
Passion moto
- DIALMAX
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Re: Passion moto
Mon père n'a pas voulu de chaussure orthopédique, il estimait que ça ne lui convenait pas, sa jambe n'ayant pas eu le développement normal il marchait comme si nous étions constamment sur la pointe du pieds, moto sélecteur à droite il montait les vitesses avec l'arrière de la cheville, si c'était le frein il l'utilisait peu, en auto il freinait beaucoup du pieds gauche car il "était souvent obliger de déplacer la jambe droite d'une pédale à l'autre avec la main droite, ça ne l'empêchait pas d'être rapide, sur une photo dans le vieil atelier vers 1950 on devine la déformation de son pieds; je me souviens pas qui était le voyageur avec lui . Quand j'étais jeune c'est vrai qu'il était courant de voir quelques handicapé par cette saloperie, rien qu'en y pensant 6/7 me viennent à l'idée femmes ou homme.


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Bien heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière
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- Mathieu Viollet
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Re: Passion moto
Mon papy avait le pied à plat, mais il partait complètement en biais, sans même parler de sa déformation.
Son chirurgien lui a dit que sa meilleure rééducation serait de faire du vélo, et beaucoup de vélo.
De chennevières sur marne il est parti avec un copain jusqu'aux Pyrénées, il avait 15 ans je crois (1946)
Et pour la chaussure orthopédique il a eu sa première paire à près de 70 ans, après beaucoup d'insistance de son fils et sa fille. Avant ça il ne portait que des pataugas , mais les chaussures l'ont beaucoup aidé à rester droit sur sa fin de vie.
Pour conduire par contre pas de handicap, il roulait beaucoup, bien et plutôt sportivement :lol!:
Son chirurgien lui a dit que sa meilleure rééducation serait de faire du vélo, et beaucoup de vélo.
De chennevières sur marne il est parti avec un copain jusqu'aux Pyrénées, il avait 15 ans je crois (1946)
Et pour la chaussure orthopédique il a eu sa première paire à près de 70 ans, après beaucoup d'insistance de son fils et sa fille. Avant ça il ne portait que des pataugas , mais les chaussures l'ont beaucoup aidé à rester droit sur sa fin de vie.
Pour conduire par contre pas de handicap, il roulait beaucoup, bien et plutôt sportivement :lol!:
Sur un malentendu... ça peut marcher!
- DIALMAX
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Re: Passion moto
L'être humain oublie vite, on dit "polio" et ça arrive, d'autres maladies qu'on pensait éliminées ressortent, on ne peut pas baisser la garde.
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Re: Passion moto
L’entrée dans la vie de mon père en a fait une personne haïssant l’injustice.
Au premier plan sur la photo ci-dessous sur sa 175 Monet Goyon type
« Champion de France » il a 18 ans (1929) La passion de la préparation, de la mise au point, de la vitesse le tenaillait déjà, on constate l’allègement de la bécane et la position pour la photo ! La plaque d'immatriculation pas tout à fait aux normes avec la tête de mort (photo A)
Après viennent plusieurs ateliers automobile, dont un garage de Vichy (je ne me souviens pas lequel ?) Pendant la saison estivale et de cure il y avait beaucoup de clients, le garage embauchait des mécanos, mon père devient ami avec le fils du garage Tantot du Mayet qui venait travailler l’été, celui-ci le persuade de venir chez son père au Mayet.
Après ils ont l’habitude d’aller au bistrot du carrefour central chez Valentine et Phillipe Matichard, il amuse la galerie avec sa moto sur la place en face, le but était d’attirer la serveuse Clotilde, dont les garçons se plaignaient qu'ils ne pouvaient sortir avec elle, il parie, il a gagné elle deviendra ma mère. Cette époque de vie dans la montagne Bourbonnaise l'a imprégnée, je l’ai constaté quand la mode des tronçonneuses est arrivée dans les années 50, tout de suite il est monté faire les foires du Mayet, il revenait heureux car il revoyait tous ses copains qui devenaient clients ou le promotionnaient et dont j’ai fait la connaissance aussi, mes racines principales sont la bas, je ne peux pas expliquer mais je le ressens.
