, en 1957. Mais ce que vous ne voyez pas, c'est qu'il y en a 2 autres à l'intérieur qui marchent en même temps que les extérieurs, pour la buée !!!





Alors que sont devenues ces voitures ?
La n°2, la bleue, est donc partie aux encombrants après démontage complet.
La n°3, ex-président, a donc été restaurée et j'ai assez peu roulé avec au bout du compte. L'année dernière à Epoqu'auto, un membre du Club fana de Flaminia me demande si je suis vendeur, je lui réponds pourquoi pas ? Il vient la voir, craque dessus, on s'entend sur un prix d'ami. Avant de fixer une date pour qu'il vienne la chercher, je lui dis qu'il faut que je téléphone à celui qui me l'a vendue en 1992, l'ex-président du Club, qui m'avait expressément demandé de le prévenir le jour où je la revendrai. Une parole est une parole, même 23 ans après, donc je l'ai appelé et il l'a préemptée immédiatement !


La n°1, celle de Nevers, et la n°4, celle de Cassis, se sont retrouvées dans l'Eure chez un ami du Club, totalement désespéré après avoir détruit son cabriolet Lancia Flavia : elle sortait en châssis de chez le carrossier/peintre, refaite à neuf, et le plateau s'est retourné sur l'autoroute




Voilà pour les Flaminia, 30 ans de vie commune avec ces rares berlines, des bons souvenirs et des belles rencontres