Gilbert et Clotilde se marient et s’installe en 1932 à Créchy Allier axant leur activité essentiellement sur la moto et le vélo dans la grange prêtée par sa tante. La photo ci-dessous les montre tous les deux à cet endroit avec deux Gnome et Rhône, sa marque préférée, une 250 Junior et sa 350 culbutée CM2. PhotoB
Gilbert s’occupe d’un jeune, Lucien Potier, il lui a monté sont vélo pour courir. J’ai eu la possibilité de m’en monter un avec le stock de pièces qui lui restait, j’avais 10/11 ans, en particulier les roues avec des rayons laqués noirs qui lui donnait un certain cachet (pas de l’aspirine c’est blanc !) Photo Aa
Le second époux de ma grand-mère (pour moi c’était mon grand père) m’a raconté plusieurs fois une histoire, dont il rigolait encore, il fumait et roulait ses cigarettes, il demande à mon père pour l’emmener au bureau de tabac pour renouveler le stock de feuilles de papier etc à 4/5km, le grand père ressort tranquillement, mon père attend un peu et démarre ventre à terre comme à l’habitude, il arrive vers son atelier, arrête le moteur et se rend compte qu’il n’avait plus de passager !! Affolé, convaincu qu’il l’avait perdu en route il repart à fond, il ne le voit pas sur le trajet, il arrive devant le bureau de tabac, grand père est la, tranquille, fumant la cigarette qu’il avait roulé, et lui dit : "c’a y est, t’est calmé ! tu ne m’a pas donner le temps de monter ! "
Ca me rappelle l’histoire que j’entendais gamin : un motard prend un copain derrière lui, pas équipé il craint d’avoir froid avec sa veste de costume, le pilote lui dit : c’est simple pose ta veste et tu la remet sont devant derrière, l’air ne passera pas, pendant le trajet ils passe dans une fête, l’autre veut faire le malin, il accélère fort et sort du patelin, il se rend compte que le passager est absent, demi-tour et il voit un attroupement sur son copain allongé sur le sol et qui gueule a tue-tête ! Les gens voyant la veste se disent que dans la chute ça lui a tourné la tête d’un demi-tour et ils forcent pour lui remettre en place !!!!
Jusqu’à la déclaration de guerre la vie n’était pas désagréable, 1936 il reprend un garage à Boucé, dans son idée ce n'était que provisoire car il pensait aller sur Clermont plus favorable à la moto et où une partie de ses clients et amis habitaient, et aussi siège du MCA le Moto Club d’Auvergne .
Les progrès dans la condition ouvrière ont fait progresser l’artisan qu’il était, l’atelier tourne bien et comme il disait : le samedi c’était astiquage de l’auto ou la moto et sortie jusqu’au dimanche soir. Photo C et D
Pendant les mois, les années d’hôpital quand il était jeune la lecture l’avait amené à s’intéresser non seulement aux sciences mais aussi à l’évolution des états, il devinait l’arrivée de la guerre, avertissait les connaissances, contacts. Il n’était pas entendu. Le jour de la déclaration de guerre a failli lui être funeste, une dizaine d’excités sont arrivées chez nous Qui voulaient le pendre !!!!! La discussion fut âpre entres eux et mes parents, ils ont fini par comprendre et sont reparti. Il ne m'a pas dévoilé leurs identité.
Suite au prochain numéro







Au premier plan sur la photo ci-dessous sur sa 175 Monet Goyon type
« Champion de France » il a 18 ans (1929) La passion de la préparation, de la mise au point, de la vitesse le tenaillait déjà, on constate l’allègement de la bécane et la position pour la photo ! La plaque d'immatriculation pas tout à fait aux normes avec la tête de mort (photo A)
Après viennent plusieurs ateliers automobile, dont un garage de Vichy (je ne me souviens pas lequel ?) Pendant la saison estivale et de cure il y avait beaucoup de clients, le garage embauchait des mécanos, mon père devient ami avec le fils du garage Tantot du Mayet qui venait travailler l’été, celui-ci le persuade de venir chez son père au Mayet.
Après ils ont l’habitude d’aller au bistrot du carrefour central chez Valentine et Phillipe Matichard, il amuse la galerie avec sa moto sur la place en face, le but était d’attirer la serveuse Clotilde, dont les garçons se plaignaient qu'ils ne pouvaient sortir avec elle, il parie, il a gagné elle deviendra ma mère. Cette époque de vie dans la montagne Bourbonnaise l'a imprégnée, je l’ai constaté quand la mode des tronçonneuses est arrivée dans les années 50, tout de suite il est monté faire les foires du Mayet, il revenait heureux car il revoyait tous ses copains qui devenaient clients ou le promotionnaient et dont j’ai fait la connaissance aussi, mes racines principales sont la bas, je ne peux pas expliquer mais je le ressens.
Gilbert et Clotilde se marient et s’installe en 1932 à Créchy Allier axant leur activité essentiellement sur la moto et le vélo dans la grange prêtée par sa tante. La photo ci-dessous les montre tous les deux à cet endroit avec deux Gnome et Rhône, sa marque préférée, une 250 Junior et sa 350 culbutée CM2. PhotoB
Gilbert s’occupe d’un jeune, Lucien Potier, il lui a monté sont vélo pour courir. J’ai eu la possibilité de m’en monter un avec le stock de pièces qui lui restait, j’avais 10/11 ans, en particulier les roues avec des rayons laqués noirs qui lui donnait un certain cachet (pas de l’aspirine c’est blanc !) Photo Aa
Le second époux de ma grand-mère (pour moi c’était mon grand père) m’a raconté plusieurs fois une histoire, dont il rigolait encore, il fumait et roulait ses cigarettes, il demande à mon père pour l’emmener au bureau de tabac pour renouveler le stock de feuilles de papier etc à 4/5km, le grand père ressort tranquillement, mon père attend un peu et démarre ventre à terre comme à l’habitude, il arrive vers son atelier, arrête le moteur et se rend compte qu’il n’avait plus de passager !! Affolé, convaincu qu’il l’avait perdu en route il repart à fond, il ne le voit pas sur le trajet, il arrive devant le bureau de tabac, grand père est la, tranquille, fumant la cigarette qu’il avait roulé, et lui dit : "c’a y est, t’est calmé ! tu ne m’a pas donner le temps de monter ! "
Ca me rappelle l’histoire que j’entendais gamin : un motard prend un copain derrière lui, pas équipé il craint d’avoir froid avec sa veste de costume, le pilote lui dit : c’est simple pose ta veste et tu la remet sont devant derrière, l’air ne passera pas, pendant le trajet ils passe dans une fête, l’autre veut faire le malin, il accélère fort et sort du patelin, il se rend compte que le passager est absent, demi-tour et il voit un attroupement sur son copain allongé sur le sol et qui gueule a tue-tête ! Les gens voyant la veste se disent que dans la chute ça lui a tourné la tête d’un demi-tour et ils forcent pour lui remettre en place !!!!
Jusqu’à la déclaration de guerre la vie n’était pas désagréable, 1936 il reprend un garage à Boucé, dans son idée ce n'était que provisoire car il pensait aller sur Clermont plus favorable à la moto et où une partie de ses clients et amis habitaient, et aussi siège du MCA le Moto Club d’Auvergne .
Les progrès dans la condition ouvrière ont fait progresser l’artisan qu’il était, l’atelier tourne bien et comme il disait : le samedi c’était astiquage de l’auto ou la moto et sortie jusqu’au dimanche soir. Photo C et D
Pendant les mois, les années d’hôpital quand il était jeune la lecture l’avait amené à s’intéresser non seulement aux sciences mais aussi à l’évolution des états, il devinait l’arrivée de la guerre, avertissait les connaissances, contacts. Il n’était pas entendu. Le jour de la déclaration de guerre a failli lui être funeste, une dizaine d’excités sont arrivées chez nous Qui voulaient le pendre !!!!! La discussion fut âpre entres eux et mes parents, ils ont fini par comprendre et sont reparti. Il ne m'a pas dévoilé leurs identité.
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Bien heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière
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- cbx
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xavier17
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Re: Passion moto
toujours interessant les recits d une autre epoque.. on en redemande . 
l intuition est la vigie de la raison .
- Tiger.09
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Re: Passion moto
génial, une vraie aventure de l'intérieur !!!
merci Dialmax !!
merci Dialmax !!
- DIALMAX
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Re: Passion moto
Pendant la guerre 40/45 la moto a été un peu de côté, mais il y a eu quelques péripéties.
L’actualité m’oblige à repenser quelques années avant ma naissance en 1945, comme par hasard ! Non ce n’était pas un hasard mes parents avaient fêté la libération !
Une aventure, si l’on peut en parler de cette façon, dont un side-car en est la cause.
Mon père actif dans la résistance, je précise handicapé il n’a pas été mobilisé, entretenait les armes de la résistance dans son atelier un de ses copain, Jules, était présent (il faut savoir, pour la suite, que Jules avait un embonpoint très conséquent) ils entendent des bruits de moteurs, regarde par une fente de la porte et stupeur !!!!L’armée allemande !
Mon père sort par une petite porte latérale pour aller au-devant, il connaissait leur « pédigrée » ayant fait une reconnaissance auparavant avec une traction Citroën et c’était retrouvé face à une mitrailleuse ! Comme il pensait qu’ils ne devaient pas avoir l’ordre de tirer, il racontait qu’il avait fait la plus belle marche arrière de sa vie pour reculer dans un chemin 100 m avant . Ce n’était pas n’importe quelle armée mais la colonne « DAS REICH » qui se repliait après le massacre d’ Oradour sur Glane.
Les Allemands désiraient faire réparer la roue crevée du side car, il n’a jamais travaillé aussi vite et voulait leur en faire cadeau car ma mère était occupé à la préparation de tracts des FTP (Francs Tireurs et Partisans) à la maison, mais eux, le comble, voulaient payer, en allant vers la maison mon père se voyait tous les deux fusillés, mais elle avait eu le temps de tout cacher !!!!!!!!!!!! Il nous disait n’avoir jamais autant transpiré.
Et Jules dans tout ça ? Terrorisé il ne s’est pas rappelé par où il était sorti mon père non plus !!!!!!
Ma mère disait qu’à la limite les soldats Allemand faisaient pitié ! Ils étaient très jeunes, « dépenaillés », avaient faim ! Ils avaient les résistants du Vercors au cul !
Deux beau frères prisonniers, des enfants à la maison, la non mobilisation de mon père permettait d’aider, mais le pire le jeune frère de 22 ans de ma mère arrêté chez lui village voisin de Vichy par la police de Pétain et la gestapo, déporté à Buchenwald d’où il reviendra décédé.
Je regrette de ne pas l’avoir plus questionné sur cette période, il ne m’a pas tout raconté les années de guerre, parmi la péripétie il y a celle des cultivateurs du village qui viennent le trouver et lui disent :
- Bébert (diminutif de Gilbert) ça ne peut plus durer de « marrer » les racines en ne buvant que de l’eau ( chez nous une pioche est appelée « marre » pour désherber les betteraves appelées « racines »et la terre est comme l’on dit « amoureuse » c’est-à-dire très argileuse ) , il nous faut du pinard, trouve une solution pour aller en chercher à St Pourçain chez un vigneron.
Il avait caché et mis sur cales sa belle Citroën 11 U type M à moteur de traction achetée en 1938 à Paris dans un ministère, elle n’avait pas 1000 km ( ils m’avaient expliqué que pour le même prix il avait le choix entre la Citroën ou la maison et le garage ils ont choisi l’auto qui était plus importante pour le boulot et la maison viendrait après) Il avait donc remis en service sa C4 Citroën en la modifiant avec plusieurs réservoirs et robinets, 2 carburateurs permettant de la faire rouler avec le carburant disponible ! Il a installé un phare monté au bout d’un tuyau de poêle créant un faisceau moins visible sur le toit, orientable de l’intérieur pour chasser le lapin la nuit et donc appropriée pour aller chercher le vin de nuit aussi sans se faire remarquer en éclairant juste le bas-côté de la route, derrière, sa remorque une bétaillère avec les tonneaux cachés par des betteraves plus un vélo de façon qu’un des accompagnateurs puisse aller reconnaître la route . A l’occasion d’un voyage, ils devaient être de retour tôt le matin le jour pas encore levé, mais un matin ma mère s’est inquiétée, 6h, 7h, 9h ils n’étaient pas de retour, pas de téléphone portable ! En vérité ils étaient bloqué avant le passage à niveau de Chazeuil à Varennes sur allier sur la petite route de Contigny, les Allemands surveillaient, régulièrement avec le vélo, les jumelles, ils contrôlaient si la voie était libre, elle le fut qu’à 14 h !!!!!!!!!
Un petit aller retour dans l’espace temps .
1962 un client à la foire de st Pourçain commande une tronçonneuse, quelques jours après, pas d’école, je vais avec mon père pour la livrer, prenant le chemin de la ferme avec la Panhard mon père me dit « c’est curieux j’ai une impression de déjà vu » dans la cour de la ferme le client nous attends, mon père descend la vitre latérale et le monsieur dit « alors vous vous reconnaissez ? »
« merde je venais chercher du vin chez vous pendant la guerre ! »
Dix ans plus tard ma futur épouse me propose de faire la connaissance d’un de ses oncles, empruntant un chemin je lui dis « je sais où l’on va » et sont tonton de me dire « content de te voir Jacky » c’était la même ferme et le gendre de l’acheteur de la tronçonneuse !
La libération arrive, mes parents l’ont fêtée comme il se doit, je suis né 9 mois après !
Porte monnaie très plat, 2 beau frères prisonniers, aider sœur et belle sœurs pour élever les 3 enfants, avec une certaine éthique morale lui interdisant le marché noir.
Pas de photo de cette époque, même pas de la Citroën 11U type M c'est le papa d'une copine motarde concessionnaire depuis les années 30 qui me l'avait précisé en me disant très rare, carrosserie longue, sans l'arrière qui s'ouvre, strapontins donc 6 places et surtout le moteur de la traction culbuté et monté flottant, mon père lui avait monté un carbu plus gros, il avait fait une boite "filtre à air" ne freinant pas l'aspiration et diminuant la bruit d'aspiration, elle roulait vers 125/130 km/h. j'avais trouvé une photo similaire sur internet il y a quelques années .

L’actualité m’oblige à repenser quelques années avant ma naissance en 1945, comme par hasard ! Non ce n’était pas un hasard mes parents avaient fêté la libération !
Une aventure, si l’on peut en parler de cette façon, dont un side-car en est la cause.
Mon père actif dans la résistance, je précise handicapé il n’a pas été mobilisé, entretenait les armes de la résistance dans son atelier un de ses copain, Jules, était présent (il faut savoir, pour la suite, que Jules avait un embonpoint très conséquent) ils entendent des bruits de moteurs, regarde par une fente de la porte et stupeur !!!!L’armée allemande !
Mon père sort par une petite porte latérale pour aller au-devant, il connaissait leur « pédigrée » ayant fait une reconnaissance auparavant avec une traction Citroën et c’était retrouvé face à une mitrailleuse ! Comme il pensait qu’ils ne devaient pas avoir l’ordre de tirer, il racontait qu’il avait fait la plus belle marche arrière de sa vie pour reculer dans un chemin 100 m avant . Ce n’était pas n’importe quelle armée mais la colonne « DAS REICH » qui se repliait après le massacre d’ Oradour sur Glane.
Les Allemands désiraient faire réparer la roue crevée du side car, il n’a jamais travaillé aussi vite et voulait leur en faire cadeau car ma mère était occupé à la préparation de tracts des FTP (Francs Tireurs et Partisans) à la maison, mais eux, le comble, voulaient payer, en allant vers la maison mon père se voyait tous les deux fusillés, mais elle avait eu le temps de tout cacher !!!!!!!!!!!! Il nous disait n’avoir jamais autant transpiré.
Et Jules dans tout ça ? Terrorisé il ne s’est pas rappelé par où il était sorti mon père non plus !!!!!!
Ma mère disait qu’à la limite les soldats Allemand faisaient pitié ! Ils étaient très jeunes, « dépenaillés », avaient faim ! Ils avaient les résistants du Vercors au cul !
Deux beau frères prisonniers, des enfants à la maison, la non mobilisation de mon père permettait d’aider, mais le pire le jeune frère de 22 ans de ma mère arrêté chez lui village voisin de Vichy par la police de Pétain et la gestapo, déporté à Buchenwald d’où il reviendra décédé.
Je regrette de ne pas l’avoir plus questionné sur cette période, il ne m’a pas tout raconté les années de guerre, parmi la péripétie il y a celle des cultivateurs du village qui viennent le trouver et lui disent :
- Bébert (diminutif de Gilbert) ça ne peut plus durer de « marrer » les racines en ne buvant que de l’eau ( chez nous une pioche est appelée « marre » pour désherber les betteraves appelées « racines »et la terre est comme l’on dit « amoureuse » c’est-à-dire très argileuse ) , il nous faut du pinard, trouve une solution pour aller en chercher à St Pourçain chez un vigneron.
Il avait caché et mis sur cales sa belle Citroën 11 U type M à moteur de traction achetée en 1938 à Paris dans un ministère, elle n’avait pas 1000 km ( ils m’avaient expliqué que pour le même prix il avait le choix entre la Citroën ou la maison et le garage ils ont choisi l’auto qui était plus importante pour le boulot et la maison viendrait après) Il avait donc remis en service sa C4 Citroën en la modifiant avec plusieurs réservoirs et robinets, 2 carburateurs permettant de la faire rouler avec le carburant disponible ! Il a installé un phare monté au bout d’un tuyau de poêle créant un faisceau moins visible sur le toit, orientable de l’intérieur pour chasser le lapin la nuit et donc appropriée pour aller chercher le vin de nuit aussi sans se faire remarquer en éclairant juste le bas-côté de la route, derrière, sa remorque une bétaillère avec les tonneaux cachés par des betteraves plus un vélo de façon qu’un des accompagnateurs puisse aller reconnaître la route . A l’occasion d’un voyage, ils devaient être de retour tôt le matin le jour pas encore levé, mais un matin ma mère s’est inquiétée, 6h, 7h, 9h ils n’étaient pas de retour, pas de téléphone portable ! En vérité ils étaient bloqué avant le passage à niveau de Chazeuil à Varennes sur allier sur la petite route de Contigny, les Allemands surveillaient, régulièrement avec le vélo, les jumelles, ils contrôlaient si la voie était libre, elle le fut qu’à 14 h !!!!!!!!!
Un petit aller retour dans l’espace temps .
1962 un client à la foire de st Pourçain commande une tronçonneuse, quelques jours après, pas d’école, je vais avec mon père pour la livrer, prenant le chemin de la ferme avec la Panhard mon père me dit « c’est curieux j’ai une impression de déjà vu » dans la cour de la ferme le client nous attends, mon père descend la vitre latérale et le monsieur dit « alors vous vous reconnaissez ? »
« merde je venais chercher du vin chez vous pendant la guerre ! »
Dix ans plus tard ma futur épouse me propose de faire la connaissance d’un de ses oncles, empruntant un chemin je lui dis « je sais où l’on va » et sont tonton de me dire « content de te voir Jacky » c’était la même ferme et le gendre de l’acheteur de la tronçonneuse !
La libération arrive, mes parents l’ont fêtée comme il se doit, je suis né 9 mois après !
Porte monnaie très plat, 2 beau frères prisonniers, aider sœur et belle sœurs pour élever les 3 enfants, avec une certaine éthique morale lui interdisant le marché noir.
Pas de photo de cette époque, même pas de la Citroën 11U type M c'est le papa d'une copine motarde concessionnaire depuis les années 30 qui me l'avait précisé en me disant très rare, carrosserie longue, sans l'arrière qui s'ouvre, strapontins donc 6 places et surtout le moteur de la traction culbuté et monté flottant, mon père lui avait monté un carbu plus gros, il avait fait une boite "filtre à air" ne freinant pas l'aspiration et diminuant la bruit d'aspiration, elle roulait vers 125/130 km/h. j'avais trouvé une photo similaire sur internet il y a quelques années .

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